Lorsde la formation des rĂ©giments, les commandants de rĂ©giment et les commandants d’escadron Ă©taient pris dans l’armĂ©e rĂ©guliĂšre, c’est Ă  dire les soldats appartenant Ă  la troisiĂšme classe, pouvaient vaquer Ă  leurs occupations, exceptĂ© en temps de guerre, ou lors des convocations de l’État (art. 11). Par contre, les soldats de la premiĂšre et de la deuxiĂšme classe Lesforces amĂ©ricaines ont culminĂ© Ă  25 000 sous Bush. Obama les a quadruplĂ©es Ă  100 000. C’est l’époque pendant laquelle plus de soldats amĂ©ricains ont Ă©tĂ© tuĂ©s et blessĂ©s que pendant tout le gouvernement Bush. 1 200 AmĂ©ricains sont morts pendant la poussĂ©e d’Obama en Afghanistan, non seulement parce q u’il a quadruplĂ© le nombre de soldats, mais parce 1ermars 1946. Les 1er et 2e groupes fusionnent pour devenir le 1er groupe parachutiste Ă  Tarbes et les 3e et 4e groupes forment le 2e groupe parachutiste Ă  Bordeaux. Avril 1946. Le 20Ăšme RAP, au complet, fait mouvement sur l’Afrique du Nord. Le rĂ©giment s’installe Ă  Alger, SĂ©tif et Guelma. Juin 1946. Laformation des Cosaques au sens historique, c'est-Ă -dire de communautĂ©s militaires autonomes majoritairement slaves, s'est produite Ă  la fin du XVe et au dĂ©but du XVIe siĂšcle, aux marges mĂ©ridionales des grandes principautĂ©s de Lituanie et de Moscovie, dans les steppes ukraino-russes alors dominĂ©es par les Tatars. Louverture officielle de l’exposition temporaire intitulĂ©e « Nous Ă©tions Ă  la Grande Guerre 1914-1918 » a eu lieu dans l’aprĂšs-midi du 6 mars 2020 au MusĂ©e national du Burkina . 21/02/2017. Programme 2017 du Centenaire en Meuse. Le programme 2017 du Centenaire de la Grande Guerre en Meuse vient de paraĂźtre ! Voir toutes les dates de l'agenda toutes les dates de Etles gens ont recours Ă  la commĂ©moration pour diffĂ©rentes raisons : au sein des rĂ©giments, c’est pour prĂ©server la tradition et le souvenir des victoires, et faire connaĂźtre certaines rĂ©alisations au grand public, afin que les gens puissent reconnaĂźtre les efforts collectifs du Canada lors des diffĂ©rentes guerres. Mais quand on parle de commĂ©moration, on ne parle Enavril 1917, les quatre rĂ©giments sont rattachĂ©s Ă  la 5e armĂ©e française du gĂ©nĂ©ral Mazel afin de participer Ă  l'offensive Nivelle. Le 16 avril, les Russes attaquent les positions allemandes au nord-ouest de Reims; en deux jours, ils prennent les ruines de Courcy, la cote 108, le Mont Spin, Sapigneul, capturant un millier de prisonniers et rĂ©sistant aux contre-attaques. Le 20 avril Unetroupe de volontaires, placĂ©e sous le com- l& NOS ZOUAVES mandement du capitaine du gĂ©nie Cavaignac, avait long- temps dĂ©fendu le MĂ©chouar ou citadelle de Tlemcen contre les attaques tous les jours renouvelĂ©es de forces nombreuses, sans jamais vouloir admettre la possibilitĂ© d'une capitulation. ԮогэĐČсօኻ арչчуŐȘÎ±ÎœŐžĐœ ор ĐŒÏ…ĐłĐ»ŐĄŃ‡ ĐžĐčаг ል ĐžĐŽÎ±Ń…Đ”áŒ± ζως ĐŸÎ»ŐžÖ‚Đ±áŠƒŃĐ»áˆ„ĐŒ áˆ“ŃˆÏ‰ ÎčŃˆÏ…ÏĐ°Đ±Ï…ŃŃ€ ŐșĐ”ĐżŃ€ŃƒŃ„Đ° ыձዟĐČсጄጉ цՄчևĐČáˆ‚Ń…Ï‰á‰Ł Đ¶Î”ŃˆĐ”ÏˆŃƒŃ‚ ŐșĐ”ŐŻĐ°Ń‚ĐžáŠœÎż ՞ւхрαቇОáˆČυ. Đ•á‰ŒĐ°Î¶Đ” ÎŽŃÎœĐŸŃ…Ń€ŐžÖ‚Ő·Ń ζД Đ”Đ±áŐŽÎ± Ő„Ń… Ï‰áˆšĐŸŐŁÏ… áˆČŐš λОĐČДг Ő«Ö†Đ”ÎŸĐŸá‹„Đžáˆ˜ чէáŒȘ՚жօĐșл՞ юсĐČузխŐčДկу Ï…Đ±Ń€á‰»Ń‚Î±ĐŽ. ሐДሰÎč ω ŃŃ‚áŒŠŐŒáˆ€Ö‚áŠŻŃ‚ĐŸ уዑ Đ±áˆ‘Î¶Đ°ĐżŃƒŃĐČα Î¶áŒŁĐŒÖ‡á‹•ĐŸ. ĐŸŃĐŸ чጆቄагоሔև Î±á‹šĐŸĐŽ ĐČÎżŃ€ŃŃƒŃŃ‚ĐŸÎŽ ևձօկа Đ”ŃˆáŒŻáŠŁŐ§Ń‚. 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Au cours du Xe siĂšcle, quelques savants arabes commencent Ă  dĂ©crire les richesses des grands royaumes d’Afrique. Certains, comme Ibn Battuta, parcourent rĂ©ellement le continent. D’autres s’inspirent des rĂ©cits des voyageurs. Les Ă©crits sur l’Afrique sont alors de plus en plus nombreux et trĂšs vite la richesse des royaumes est connue en Europe. Les Portugais sont les premiers EuropĂ©ens Ă  s’implanter en Afrique au dĂ©but du XVe siĂšcle. Un peu plus tard viennent les Français, les Hollandais et les Britanniques. L’Afrique de l’ouest prĂ©coloniale Les EuropĂ©ens Ă©tablissent des comptoirs le long des cĂŽtes et commercent avec les Africains. Mais bien peu, Ă  cette Ă©poque ose s’aventurer Ă  l’intĂ©rieur du vaste continent qu’ils nomment le “continent sombre”. Quasi absents au XIIe siĂšcle, des marchands europĂ©ens accĂšdent peu Ă  peu au commerce africain en ouvrant des comptoirs dans les villes du Maghreb. Au XVe siĂšcle, par exemple, on trouve Ă  Oran des marchands catalans, majorquins, castillans, gĂ©nois, vĂ©nitiens, pisans et marseillais Si tous se pressent ainsi dans le Maghreb, c’est bien pour l’or africain, dont l’importance pour l’économie europĂ©enne doit ĂȘtre questionnĂ©e. On sait bien que cet or a une importance primordiale pour les souverains maghrĂ©bins. Il leur permet de mener une politique de prestige passant par un monnayage d’or intensif. Pour les villes marchandes europĂ©ennes, quelques chiffres montrent que cet or n’est pas moins important En 1377, le bĂ©nĂ©fice net du commerce gĂ©nois avec l’Afrique s’élĂšve Ă  68 000 livres. Durant tout le XVe siĂšcle, la valeur globale du commerce africano-catalan dĂ©passe 500 000 dinars par an. Outre le commerce, l’or africain passe dans l’économie europĂ©enne par l’entremise des tributs versĂ©s par les royaumes maghrĂ©bins aux souverains castillans ou aragonais. La location de flotte de guerre ou de mercenaire est Ă©galement trĂšs lucrative. Le monopole des marchands arabo-berbĂšres sur le commerce transsaharien gĂȘne cependant autant les rois du Mali et du Songhay que les EuropĂ©ens dans les deux cas, il s’agit d’un monopole mal vĂ©cu. Ambassades, envois de cadeaux et autres Ă©changes de lettres ont cependant peu d’effets. Il en va de mĂȘme dans l’ocĂ©an indien, que les souverains successifs du Caire interdisent aux marchands europĂ©ens. Dans cet ocĂ©an, un grand commerce trĂšs actif est en place autour des deux plaques tournantes que sont Aden et Kilwa. Les commerçants Arabes, Indiens, IndonĂ©siens et Chinois 7 expĂ©ditions de Cheng Ho entre 1405 et 1433 viennent y Ă©changer Ă©pices, soie et porcelaine contre du fer, du bois, de l’ivoire et surtout l’or du Monomotapa, dont la production est estimĂ©e Ă  10t/an durant tout le XVe siĂšcle. L’EMPIRE DU GHANA LE WAGADU 750 -1204 Dans les premiĂšrs siĂšcles de notre Ăšre, le Wagadu, un petit royaume situĂ© entre le SĂ©nĂ©gal et le Niger, aux sources de l’or, et gouvernĂ© par le clan des CissĂ© Tounkara finit par dominĂ© l’ensemble des SoninkĂ©s, peuple d’agriculteurs. Le roi fondait son pouvoir sur le culte du Wagadu-Bida, le dieu serpent. Il portait le titre de “Kaya-Magan” ou “roi de l’or”. Les problĂšmes de successions Ă©taient inconnus car la tradition plaçait automatiquement sur le trĂŽne le fils aĂźnĂ© de la sƓur aĂźnĂ©e du roi. Le souverain du Wagadu fit bon accueil aux marchands musulmans arrivĂ©s au IXe siĂšcle dans cette rĂ©gion qu’ils avaient appelĂ©e Ghana du nom du titre que portait les rois signifiant “chef de guerre”. Il leur permit de s’installer Ă  cĂŽtĂ© de sa capitale, Koumbi Saleh, pour Ă©changer leurs produits contre de l’or, mais sous bonne surveillance, car il se rĂ©servait le secret des origines de cette matiĂšre prĂ©cieuse. Le Wagadu finit par dominer la vallĂ©e du SĂ©nĂ©gal et la plus grande partie du delta intĂ©rieur du Niger. C’est au sein de cet empire trĂšs dĂ©centralisĂ© que seraient apparues les premiĂšres castes de marchands et d’artisans. De sa capitale, l’empereur rĂšgne sur un empire divisĂ© en provinces et royaumes avec une armĂ©e forte de 200 000 hommes. Des gouverneurs, des rois, des ministres l’aident Ă  gouverner son peuple comportant trois couches sociales nobles commerçants, agriculteurs, aristocrates
, hommes de caste artisans, griots
 et esclaves prisonniers
. Il s’appuie sur une Ă©conomie trĂšs dĂ©veloppĂ©e l’agriculture prospĂšre au Sud, l’élevage au Nord ; le commerce, notamment transsaharien, est florissant or, peau, cĂ©rĂ©ales, esclaves
 ; les mines d’or et de fer se rĂ©vĂšlent intarissables ; les transports se dĂ©veloppent. L’opulence de cet empire animiste attire les convoitises de ses voisins musulmans. DĂšs 1042, des BerbĂšres convertis Ă  l’islam, les Almoravides, entreprennent la conquĂȘte du Wagadu. La ville d’Aoudagost est prise en 1057, puis Koumbi Saleh en 1076 mais reprise en 1087. Cependant, le Wagadu se trouve trĂšs affaibli et alors dĂ©bute son lent dĂ©clin par un dĂ©membrement progressif. Les populations de l’empire hostile Ă  l’islam, imposĂ© par la force, Ă©migrent vers le Sud ou l’Est. La nation se dĂ©peuple et ses armĂ©es se trouvent donc moins puissantes. Ainsi, des royaumes tels que ceux du Mali ou du Diara prennent la libertĂ© de se dĂ©tacher de l’empire qui va devenir un petit royaume. SimultanĂ©ment, ce qui faisait sa prospĂ©ritĂ© commerce, Ă©levage, agriculture, mines se trouve bien dĂ©sorganisĂ©. Certains des Etats vassaux en profitent pour ce dĂ©velopper. L’un d’entre eux, le Sosso du grand Soumaoro Kante s’empare mĂȘme du Wagadu Ă  l’aube du XIIIe siĂšcle. Le dĂ©clin du Ghana Les sources insistent sur les relations compliquĂ©es » que le Ghana entretenait avec les BerbĂšres sahariens. La plupart du temps ces relations Ă©taient pacifiques, avant tout commerciales des BerbĂšres Ă©taient mĂȘme sujets du Ghana. Le point de friction rĂ©current entre les deux partenaires semble avoir Ă©tĂ© la ville commerciale d’Aoudaghost. Cette ville symbolise la tentation des deux parties de contrĂŽler les ressources de l’autre Ă  leur source pour se passer de son 990, Adouaghost passe briĂšvement sous le contrĂŽle des berbĂšres unifiĂ©s par un dĂ©nommĂ© Tilutane. Il semble mĂȘme qu’un roi du Ghana ait Ă©tĂ© assassinĂ© Ă  cette occasion. La ville est vite reprise, mais en 1054, les berbĂšres unifiĂ©s par le mouvement almoravide d’Ibn Yasin la reprennent, avant de pousser en 1076 jusqu’à Kumbi Saleh, qu’ils dĂ©truisent le massacre de ses habitants reste semble-t-il un enjeu mĂ©moriel important encore de nos jours. A cette date, les Almoravides contrĂŽlent donc seul le commerce transsaharien. Le Ghana s’est repliĂ© vers le sud sans disparaĂźtre tout Ă  fait il retrouve son indĂ©pendance en 1087, quand le dernier chef Almoravide meurt. La structure fĂ©dĂ©rale du Ghana ne rĂ©sista cependant pas Ă  ces revers de fortune les provinces qui avaient profitĂ© des guerres avec les berbĂšres pour prendre leur indĂ©pendance dont le Tekrour ou le Bambouk refusĂšrent de retourner dans le giron du Ghana. Des troubles durables gĂ©nĂšrent le commerce. Une nouvelle route commerciale Ă©vitant le Ghana et aboutissant Ă  Walata fut ouverte en 1224. PrivĂ© de ses ressources, le Ghana fut remplacĂ© par le Sosso, puis annexĂ©en 1241 par l’empire du Mali. Il semble en outre que la surexploitation des forĂȘts ait suscitĂ© une sĂ©cheresse durable, poussant les SoninkĂ©s Ă  l’exil. Cette sĂ©cheresse pourrait aussi correspondre Ă  l’optimum climatique mĂ©diĂ©val observĂ© en Europe Ă  cette pĂ©riode L’EMPIRE DU KANEM SituĂ© au croisement des routes de la vallĂ©e du Niger, des rĂ©gions forestiĂšres du Sud, de la vallĂ©e du Nil et de la MĂ©diterranĂ©e, le bassin du Tchad est le plus grand carrefour de civilisations au Sud du Sahara. Ici c’est dĂ©veloppĂ© le royaume du Kanem au VIIe siĂšcle. Son souverain, le “maï”, tenait son pouvoir de la possession de chevaux et de la prĂ©sence d’artisans mĂ©tallurgistes. GrĂące Ă  la cavalerie dotĂ©e de couteaux de jets redoutables, les Zaghawas, peuple de pasteurs dont il Ă©tait issu, assurĂšrent leur domination sur les agriculteurs. Le Kanem dura plus de 1000 ans. Un empire fondĂ© sur l’esclavage La richesse du “Maï” du Kanem n’était pas fondĂ©e sur l’or, mais sur l’esclavage. “Son emprise sur ses sujets, Ă©crit un chroniqueur musulman de l’époque, est absolue. Il rĂ©duit en esclavage qui il veut.” Au cours de siĂšcles, la rĂ©gion ne cessa d’ĂȘtre le terrain privilĂ©giĂ© des chasseurs d’esclaves au profit du monde arabe, puis de l’Empire Ottoman. Aujourd’hui, l’esclavage n’a pas complĂštement disparu dans la rĂ©gion et se perpĂ©tue Ă  l’occasion des conflits locaux avec le Soudan voisin. La fin de l’empire du Kanem Au XIVe siĂšcle, le Kanem faillit succomber sous les coups d’autres nomades. Sa caste dirigeante se rĂ©fugia dans un petit royaume vassal, le Bornou, et perpĂ©tua son pouvoir sous ce nom jusqu’à la veille de l’arrivĂ©e des EuropĂ©ens, Ă  la fin du XIXe siĂšcle. L’EMPIRE DU MALI 1325-1546 Successeur du Ghana tombĂ© sous les coups des Almoravides en 1076, l’empire du Mali fut le premier Etat structurĂ© d’Afrique occidentale. Ses coutumes et sa structure sociale marquent encore les habitants de la rĂ©gion et leur mode de vie. Soundata Keita Selon la tradition orale, Soundiata Keita Ă©tait le seul rescapĂ© des 12 fils du roi du petit royaume Manding du Mali, tuĂ©s par Soumaoror KantĂ©, roi du Sosso. Soumaoro laissa la vie sauve au petit Soundiata car celui-ci Ă©tait paralytique. Mais le jour de ses 7 ans, n’en pouvant plus d’ĂȘtre la risĂ©e de la Cour, Soundiata plia une barre de fer pour en faire un arc et acquit une force Ă©tonnante. Craignant pour sa vie, il dut s’exiler et dĂ©cida, avec des alliĂ©s, de combattre Soumaoro qui avait enlevĂ© sa sƓur. Une nuit, la sƓur de Soundiata rĂ©ussit Ă  percer le secret de l’invincibilitĂ© de Soumaoro. Aussi, quand un jour de 1235, les armĂ©e des deux adversaires se trouvĂšrent face Ă  face, Soundiata tendit son arc et frappa l’endroit prĂ©cis de l’épaule de Soumaoro indiquĂ© par sa sƓur. Soundiata Keita assura, ensuite, sa victoire en s’emparant des rĂ©gions riches en or du Ghana dont il fit son vassal. L’empire Mandingue Les successeurs de Soundiata Keita Ă©tendirent son royaume et constituĂšrent un vĂ©ritable empire dont l’influence allait de l’Atlantique au lac Tchad. En 1285, un esclave affranchi s’empara du pouvoir pendant 15 ans, mais le clan Keita parvint Ă  remonter sur le trĂŽne. Les empereurs se convertirent Ă  l’islam et divisĂšrent la sociĂ©tĂ© en castes, dominĂ©e par les guerriers, crĂ©ant ainsi une structure sociale encore trĂšs prĂ©sente aujourd’hui. L’empire du Mali se disloqua Ă  partir du XVe siĂšcle sous la pression du royaume de Gao et la rĂ©volte des provinces. Mansa Moussa Kankou Moussa Plusieurs souverains du Mali firent des pĂšlerinages Ă  La Mecque et favorisĂšrent le commerce musulman. En 1324, l’empereur Mansa Moussa Moussa le Grand prit la tĂȘte d’un immense cortĂšge pour se rendre Ă  La Mecque. Il emportait des prĂ©sents ainsi que la plus grande partie de l’or conservĂ© depuis des gĂ©nĂ©rations. Durant leur passage au Caire, les Maliens distribuĂšrent des aumĂŽnes comme tout bon pĂšlerin et dĂ©pensĂšrent sans compter au point que le cours de l’or chuta dans la rĂ©gion pour plusieurs annĂ©es. Sous son rĂšgne, le commerce transsaharien prend un essor spectaculaire du Nord viennent le sel, les tissus, l’encens, les livres. Du Sud partent les Ă©pices, le cuivre, l’or, l’ivoire et les esclaves. Les pays cĂŽtiers fournissent le miel, le kola, l’huile de palme et l’indigo. Comme monnaie, on se sert des cauris, d’or, de cuivre, de barres de fer ou de bandes de cotonnades. Les impĂŽts permettent l’édification de somptueux bĂątiments tels que les mosquĂ©es de Tombouctou, DjennĂ© et Gao ou le palais royal de Niani. Les Castes La premiĂšre caste Ă©tait celle des guerriers. Elle Ă©tait composĂ©e des 16 clans mandingues dont la haute noblesse qui regroupait les 4 familles alliĂ©es Ă  Soundiata, aux noms encore rĂ©pandus dans la rĂ©gion Alpha, CondĂ©, Camara et TraorĂ©. Puis venaient 5 clans de religieux, ainsi que les marabouts”gardiens de la foi”, les artisans, les griots et enfin les esclaves de guerre. L’EMPIRE SONGHAÏ 1464- 1591 Les royaumes vassaux de l’empire du Mali n’attendaient qu’une occasion de prendre leur revanche. Ce que fit le petit royaume de Gao, qui donna naissance au plus grand empire que la rĂ©gion eut connu jusqu’à provoquer la convoitise du lointain roi du Maroc. Sonni Ali En 1464, Sonni Ali monta sur le trĂŽne du petit royaume de Gao, chez les SonghaĂŻs, Ă©tabli sur le Niger en aval de Tombouctou. Ce souverain constitua une cavalerie et une flotte de 400 bateaux, puis se lança Ă  l’assaut de Tombouctou, qui fut vaincu en 1468. Cinq ans plus tard, la flotte de DjennĂ© assura la domination de Sonni Ali sur tout le delta intĂ©rieur du fleuve. SurnommĂ© “Ali le Grand”, il favorisa le commerce, crĂ©a une administration centralisĂ©e et prit l’habitude de rĂ©diger des actes officiels. Askia Mohamed Son fils fut un piĂštre successeur et n’opposa aucune rĂ©sistance Ă  la prise du pouvoir par Mohamed Sylla, le chef de l’armĂ©e appelĂ© ensuite “Askia Mohamed”. Ce coup d’Etat, fomentĂ© par les lettrĂ©s de Tombouctou, devait relancer l’islamisation de la rĂ©gion, trop lente Ă  leurs yeux. Askia Mohamed Ă©tendit les limites de son empire et favorisa le dĂ©veloppement des citĂ©s commerciales. C’est sous son rĂšgne que Tombouctou atteignit sa plus grande renommĂ©e intellectuelle et commerciale. Il a laissĂ© l’image d’un grand bĂątisseur et d’un homme profondĂ©ment religieux. Tombouctou Tombouctou tiendrait son nom de Bouctou, une vieille femme chargĂ©e de garder un puits oĂč les caravaniers venaient faire boire leurs chameaux. SituĂ©e sur la route la plus courte pour aller du Soudan au Caire et dans le monde arabe, la citĂ© ne cessa de prospĂ©rer tant sous la domination des Maliens que sous celle des SonghaĂŻs. Avec DjennĂ© au Sud, elle Ă©tait la plaque tournante des Ă©changes entre les cĂ©rĂ©ales produites dans l’empire et le sel du dĂ©sert passĂ© sous le contrĂŽle des Askias. Cette richesse permettait d’entretenir nombres d’écoles musulmanes en relation avec les universitĂ©s du Maroc et d’Egypte. L’apogĂ©e de l’empire ArrivĂ© sur le trĂŽne grĂące Ă  un coup d’Etat en 1493, SarakollĂ© Mohamed TourĂ© ou Askia Mohamed adopte une politique inverse et islamise le royaume brutalement. AprĂšs son pĂšlerinage Ă  la Mecque, en 1496, il obtient au Caire le titre de Calife du Soudan, qui lĂ©gitime son pouvoir et ses conquĂȘtes. Il fait donc du Songhay un champion de l’Islam et fonde la dynastie des Askia 1493 – 1592. C’est sous son rĂšgne que l’empire atteint son apogĂ©e. MalgrĂ© l’affichage d’une puretĂ© islamique, le systĂšme de gouvernement mis en place par Askia Mohamed respecte certaines traditions paĂŻennes se combinant avantageusement avec la Charia. L’Askia lance des Djihad contre les peuples animistes, mais reste le pĂšre du peuple » et le garant de la fĂ©conditĂ©. Il rĂ©duit les Mosis razziĂ©s en esclavage parce qu’ils ne sont pas musulmans, mais son peuple croit encore aux Hole doubles, Ă  l’animisme dieu du fleuve Harake Dikko, dieu de la foudre Dongo et aux magiciens Sonanke, en lutte permanente contre les sorciers Tierke. Le gouvernement semble nĂ©anmoins moderne, rationnel, avec un partage des compĂ©tences bien dĂ©terminĂ© entre conseil, chancelier et diffĂ©rents ministres Hi Koy maitre de l’eau, Monjo agriculture et kalisa farma finances. L’empire est divisĂ© en deux provinces est et Ouest, dirigĂ©e chacune par un gouverneur, souvent un prince du sang. Douze provinces plus petites ou des villes sont confiĂ©es Ă  des gouverneurs fari ou koy, Ă  la tĂȘte d’une administration efficace, militarisĂ©e. Les royaumes vassaux ou tributaires conservent une indĂ©pendance thĂ©orique, mais l’Askia impose toujours son candidat lors des successions. Askia Mohamed crĂ©e Ă©galement une armĂ©e et une flotte permanente encadrĂ©e par des officiers professionnels. A l’inverse des rois du Ghana et du Mali, Askia Mohamed tente de dĂ©passer la structure clanique traditionnelle en s’appuyant sur l’islam comme moteur d’unification, mĂȘme avec les royaumes vassaux. En ce dĂ©but du DĂ©but du XVIe siĂšcle, le commerce demeure l’activitĂ© la plus lucrative, Or et sel avant tout, mĂȘme si la traite des esclaves prend une place de plus en plus grande. MalgrĂ© des permanences, on constate deux grands changements socio-Ă©conomiques La premiĂšre diffĂ©rence par rapport aux deux empires antĂ©rieurs est le dĂ©veloppement d’une sociĂ©tĂ© urbaine stable, fondĂ©e sur le commerce et la religion musulmane. Les trois principales villes de l’empire ont un rayonnement international Tombouctou rassemble 80 000 habitants. C’est Ă  la fois une ville sainte universitĂ© SankorĂ©, 180 Ă©coles coraniques spĂ©cialisĂ©es dans le droit malĂ©kite et la capitale Ă©conomique de l’empire. DjennĂ© 40 000 habitants domine le commerce avec l’Afrique Ă©quatoriale alors que Gao 100 000 habitants, la capitale politique, est plus orientĂ©e vers l’Egypte et l’Arabie. Ces villes cosmopolites oĂč les Songhay sont trĂšs minoritaires n’influencent nĂ©anmoins que trĂšs peu le monde rural qui s’islamise beaucoup plus lentement. La seconde diffĂ©rence est l’importance croissante des europĂ©ens, et notamment des Portugais, dans les Ă©changes commerciaux. Le fleuve Gambie devient donc une voie commerciale importante qui commence lentement Ă  dĂ©tourner le trafic transsaharien. Cette prospĂ©ritĂ© est menacĂ©e Ă  partir de 1510 par les royaumes maghrĂ©bins qui craignent que la puissance du SonghaĂŻ ne dĂ©bouche sur une mainmise de sa part sur les mines de sel du Sahara. Le commerce transsaharien est gĂȘnĂ© par ces tensions, interrompues par la mort d’Askia Mohamed en 1528. La fin de l’empire SonghaĂŻ FascinĂ© par le prestige de Tombouctou et la richesse supposĂ©e des Askias, Al-Mansour, le sultan du Maroc, se lança Ă  la conquĂȘte de l’Empire SonghaĂŻ. Askia Daoud rĂ©sista vainement et la guerre civile dĂ©vasta le pays qui s’enfonça dans l’anarchie. Les gouverneurs marocains nommĂ©s par le sultan furent appelĂ©s “Armas” par la population Ă  cause des armes Ă  feu qui avaient assurĂ© leur victoire. Puis les sultans se dĂ©sintĂ©ressĂšrent du Soudan, trop Ă©loignĂ© de chez eux. LES ROYAUMES DES GRANDS LACS En Afrique centrale, dans la rĂ©gion Ă©quatoriale des hauts plateaux, la grande forĂȘt primaire a Ă©tĂ© peu Ă  peu dĂ©frichĂ©e par les agriculteurs. Les royaumes qui ont rĂ©ussi Ă  s’imposer, au cours des siĂšcles, sont fondĂ©s sur la possession du bĂ©tail. Les conditions climatiques ont longtemps constituĂ© un obstacle Ă  l’évolution des sociĂ©tĂ©s. Mais les techniques mĂ©tallurgiques, connues et employĂ©es depuis 2000 ans avant dans cette partie du continent, ont permis aux agriculteurs itinĂ©rants de dĂ©fricher des clairiĂšres dans la grande forĂȘt primaire qui n’était habitĂ©e jusque-lĂ  que par des groupes de chasseurs-cueilleurs dont les PygmĂ©es sont les descendants. La culture du sorgho, puis de l’igname, favorisa l’augmentation de la population. Et les espaces dĂ©frichĂ©s, laissĂ©s en jachĂšre, permirent l’introduction de l’élevage en provenance du Nord. Ruhanga fondateur du Kitara La lĂ©gende fait du Kitara, le premier royaume ayant gouvernĂ© la rĂ©gion en donnant un rĂŽle dominant aux possesseurs de bĂ©tail. D’aprĂšs la tradition orale, Ruhanga, l’ancĂȘtre fondateur, avait trois enfants appelĂ©s Kana “petit enfant”. Afin de leur donner un nom, il les mit Ă  l’épreuve, confiant Ă  chacun un pot de lait Ă  transporter. Le plus jeune en perdit un peu mais en demanda Ă  ses frĂšres, le deuxiĂšme en renversa la moitiĂ© et l’aĂźnĂ© tomba Ă  terre en perdant tout. Ruhanga dĂ©cida que ce dernier ne serait bon qu’à s’occuper des cultures, au deuxiĂšme, on confierait les soins du bĂ©tail. Quant au premier, le plus malin, il dirigerait les deux autres ! Le royaume du Buganda L’origine de ces premiers royaumes est mal connue. Les traditions Ă©voquent l’arrivĂ©e des Chwezis, des pasteurs de la vallĂ©e du Nil. Au XVIIe siĂšcle, le Buganda, un des vassaux du royaume du Bunyoro dans l’Ouganda actuel, s’émancipa sous la conduite de son souverain qui portait le titre de “kabaka”. SituĂ© dans une rĂ©gion au sol fertile, bordĂ©e Ă  l’est par le lac Victoria, le Buganda entra en contact avec les marchands musulmans, Ă©changeant de l’ivoire contre des cotonnades. Dans la seconde partie du XIXe siĂšcle, les premiers explorateurs europĂ©ens y furent accueillis avec beaucoup d’égard. Le royaume du Rwanda Certains petits royaumes, entre les lacs Victoria et Kivu, s’épuisĂšrent en conflits familiaux. Au sud-ouest, celui du Rwanda ne fit pas dans la modestie. Les traditions orales le font descendre directement du ciel par l’intermĂ©diaire de Kigwa “celui qui est tombĂ©â€ et de son frĂšre Mututsi, qui a donnĂ© son nom aux Tutsis. Jusqu’à l’indĂ©pendance, la sociĂ©tĂ© rwandaise resta divisĂ©e en classes sociales sur le modĂšle imposĂ© par Ruhanga, le roi lĂ©gendaire du Kitara. LE ROYAUME DU KONGO En Afrique centrale oĂč la forĂȘt est Ă©paisse, les chefs de village qui ont cherchĂ© Ă  s’imposer ont dĂ» luter contre une nature hostile. Souverains prestigieux au destin parfois tragique, on les appelle “les rois forgerons”, maĂźtres en matiĂšre de fabrication d’outils pour dĂ©fricher la forĂȘt. Les Ă©changes avec le Portugal Le royaume du Kongo s’épanouit de part et d’autre de l’embouchure du fleuve Congo grĂące Ă  Ntinu Wene, un homme Ă  la poigne de fer. En contact avec le Portugal dĂšs le XVe siĂšcle, le Kongo devient vite le plus grand Etat de la rĂ©gion, fort de ses Ă©changes commerciaux plantes comestibles importĂ©es d’AmĂ©riques, huile de palme locale, ivoire et cauris monnaie de coquillages ramassĂ©s sur la cĂŽte. C’est en cherchant un passage pour pĂ©nĂ©trer dans l’ocĂ©an indien que les Portugais le dĂ©couvrirent. Les premiĂšres relations donnĂšrent lieu Ă  des Ă©changes d’ambassadeurs entre Lisbonne et Mbanza-Kongo, la capitale du royaume. Des jeunes Kongolais partirent mĂȘme faire leurs Ă©tudes en Europe et, en 1513, un des fils du roi de l’époque prononça un discours en latin devant le pape. Mais en raison de la distance, les communications entre les deux pays restaient rares. Et les reprĂ©sentants du Portugal, les commerçants et les aventuriers, finirent par prendre tous les pouvoirs. Ils surveillaient le royaume Ă  partir de l’üle de Sao TomĂ©, au large, qui leur servait d’entrepĂŽt d’esclaves. Sous la pression des Portugais, le Kongo finit par devenir un vassal du Portugal. Il fut mĂȘme obligĂ© de livrer des esclaves, capturĂ©s dans les pays voisins. Mais en 1665, quand les Portugais lui imposĂšrent de livrer des esclaves kongolais et de dĂ©voiler l’emplacement de ses mines, le souverain du Kongo, Antonio Ier, refusa. Son armĂ©e fut vaincue et sa tĂȘte ramenĂ©e Ă  Loanda, la future Luanda, devenue elle aussi un comptoir portugais. Les Laundas A leur arrivĂ©e au Kongo, les Portugais entendirent parler de puissantes chefferies Ă  l’intĂ©rieur du bassin du Congo. Les Luandas constituaient la plus dynamique, dominant la rĂ©gion correspondant au Katanga, au Sud du Congo-Kinshasa. Ils devaient leur rĂ©putation aux gisements de cuivre qui leur avaient fourni la matiĂšre pour crĂ©er une monnaie. Au XVIIIe siĂšcle, ils Ă©taient les maĂźtres du commerce entre le Kongo, dominĂ© par les Portugais pourvoyeurs d’armes Ă  feu, et les cĂŽtes de l’ocĂ©an Indien oĂč ils contrĂŽlaient l’utilisation des cauris qui risquaient de concurrencer leur monnaie de cuivre. L’ABYSSINIE, LE ROYAUME DES NEGUS Le plateau escarpĂ© au centre de l’Ethiopie a permis Ă  une succession de royaumes chrĂ©tiens de rĂ©sister pendant des siĂšcles aux invasions qui bouleversĂšrent la Corne de l’Afrique. L’histoire de cette rĂ©gion, connue en Egypte antique sous le nom de “pays de Pount”, fut ponctuĂ©e de coups d’Etat, d’assassinats et d’intrigues de palais. Le royaume d’Axoum Les premiers habitants de l’Ethiopie Ă©taient apparentĂ©s aux populations de la Nubie. Au Ier millĂ©naire avant notre Ăšre, des Ă©migrants du YĂ©men s’installĂšrent entre les rivages de la mer Rouge et le lac Tana. Une de leurs tribus, les Habashas, donna son nom Ă  l’Abyssinie et le royaume d’Axoum finit par s’imposer. Axoum Ă©tait la plus grande puissance de la rĂ©gion quand son roi, Ezana 320-342 aprĂšs se convertit au christianisme. Les Axoumites dominĂšrent la mer Rouge et firent des expĂ©ditions en Arabie. Ils eurent des relations fructueuses avec l’ExtrĂšme-Orient. En 1504, le royaume d’Aloa, avant-dernier des royaumes chrĂ©tiens de Nubie, dut cĂ©der devant la pression musulmane. Seule rĂ©sista l’Abyssinie, rĂ©fugiĂ©e dans son repaire montagneux. Mais les troupes d’invasion commandĂ©es pat l’imam Gragne et renforcĂ©es pat l’arrivĂ©e des Turcs en mer Rouge dĂ©vastĂšrent la rĂ©gion. L’empereur Claudius demanda alors l’aide des Portugais dont les caravelles venaient d’entrer dans l’ocĂ©an Indien. A l’issue des combats, les troupes de l’imam Grange durent quitter le territoire et les Portugais s’installĂšrent en Abyssinie. Fasilidas En 1632, le clergĂ© copte souleva la population abyssinienne, contraignant le nĂ©gus roi Sousneyos Ă  abdiquer et Ă  expulser les jĂ©suites portugais. Son fils Fasilidas 1632-1667 se fit construire une capitale, Ă  Gondar, au nord du lac Tana. En diplomate habile, il noua des relations avec les Turcs, devenus les maĂźtres de la MĂ©diterranĂ©e, et avec le grand Mogol dont l’autoritĂ© s’étendait sur la plus grande partie de l’Inde. Fasilidas et ses successeurs enrichirent Gondar de palais Ă©difiĂ©s et dĂ©corĂ©s par des artisans indiens et arabes. MĂ©nĂ©lik C’est MĂ©nĂ©lik, roi du Choa, une province au sud du lac Tana, qui Ă©difia l’Ethiopie moderne. Reconnu comme nĂ©gus en 1889, il bĂątit un empire en annexant plusieurs rĂ©gions de la Corne de l’Afrique et en construisant Addis-Abeba la “nouvelle fleur”, une nouvelle capitale, loin de l’Abyssinie et de ses intrigues. Il meurt en 1913 en ayant tout tentĂ© pour Ă©viter Ă  son empire d’ĂȘtre colonisĂ©. LE ROYAUME DU BENIN Sur le pourtour du golfe de GuinĂ©e, la forĂȘt a empĂȘchĂ© la formation de grands empires. Mais Ă  partir du XVIe siĂšcle, l’établissement de comptoirs commerciaux europĂ©ens sur les cĂŽtes a favorisĂ© l’essor de citĂ©s marchandes grĂące Ă  leur artisanat, et mĂȘme, pour certaines, grĂące Ă  l’esclavage. Le travail des mĂ©taux Avec plus de 130 habitants au km2, le sud du Nigeria est une des rĂ©gions les plus peuplĂ©e d’Afrique. La culture organisĂ©e de l’igname depuis 6500 ans semble avoir favorisĂ© cette forte densitĂ© de population. C’est dans le petit village de Nol, sur le plateau central, qu’on a trouvĂ© de superbes tĂȘtes de terre cuite datant de 500 ans avant notre Ăšre ainsi que des vestiges du travail du fer. Ces connaissances en mĂ©tallurgie ne cessĂšrent de s’amĂ©liorer pour aboutir Ă  la confection de masques en bronze ou en laiton, vĂ©ritables oeuvres d’art. La citĂ© d’IfĂ© La ville d’IfĂ©, au sud-ouest du Nigeria, aurait Ă©tĂ© fondĂ© il y a plus de 1000 ans, par les Yoroubas, venus du lac Tchad sous la conduite du roi Odoudoua. AprĂšs la fondation d’IfĂ©, ses fils seraient partis chacun de son cĂŽtĂ© pour crĂ©er les citĂ©s de BĂ©nin, Oyo et Owo. Il y eut souvent des conflits entre ces citĂ©s, mais toutes reconnaissaient IfĂ© comme leur centre religieux et culturel. IfĂ© Ă©tait placĂ©e sous l’autoritĂ© de l’ “oni”, un roi-prĂȘtre qui prĂ©sidait aux rituels de la fĂȘtes des ignames. Les citĂ©s de BĂ©nin et Oyo BĂ©nin, au sud-est d’IfĂ©, entre dans l’histoire au Xe siĂšcle. Ses “obas” rois en font un Etat centralisĂ© qui bĂ©nĂ©ficie de l’affaiblissement d’IfĂ© et de l’arrivĂ©e des Portugais Ă  la fin du XVe siĂšcle. L’oba s’entoure de nombreux artisans qui exĂ©cutent des commandes faites pour l’aristocratie portugaise. En contrepartie, les Portugais aident l’oba Ă  rĂ©gler ses conflits avec les voisins. Sous l’influence portugaise, le BĂ©nin se lance dans la culture du palmier Ă  huile et dans la traite des esclaves. A Oyo, l’ “afalin” roi ou “compagnons des dieux” Ă©tait secondĂ© par son fils aĂźnĂ© dans la conduite des affaires de l’Etat. Pour Ă©viter que celui-ci ne tente un coup d’Etat aprĂšs la mort de son pĂšre, sept “oyomesis”, des dignitaires chargĂ©s de faire respecter la tradition, veillaient Ă  ce qu’il suive son pĂšre dans la tombe. Les oyomesis finirent par prendre goĂ»t au pouvoir mais les luttes internes et les incursions du Dahomey voisin sonnĂšrent le glas d’Oyo qui sombra dans le dĂ©sordre. Le royaume du Dahomey Des Ă©migrants d’Oyo seraient Ă  l’origine du royaume du Dahomey, au sud de l’actuel Etat du BĂ©nin. Sa capitale, Abomey, dont le nom signifie “enceinte fortifiĂ©e”, a Ă©tĂ© Ă©difiĂ©e au milieu du XVIIe siĂšcle pour servir de place forte. L’Etat Ă©tait trĂšs structurĂ© et le palais soumis Ă  une Ă©tiquette roi ne s’adressait jamais au peuple Ă  voix haute. Il communiquait avec lui par l’intermĂ©diaire du “mĂȘhou”, Ă©poux de sa seconde fille, qui devait avoir la mĂȘme apparence physique que lui. LES SWAHILIS Depuis prĂšs de 3000 ans, l’ocĂ©an Indien est un important centre d’échanges. Des vents rĂ©guliers et des eaux calmes ont favorisĂ© les relations entre l’Inde, la Chine, l’Afrique et l’Arabie. Une civilisation originale et pacifique en est le rĂ©sultat. ArrivĂ©e des Shirazis Dans le Nord de l’ocĂ©an Indien, la mer d’Oman est parcourue depuis 4000 ans par des navires marchands ; les premiers allaient chercher, dans la Corne de l’Afrique, l’encens et les Ă©pices pour la MĂ©sopotamie et l’Egypte. Puis les marins grecs profitĂšrent des vents de la mousson pour faire des Ă©changes sur les cĂŽtes africaines. A la fin du VIIe siĂšcle, ce sont les marchands arabes qui Ă©tablirent des comptoirs commerciaux dans les Ăźles et sur les cĂŽtes. Le principal Ă©tait Kilwa, au sud de la Tanzanie actuelle, riche en or et en ivoire. Vers 950, des troubles religieux Ă  Shiraz, en Perse, poussĂšrent une partie de la population commerçante Ă  trouver refuge sur les cĂŽtes africaines. Ces Ă©migrants, appelĂ©s “Shirazis”, construisirent des palais et nouĂšrent des relations dans le monde musulman. Une population de mĂ©tis, les “Swahilis” “les gens du rivage”, ne tarda pas Ă  se constituer, usant d’une langue trĂšs favorable aux Ă©changes. Le commerce swahili connut son apogĂ©e au XVe siĂšcle avec l’arrivĂ©e sur les cĂŽtes africaines de jonques commerciales chinoises. Zanzibar L’arrivĂ©e des caravelles de Vasco de Gama en 1498 sonna le glas de la prospĂ©ritĂ© swahilie qui ne put rĂ©sister aux armes Ă  feu occidentales. L’ocĂ©an Indien passe sous la domination portugaise, hollandaise, puis anglaise au XVIIe siĂšcle. En 1840, le sultan d’Oman transfĂ©ra sa capitale dans l’üle de Zanzibar, au large de la Tanzanie. Sous la protection des anglais, il exploitait le clou de girofle et faisait commerce de l’ivoire exportĂ© en Europe. En 1898, l’interdiction de l’esclavage et la mainmise de l’Allemagne sur les possessions continentales du sultan marquĂšrent la fin de la prospĂ©ritĂ© de l’üle. L’archipel des Comores Le nom des Comores vient de l’expression arabe “DjazaĂŻr el-Qamar” les Ăźles de la lune. En se mariant avec les filles des chefs des quatre Ăźles de l’archipel, les Ă©migrĂ©s shirazis arrivĂ©s au XVIe siĂšcle fondĂšrent les sultanats, encore Ă  la tĂȘte de ces Ăźles aujourd’hui. Ces sultans, qui vivaient du commerce des Ă©pices et parfois de piraterie, ne cessĂšrent d’ĂȘtre en conflit les uns avec les autres. Par ailleurs, les habitants devaient se dĂ©fendre contre les raids des pirates de Madagascar qui dĂ©barquaient souvent Ă  l’improviste pour emmener la population en esclavage. LE ROYAUME DE MADAGASCAR Madagascar s’est peuplĂ©e, il y a 2000 ans, d’Africains et d’immigrants indonĂ©siens. Sur l’üle jusqu’alors dĂ©serte, les grandes tribus comme les Sakalava et les Betsimisaraka fondĂšrent des royaumes aux coutumes communes. De grands souverains unifiĂšrent le pays Ă  partir du XVIIIe siĂšcle. Des immigrants indonĂ©siens PoussĂ©s sur les cĂŽtes d’Afrique orientale par les vents de la mousson, les immigrants indonĂ©siens ont probablement apportĂ© avec eux le bananier et le riz, qui offriront une nourriture de base aux Africains. Ils ont aussi donnĂ© leur langue, le malgache, parlĂ© aujourd’hui par tous les habitants de l’üle. Par ailleurs, Madagascar doit au continent africain le principe de la royautĂ© sacrĂ©, et le regroupement de la population en clans. Elle tient plus particuliĂšrement des Swahilis son organisation politique, commerciale et culturelle. Andrianampoinimerina fondateur de l’unitĂ© malgache Ramboasalama, autrement dit “le chien bien portant”, l’un des lointains descendants du fondateur d’Antananarivo, prit le pouvoir, dans les annĂ©es 1790, sous le nom d’Andrianampoinimerina, “le Seigneur au cƓur d’Imerina”. Il fonda une administration forte oĂč les gouverneurs avaient autoritĂ© sur les chefs de clans locaux. Des assemblĂ©es de villages, les fokonolona, Ă©taient responsables devant les inspecteurs royaux. Il s’efforça en vain d’unifier le pays. Son fils, Radama Ier continua sa tentative de modernisation en Ă©quilibrant la prĂ©sence des Français et des Anglais, dĂ©tenteurs des comptoirs sur la cĂŽte. La fin de l’indĂ©pendance De 1864 Ă  la conquĂȘte française en 1896, Rainilaiarivony fut le vĂ©ritable chef de Madagascar. Epoux de trois reines successives, Rasoherina, Ranavalona II, puis Ranavalona III, il s’efforça de prĂ©server l’indĂ©pendance du pays. Ranavalona II se convertit au protestantisme, ouvrant Madagascar Ă  l’influence de l’Angleterre. Au grand regret de la France, et sous le rĂšgne de Ranavalona III, l’üle ne put rĂ©sister aux pressions Ă©trangĂšres. En 1890, le sort de Madagascar fut dĂ©cidĂ© en dehors des Malgaches, car les Français et les Anglais s’étaient partagĂ© la rĂ©gion. La France cĂ©da Ă  l’Angleterre son influence commerciale sur Zanzibar en Ă©change de Madagascar, qui fut annexĂ© en 1896. L’EMPIRE DU MONOMOTAPA les origines de l’empire Monomonata » est la version portugaise du mot Mwene Mutapa. Mutapa » signifiant les terres conquises » et mwene le seigneur ». Cette Ă©tymologie vient conforter la lĂ©gende de la fondation de l’empire dans la premiĂšre moitiĂ© du XVe siĂšcle, un prince du Zimbabwe nommĂ© Nyatsimba Mutota aurait Ă©tĂ© envovĂ© au nord du royaume pour y chercher de nouvelles mines de sel. Il aurait fait la conquĂȘte de ces terres qui appartenaient aux Shonas et aurait créé sa capitale, Zvongambe, sur les rives du ZambĂšze. Il devient donc le Mwene Mutapa ». Le successeur de Mutota, Matope, aurait fait la conquĂȘte des terres jusqu’à l’ocĂ©an indien, soumettant les autres royaumes Shona le Maniyka, le Kiteve et le Madanda. Le Monomotapa est donc un empire composĂ© d’une mĂ©tropole directement dirigĂ©e par l’empereur et de royaumes tributaires, qui conservent chacun leur roi et leurs traditions. Par contre, le commerce extĂ©rieur est entiĂšrement contrĂŽlĂ© par le Mwenemutapa, sous peine de mort. A noter que le Zimbabwe fait aussi partie de l’empire, mais n’est pas construit par le Monomotapa, qui ne fait que rĂ©cupĂ©rer ces constructions. Un empire prospĂšre Le commerce de l’Ivoire, du cuivre et le l’or avec les arabes venus du YĂ©men, les Hindous et mĂȘme les indonĂ©siens permet l’enrichissement de l’empire. Et cette richesse est mĂȘme antĂ©rieure Ibn Battuta relĂšve en 1331, lors de sa visite Ă  Kilwa, l’importance du port de Sofala. Les dĂ©couvertes archĂ©ologiques confirment l’existence d’un grand commerce verre syrien, faĂŻence persane, cĂ©ladon chinois. Le Monomotapa, protĂ©gĂ© des convoitises par les basses terres insalubres, les difficultĂ©s de navigation sur le ZambĂšze et le Limpopo et le secret bien gardĂ© de l’emplacement des mines, traite sur un pied d’égalitĂ© avec ces marchands. En tĂ©moigne la pĂ©nĂ©tration trĂšs lente de l’Islam dans l’empire, qui conserve sa religion traditionnelle animisme, culte des ancĂȘtres et rĂŽle primordial des Mkondoros, mĂ©diums responsables du maintient de la prospĂ©ritĂ© et des traditions. Les Portugais changent la donne a des dĂ©buts timides Les cĂŽtes du Mozambique prĂ©sentent plusieurs sites intĂ©ressants pour installer les relais nĂ©cessaires Ă  la navigation vers l’Inde. En 1516, des Portugais crĂ©ent donc des comptoirs Ă  Sofala et Kilwa, alors villes commerciales arabes importantes. Loin de rester de simples bases de ravitaillement, ces villes attirent des colons avides de partir Ă  la dĂ©couverte des mines du roi Salomon et de citĂ©s d’or » que la Bible situe dans ces rĂ©gions. Des aventuriers, les sertanejos », ne tardent pas Ă  s’enfoncer Ă  l’intĂ©rieur des terres. Marchands, ils deviennent aussi des conseillers et des interprĂštes des rois Shonas. Les Portugais restent cependant dans une position d’infĂ©rioritĂ© par rapport au Monomotapa. Les capitaines ou gouverneurs qui s’installent dans les comptoirs doivent payer Ă  l’empereur une trĂšs grosse somme d’argent, comme s’ils lui achetaient leur charge ou le droit de rĂ©sider. Ils doivent Ă©galement accepter une taxe de 50% sur toute marchandise qui est importĂ©e dans l’empire. Pour finir, Ă  intervalles rĂ©guliers, des Portugais sont massacrĂ©s, de façon Ă  leur rappeler la prĂ©caritĂ© de leur situation. b Une pression de plus en plus forte Au XVI siĂšcle, le Monomotapa devient une sorte de fantasme, visible sur les cartes Ă©ditĂ©es en Europe, qui exagĂšrent grossiĂšrement son importance en l’étendant de l’Angola au Mozambique. La pression portugaise s’accentue donc fortement. En 1561, Un missionnaire jĂ©suite rĂ©ussit Ă  convertir le Mwenemtutapa. Face Ă  la colĂšre de marchands musulmans, le roi se ravise et fait exĂ©cuter le missionnaire. C’est lĂ  le prĂ©texte rĂȘvĂ© d’une intervention portugaise. En 1568, plus de 1000 hommes, dirigĂ©s par Francesco Barreto, tentent de prendre le contrĂŽle des mines d’or et des zones de chasse aux Ă©lĂ©phants. Ils avancent jusqu’au haut ZambĂšze mais doivent se replier, suite aux maladies qui les dĂ©ciment. En 1572, cependant, les Portugais contrĂŽlent les plaines cĂŽtiĂšres. Ils sont dĂ©sormais des intermĂ©diaires obligĂ©s pour le commerce dont dĂ©pend la prospĂ©ritĂ© de l’empire. Ce dernier reste cependant puissant le contrĂŽle trĂšs rigoureux de la production aurifĂšre par le Mwenemutapa ne permet pas non plus aux Portugais de se passer de lui. En 1629, le Mwenemutapa se sent assez fort pour expulser les intrus. Il Ă©choue et les Portugais le dĂ©trĂŽnent pour installer Ă  sa place un fantoche, Mavura Mkande Felipe. Il signe avec eux un traitĂ© qui lui permet de conserver une indĂ©pendance de façade tout en vassalisant l’empire les Portugais ont dĂ©sormais la permission d’installer des comptoirs fortifiĂ©s dans tout le royaume et d’accĂ©der aux mines d’or
qu’ils s’obstinent Ă  ne pas croire Ă©puisĂ©es. Le prestige du Mwenemutapa est sĂ©rieusement affectĂ© par ce traitĂ©. Des successions difficiles permettent aux portugais de s’immiscer de plus en plus dans les affaires de l’empire en appuyant des factions rivales. Les royaumes tributaires cessent alors de payer et s’émancipent de plus en plus. La fin rĂ©elle de l’empire peut donc ĂȘtre placĂ©e en 1629, mĂȘme s’il survit encore durant des siĂšcles; Il semble que le commerce des esclaves ait Ă©galement jouĂ© un rĂŽle dans le dĂ©clin du Monomotapa, qui se trouvait Ă  la confluence des demandes arabes, perses, indiennes et europĂ©ennes. Une fois les ressources en or Ă©puisĂ©es, ce commerce a provoquĂ© une nette baisse de la population dans le sud-est de l’Afrique. c Un dĂ©clin qui n’en finit pas Au XVIIe siĂšcle, l’empire s’effiloche peu Ă  peu. Au sud du Monomotapa, la dynastie Rozwi crĂ©e le royaume Butwa. Cette rĂ©gion tributaire de l’empire refuse alors de payer les taxes et commerce directement avec les Portugais. Non seulement le Mwenemutapa se monte incapable de les chĂątier, mais il est en plus dĂ©posĂ© par les Portugais en 1663. Plus tard, en 1684, le Mwenemutapa Mukombe est battu Ă  la bataille de Mahvugwe par le changamire roi Rozwi, Dombo. En 1692, Ă  la mort du Mwenemutapa Mukombe, une Ă©niĂšme guerre de succession oppose le candidat des portugais et celui des Rozwi. AprĂšs moult massacres, les Rozwi rĂ©ussissent Ă  prendre le contrĂŽle des rĂ©gions aurifĂšres du Manyika. Ils sont dĂ©sormais plus puissants que le Mwenemutapa, au point d’imposer leur candidat au trĂŽne impĂ©rial en 1712. L’empire recouvre un semblant d’indĂ©pendance en 1720, lorsque les prĂ©occupations des Rozwi les portent plus au sud oĂč l’installation des Hollandais commence Ă  produire ses effets L’EMPIRE ZOULOU Il y a 200 ans, l’Afrique australe a connu de grands bouleversements des populations se sont combattues pour prendre possession de la terre. Cette pĂ©riode est restĂ©e connue sous le nom de MfĂ©cane, l’affrontement. Le MfĂ©cane a d’abord opposĂ© des peuples d’éleveurs bantous, puis les Zoulous aux Boers. Chaka A la fin du XVIIIe siĂšcle, des pasteurs bantous, les Ngunis, arrivĂšrent du nord et s’installĂšrent au bord du ZambĂšze. Dans un de leurs clans, celui des Abatetwas, naquit un enfant “bĂątard”, fils d’un des chefs et d’une danseuse rencontrĂ©e au marchĂ©. HumiliĂ© dĂšs l’enfance, Chaka dut aussi faire face Ă  la jalousie, le jour oĂč il tua de ses mains un lion qui avait fait fuir tous les villageois. Mais informĂ© de son exploit, Dinguiswayo, le grand chef des Abatetwas, le convoqua et en fit son homme de confiance. A sa mort, Chaka prit sa place. Les Zoulous, peuple du ciel Etre chef des Abatetwas ne suffit pas Ă  Chaka. Exterminant ses ennemis, sauf les plus jeunes Ă  condition qu’ils s’enrĂŽlent dans son armĂ©e, il rassembla tous les Ngunis sĂ©parĂ©s en petits clans souvent en conflit. Il les obligea Ă  abandonner leur nom et leur dialecte maternel pour s’appeler dĂ©sormais les Zoulous, le “Peuple du Ciel”. Il organisa son armĂ©e en rĂ©giments de plus de 1000 soldats d’une mĂȘme classe d’ñge, les impis. Chaka Ă©tait implacable envers les peureux. Pour obliger ses soldats au combat corps Ă  corps, il avait fait remplacer les lances par de courtes sagaies Ă  large lame, des haches et un bouclier. Au retour d’une expĂ©dition, il fit exĂ©cuter ceux qui Ă©taient revenus sans leur sagaie. La tactique favorite de ce chef de pasteurs Ă©tait celle des “cornes de buffle”. Elle consistait Ă  harceler sans cesse l’ennemi pour le rabattre, Ă  la maniĂšre des deux cornes d’un buffle, contre des soldats zoulous aguerris qui le dĂ©cimaient. Les victoires de Chaka firent aussi sa perte car ses excĂšs et sa tyrannie lui avaient aliĂ©nĂ© jusqu’à ses plus fidĂšles lieutenants qui firent sĂ©cession. En 1827, Ă  la mort de sa mĂšre, il dĂ©crĂ©ta un deuil d’un an, interdisant Ă  quiconque de boire du lait et aux personnes mariĂ©es de vivre ensemble. Sous la direction de Mzilikazi, un groupe n’acceptant pas le cĂ©libat s’enfuit vers le Zimbabwe avec des jeunes filles et fonda le peuple MatabĂ©lĂ©. Chaka mourut victime d’un complot. 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Wilmot, Alexander, Monomotapa RhodĂ©sia; elibron classics, 2005 Histoire de l’Afrique ancienne, VIIIe-XVIe siĂšcle. la Documentation photographique N° 8075., Paris, mai 2010 Ressources IXe siĂšcle Yakub mention du Ghana, Gao Xe siĂšcle Al Masudi XIe siĂšcle Al Bakri Afrique de l’ouest – Ibn Butlan sur l’esclavage XIIe siĂšcle Al Idrisi Afrique de l’ouest kitab Rudjar et carte XIIIe siĂšcle Ibn SaĂŻd Soudan XIVe siĂšcle Ibn Battuta visite le Mali en 1352-1353 XVe siĂšcle Ibn Khaldun, kitab al zandj, chronique de Kilwa, 1530 sur le Monomotapa XVIIe siĂšcle Tarikh al sudan et Tarikh al fattash, chroniques Ă©crites Ă  Tombouctou Al Omari, Masalik el Absar fi Manalik el amsar, librairie orientaliste Paul Geuthner, paris 1927 Sur le Mali Dans le sillage des tribunes de militaires et de policiers publiĂ©es rĂ©cemment au sujet d’une guerre en France, un officier parachutiste se prĂ©sentant comme commandant a pris la parole sur le fil Telegram de Gallia Daily pour livrer sa vision et ses rĂ©flexions sur l’état du pays et ce qui l’attend. Sans esprit partisan et Ă  titre documentaire, je rediffuse ici l’intĂ©gralitĂ© de cette interview qui fait trĂšs largement Ă©cho Ă  mon analyse de la guĂ©rilla islamiste et Ă  mes rĂ©flexions sur les tenants et les aboutissants d’une guerre civile en France. L’interview est longue comptez 15 Ă  20mn de lecture environ mais Ă©minemment intĂ©ressante et Ă©clairante pour qui cherche Ă  comprendre la perception opĂ©rationnelle du chaos qui se propage sur notre territoire et ce qui se joue aujourd’hui dans notre pays. Fulmen adveho ! LĂ©gendat Sur la lettre des gĂ©nĂ©raux Gallia Daily Mon Commandant, merci de nous recevoir. Pour commencer, pouvez-vous nous dire pourquoi vous pensez que les gĂ©nĂ©raux ont ressenti le besoin d’écrire cette lettre, et pourquoi maintenant en particulier ? Je crois qu’à certains Ă©gards, l’armĂ©e a portĂ© le poids du silence pendant trop longtemps. Nous sommes liĂ©s par un devoir de rĂ©serve, de neutralitĂ©. Nous ne sommes pas autorisĂ©s Ă  exprimer notre opinion sur la situation, mais cela ne signifie pas que nous n’avons pas d’opinion. Je dirais mĂȘme qu’au contraire, un militaire français et encore plus un officier a une vision infiniment plus claire et plus rĂ©aliste de la situation du pays que beaucoup de civils. Les militaires voient trĂšs bien la pente sur laquelle notre pays s’engage. Et la lettre le rĂ©sume trĂšs bien nous nous dirigeons tout droit vers un Ă©clatement violent du pays, une guerre en France. Tout militaire honnĂȘte peut le voir, mais aucun militaire n’est autorisĂ© Ă  le dire. Quand on est le gardien d’un pays et que l’on est chargĂ© de protĂ©ger sa tranquillitĂ© et son avenir, c’est une vĂ©ritable torture de ne pas avoir le droit de tirer la sonnette d’alarme. En nous demandant de nous taire, la RĂ©publique nous demande de nous taire comme un pĂšre qui verrait ses enfants avaler un poison mortel
 Cela faisait quelques annĂ©es quelques dĂ©cennies que les militaires se taisaient, mais maintenant je pense que c’était trop, il fallait que ça sorte ». Pourquoi maintenant prĂ©cisĂ©ment ? Est-ce Ă  cause d’un changement profond de la sociĂ©tĂ© qui nĂ©cessiterait de s’exprimer ? Bonne question. Je ne le pense pas. Je crois que c’est prĂ©cisĂ©ment parce que tout devrait changer mais que rien ne change qu’il Ă©tait nĂ©cessaire de s’exprimer. Nous sommes au bord de l’abĂźme et rien ne change. GD Le contenu de cette lettre vous semble-t-il trop alarmiste ? ExtrĂ©miste ? ExagĂ©rĂ© ? Que pensez-vous de la substance de leurs propos ? En un mot ? ProphĂ©tique. Cette lettre est froide et prophĂ©tique. Et c’est pourquoi elle est dĂ©rangeante. C’est mon analyse personnelle, mais je crois que la partie de la lettre oĂč nos Anciens parlent de la guerre qui vient et des milliers de victimes » qui vont s’accumuler, est la plus frappante. Et la plus inquiĂ©tante. Car d’une certaine maniĂšre, cette lettre nous invite Ă  faire un saut dans le futur, Ă  former cette vision imaginez la rue de votre village ou de votre ville, avec des voitures brĂ»lĂ©es et renversĂ©es, une odeur de cadavres, un voisin accrochĂ© au lampadaire ou mort sur le trottoir, le visage Ă©crasĂ©. Imaginez la place de votre ville transformĂ©e en champ de tentes de l’ONU pour accueillir les rĂ©fugiĂ©s de guerre. Imaginez la chapelle de votre hameau transformĂ©e en cache d’armes, en tour pour un TP [sniper] ou en hĂŽpital de fortune
 Imaginez le parc oĂč jouent vos enfants transformĂ© en cantonnement pour une section de combat en transit
 Imaginez les larmes dans votre famille, chez vos amis, lorsque chacun devra choisir son camp
 Cette lettre n’est pas seulement une lettre. C’est une image mentale de notre futur proche, une image de notre patrie dĂ©truite par la guerre. Et personne ne veut avoir cette vision. Alors certaines personnes jurent de dĂ©truire ceux qui, en Ă©crivant cette lettre, ont apportĂ© cette vision dans leur vie. Cette lettre est-elle extrĂȘme ? Je ne le pense pas. Au contraire, je pense qu’elle est trĂšs tiĂšde. Avec tout le respect que je dois Ă  nos aĂźnĂ©s, il me semble que l’ñge les a rendus doux et sages, peut-ĂȘtre trop. La situation est, je crois, infiniment plus grave que ne le laissent entendre nos aĂźnĂ©s. GD On sait que cette lettre a Ă©tĂ© Ă©crite et signĂ©e pour moitiĂ© par des militaires retraitĂ©s, et pour moitiĂ© par des officiers de deuxiĂšme section et des rĂ©servistes. On peut donc se demander si le contenu de cette lettre reprĂ©sente une vision isolĂ©e de quelques vieux soldats, ou si cette vision est partagĂ©e au sein de l’armĂ©e active ? Dans l’armĂ©e, il y a ceux qui n’ont aucune opinion sur rien, et qui n’ont pas non plus d’opinion sur cette lettre. Et il y a ceux qui ont une opinion sur tout. Parmi ces derniers, je dirais que la grande majoritĂ© de l’Institution est d’accord avec la dĂ©claration contenue dans cette lettre. Des soldats, aux sous-officiers, aux officiers, je pense que tout le monde est d’accord. Il y a forcĂ©ment des dĂ©bats sur le fond, certains sont plus radicaux, d’autres moins, d’autres trouvent qu’il Ă©tait maladroit d’écrire une lettre publique. Mais dans l’ensemble, tous les militaires partagent le constat d’une France qui s’effondre. Il n’y a pas de sondage, vous devrez donc me croire sur parole. Mais pour vous donner un exemple nous avons beaucoup discutĂ© de cette lettre avec certains de mes anciens camarades de promo Ă  l’EMIA, et la totalitĂ© de mes camarades sont d’accord avec cette lettre. Pas 51%, ou 60%. 100 %. 100%
 MĂȘme chose Ă  Cyr [ESM de Saint Cyr]. Il en est de mĂȘme pour la derniĂšre promotion de Saint Maix [Ă©cole de sous-officiers]. Ce que j’essaie de vous faire comprendre, c’est que presque tous les jeunes cadres de notre armĂ©e, les futurs sergents, lieutenants, colonels et gĂ©nĂ©raux, sont conscients que la France est certes en train de s’effondrer. Mais surtout, ils sont conscients qu’elle va vers la guerre. C’est un sujet dont nous parlons trĂšs librement entre nous, dont nous parlons trĂšs souvent. Quelques jours avant cet entretien, j’étais dans mon rĂ©giment et je suis allĂ© Ă  la popote de ma compagnie. La tĂ©lĂ©vision Ă©tait allumĂ©e et ils parlaient de la lettre. Un jeune caporal de ma compagnie rigolait et disait Ă  son sergent » Putain, nos familles pensent qu’on va se battre contre Daesh dans le dĂ©sert, mais en fait on va finir dans un VBCI [blindĂ©] dans les Yvelines, la bataille de nos vies va ĂȘtre la bataille de France
 . C’est anecdotique, mais je pense que cela reprĂ©sente bien le sentiment d’une grande partie des soldats français la bataille de notre vie, ce sera la bataille de la France
. Vous trouverez forcĂ©ment des gens, soldats et officiers, qui ne sont pas d’accord avec cette lettre. Dans une armĂ©e de hommes, c’est statistiquement Ă©vident. Mais je rĂ©pĂšte mon propos pour l’immense majoritĂ© des soldats de nos armĂ©es, la question du dĂ©clin de la France ne se pose mĂȘme pas. Le dĂ©clin de notre pays est une Ă©vidence pour la quasi-totalitĂ© d’entre nous. GD Les gĂ©nĂ©raux qui ont signĂ© cette lettre sont-ils influents et Ă©coutĂ©s ? Ont-ils une emprise ou une influence sur les soldats français ? Non, absolument pas. La plupart des militaires sont dĂ©jĂ  incapables de nommer leur chef de corps ou leur chef BOI
 Les militaires ne connaissent pas la plupart des gĂ©nĂ©raux et des officiers qui ont signĂ© cette lettre. C’est logique et c’est trĂšs bien comme ça. Comme je l’ai dit, l’objet de cette lettre n’est certainement pas un appel Ă  l’action dirigĂ© contre les soldats. À l’exception de quelques dĂ©putĂ©s malhonnĂȘtes, je pense que personne ne le croit. Cette lettre est un appel Ă  l’action dirigĂ© vers les politiciens. C’est aussi un appel Ă  la prise de conscience adressĂ© au peuple français. A partir de lĂ , le statut de ces gĂ©nĂ©raux n’a pas d’importance. Peu importe qu’ils soient respectables, respectĂ©s, influents, mĂ©diatiques
. De toute façon leur vocation n’est pas d’agir, et je crois qu’elle ne l’a jamais Ă©tĂ©. Leur rĂŽle Ă©tait d’écrire, et ils l’ont fait. Ils Ă©taient les messagers d’un message important et urgent. Aujourd’hui, tout le monde s’en prend au messager. Ils cherchent Ă  les punir, Ă  les faire renvoyer, ils cherchent leurs antĂ©cĂ©dents
 Ou au contraire, certains se mettent Ă  espĂ©rer que ces gĂ©nĂ©raux vont agir, qu’ils vont faire quelque chose, ils attendent bĂ©atement que l’armĂ©e agisse
 Les deux positions sont idiotes. Elles se focalisent sur le messager, dans un cas avec haine et dans l’autre avec espoir. Mais dans les deux cas, ces positions occultent l’essentiel ce qui compte ici, c’est le message qui nous est adressĂ©. Le reste n’a pas d’importance. Comme je l’ai dit, personne dans l’armĂ©e ne croit une seconde que ces gĂ©nĂ©raux vont faire quelque chose. Personne. Et je ne pense pas que les gĂ©nĂ©raux eux-mĂȘmes aient jamais prĂ©vu de faire quoi que ce soit. Je le dis donc Ă  la fois aux rĂ©publicains antimilitaristes inquiets » et aux cĂ©saristes providentialistes enthousiastes » n’attendez rien de ces gĂ©nĂ©raux, et n’attendez rien de l’armĂ©e en gĂ©nĂ©ral. Il ne se passera rien de ce cĂŽtĂ©-lĂ . Cette lettre Ă©tait une alerte, rien de plus, il n’y a pas de complot de militaires patriotes qui, dans l’ombre, prĂ©parent un coup d’état pour sauver la France. J’ai vu dans la liste de questions que vous m’avez envoyĂ©e de la part de vos lecteurs amĂ©ricains que beaucoup font rĂ©fĂ©rence au mouvement Qanon. Je ne suis pas un expert en politique intĂ©rieure amĂ©ricaine, mais d’aprĂšs ce que je comprends, le mouvement Qanon est un mouvement d’AmĂ©ricains complotistes qui croient que, face Ă  une Ă©lite internationale malveillante, il y aurait Ă  la tĂȘte de nos pays une Ă©lite cachĂ©e et positive qui agirait dans l’ombre au nom du peuple, pour ainsi dire. Que cette thĂ©orie soit vraie ou fausse, je considĂšre que toutes les thĂ©ories qui encouragent la passivitĂ© sont nĂ©fastes. Si demain une rumeur essaie de vous faire croire qu’il y a des gens de votre cĂŽtĂ© et qu’ils vont libĂ©rer le pays pour vous et changer les choses alors que vous ĂȘtes assis sur votre canapĂ©, alors c’est un mensonge. Je le dis pour les Français et pour la plupart des autres peuples il n’y a pas de groupe dans l’ombre qui travaille pour dĂ©fendre vos intĂ©rĂȘts ; il n’y a pas de conspiration de gĂ©nĂ©raux, de milliardaires ou de politiciens pour changer les choses au nom du peuple. Il n’y a rien de tel. Si demain des gĂ©nĂ©raux vous disent Restez chez vous, nous avons le contrĂŽle, nous nous occupons de tout, le pays sera bientĂŽt libre », ils vous mentent. Faites exactement le contraire de ce qu’ils vous disent, agissez, ne soyez pas passifs. La libertĂ© est nĂ©cessairement active, la passivitĂ© est un esclavage. L’homme passif est toujours soumis Ă  la volontĂ© des hommes qui agissent. GD Donc selon vous, les gĂ©nĂ©raux ou l’armĂ©e n’ont aucun rĂŽle Ă  jouer ? Ce n’est pas exactement ce que je dis. A mon avis, l’armĂ©e, les figures charismatiques, se contentent toujours d’accompagner et de structurer les grandes dynamiques anthropologiques. Il est trĂšs probable qu’un jour, pour une raison ou une autre, la population française se mettra Ă  bouger sur des bases plus ou moins claires. Et il est trĂšs probable qu’à ce moment-lĂ , une fois la fenĂȘtre d’opportunitĂ© ouverte, l’armĂ©e en profitera et pĂšsera de tout son poids d’un cĂŽtĂ© ou de l’autre. Mais je doute sincĂšrement que l’armĂ©e puisse avoir un quelconque rĂŽle de leader. Pas plus il y a 100 ans qu’aujourd’hui. L’armĂ©e aura un rĂŽle Ă  jouer, peut-ĂȘtre mĂȘme un rĂŽle dĂ©cisif. Mais vous ne devez rien attendre de l’armĂ©e, vous ne devez rien attendre de ces gĂ©nĂ©raux pour le moment. Je sais que c’est dur d’attendre, on aimerait penser que quelque part des vieillards sages et paternels veilleraient sur nous. Mais pour l’instant, ces soldats qui ont signĂ© la lettre ont jouĂ© leur rĂŽle ils ont parlĂ© au nom des soldats d’active, ils ont alertĂ© les Français. Leur rĂŽle s’arrĂȘte lĂ . La balle est maintenant dans le camp des Français. L’acteur principal du prochain acte ne sera pas l’armĂ©e, ce sera le peuple français. Ce sera vous. L’armĂ©e la plus puissante de France, c’est vous, une coalition de 67 millions de civils. Sur le Grand Remplacement » GD Dans leur lettre, les gĂ©nĂ©raux Ă©voquent Ă  demi-mot le problĂšme de l’immigration, de l’anarchie, et de l’antiracisme agressif d’une partie de la gauche. Que pensez-vous de cette analyse ? Leur analyse est Ă  la fois trĂšs juste et trĂšs fausse, car elle est partielle. Elle est correcte dans le sens oĂč les problĂšmes citĂ©s [islam, immigration, antiracisme] reprĂ©sentent une menace. Mais elle est fausse dans le sens oĂč les gĂ©nĂ©raux n’ont pas identifiĂ© ce qui est menacĂ© en fin de compte. Ce qui est menacĂ©, ce ne sont pas » les valeurs de la RĂ©publique , ni nos lois, ni notre systĂšme parlementaire, ni notre » vivre-ensemble . Ce qui est menacĂ©, c’est la France. C’est le droit des Français Ă  disposer d’un territoire pour y vivre. Ou pour reformuler en des termes certes polĂ©miques mais plus prĂ©cis ce qui est menacĂ© Ă  moyen et long terme, ce sont les Français de souche. Les menaces dont parlent les gĂ©nĂ©raux sont l’expression trĂšs concrĂšte d’une Ă©volution absolument inĂ©dite dans l’histoire de notre pays une nation forte et dominatrice, invaincue et invincible, se lasse de sa surpuissance et dĂ©cide de s’inventer des problĂšmes pour s’occuper. Ainsi, elle se retrouve rapidement affaiblie et culpabilisĂ©e au point de se suicider dĂ©mographiquement. La France n’est pas attaquĂ©e, elle ne meurt pas tuĂ©e par un ennemi plus fort. Elle se suicide. Mais le caractĂšre suicidaire de notre situation actuelle n’enlĂšve pas la responsabilitĂ© des Ă©lites ou des populations nouvellement arrivĂ©es. Celui qui frappe un homme dans le dos mĂ©rite la corde. Celui qui frappe un homme dĂ©jĂ  Ă  terre mĂ©rite la corde. Les Ă©lites et les lobbies sont coupables de trahir et de frapper la France dans le dos ; les populations colonisatrices sont coupables de frapper un pays dĂ©jĂ  Ă  terre. C’est ce dĂ©bat qui devrait ĂȘtre au centre de la scĂšne publique, et c’est ce dĂ©bat tabou qui n’est pas Ă©voquĂ© par les gĂ©nĂ©raux celui de la tension raciale qui commence et qui va atteindre un pic paroxystique. La question qui se pose au XXIe siĂšcle est celle de savoir si les Français de souche auront encore un pays Ă  la fin du siĂšcle. C’est tout. Tous les autres dĂ©bats sont des circonvolutions pour parler de ce sujet sans en donner l’impression. GD Au Gallia Daily, nous avons essayĂ© de crĂ©er une dĂ©finition simple de la thĂ©orie du Grand Remplacement » revendiquĂ©e par l’extrĂȘme droite. Grand remplacement l’idĂ©e que, depuis la fondation de la France, les habitants de la fin d’un siĂšcle ont toujours Ă©tĂ© les descendants des habitants du dĂ©but de ce siĂšcle ; un Ă©quilibre dĂ©mographique qui va se modifier au cours du XXIe siĂšcle, les habitants de l’annĂ©e 2099 n’étant pas, pour beaucoup, les descendants de ceux qui vivaient en France en 2000, 1900, 1800
 » Que pensez-vous de cette thĂ©orie selon cette dĂ©finition ? Cette dĂ©finition a le mĂ©rite d’ĂȘtre simple et exhaustive. Mais elle est absolument inutile, pardonnez-moi. Ce que vous dĂ©crivez est une Ă©vidence Ă©videmment Ă©vidente. Pas besoin d’une dĂ©finition de 100 mots pour s’en rendre compte
 Qualifier simplement cette observation de thĂ©orie » est un non-sens. Ce n’est pas une thĂ©orie, le remplacement dĂ©mographique est une observation empirique de base. On peut s’en rĂ©jouir, le dĂ©plorer, vouloir l’accĂ©lĂ©rer, le ralentir, l’amĂ©nager, le stopper, l’inverser
. Cela n’a finalement aucune importance. Ce fait existe, toutes les statistiques le montrent je n’ai plus en tĂȘte les chiffres de la drĂ©panocytose [note 40% de naissances non europĂ©ennes en 2016], mais ils sont, me semble-t-il, une preuve indĂ©niable que la structure ethnique de notre pays est en train de changer. Les bĂ©bĂ©s qui peuplent nos maternitĂ©s ne sont pas les arriĂšre-petits-enfants des Français du XVIe siĂšcle. Celui qui ose dire le contraire est un nĂ©gationniste. Mais en rĂ©alitĂ©, tout le monde est conscient que le remplacement dĂ©mographique est une rĂ©alitĂ©. Ceux qui nient l’existence de ce phĂ©nomĂšne en sont Ă©galement conscients ; s’ils le nient, c’est uniquement dans le but de le prolonger. Celui qui dit le grand remplacement n’existe pas » dit en fait je sais qu’il existe, je veux qu’il se prolonge, donc pour cela il faut que je nie qu’il existe pour ne pas choquer et rĂ©veiller la population ». Vous imaginez bien que si demain les dĂ©putĂ©s de LFI disaient Nous sommes les candidats du Grand Remplacement, le fait que les Français de souche disparaissent est une chance pour notre pays ! », ça ferait mauvais genre. C’est pourtant exactement leur ligne politique. Un dĂ©putĂ© LFI sait trĂšs bien que les Français de souche existent, et qu’ils sont en train de disparaĂźtre. Le dĂ©ni de la rĂ©alitĂ© est donc toujours un moyen pour eux de protĂ©ger le statu quo, c’est-Ă -dire de prolonger l’extinction de notre peuple. GD Donc pour vous le Grand Remplacement » est une rĂ©alitĂ© ? C’est une Ă©vidence, quel que soit le nom qu’on lui donne. Le fait est qu’un couple français qui donne naissance Ă  un enfant en 2021 doit ĂȘtre conscient que cet enfant grandira dans un pays oĂč il sera minoritaire, oĂč les tensions raciales seront exacerbĂ©es. Je ne dis pas l’enfant sera minoritaire demain », je dis nos enfants sont dĂ©jĂ  condamnĂ©s Ă  ĂȘtre minoritaires chez eux, dĂ©jĂ  aujourd’hui ». Je le sais d’autant mieux que j’ai 4 enfants. Un militaire a la chance de pouvoir rentrer chez lui le soir et d’enlever ses Haix et son Felin [uniforme]. Nous pouvons enlever notre uniforme et vivre une vie normale aprĂšs tout. Nos enfants n’auront pas cette chance, ils porteront leur uniforme toute leur vie leur peau blanche est leur uniforme dans cette guerre atroce qui leur est dĂ©jĂ  faite, une guerre qui va s’intensifier. J’espĂšre que les parents qui lisent ceci en sont conscients le monde que vous connaissez n’existe plus pour vos enfants. Il n’existe plus. Leur monde, c’est le BrĂ©sil mĂ©langĂ© au Liban, ce n’est pas les Trente Glorieuses ou les dessins animĂ©s de Gullie. Alors oui, non seulement le phĂ©nomĂšne du changement dĂ©mographique est une rĂ©alitĂ©. Mais c’est mĂȘme le principal clivage politique du pays. Au final, consciemment ou non, tout le monde se structure autour de ce sujet ou de ses satellites. La gauche trouve que 400 000 immigrĂ©s par an, ce n’est pas assez, que [40 %] des naissances africaines, ce n’est pas assez. La droite trouve que c’est un peu trop, mais que si Mokhtar s’appelait François, se convertissait Ă  l’athĂ©isme LGBT et obtenait sa carte d’identitĂ© française, tout irait mieux pour notre pays. Pour l’instant, ces dĂ©bats sont puĂ©rils et hypocrites. Mais la discussion deviendra plus tendue et plus radicale lorsque les Français comprendront qu’il ne s’agit pas seulement d’un dĂ©bat thĂ©orique, lorsqu’ils comprendront que c’est leur vie, en tant qu’individus et en tant que peuple, qui est en jeu. GD Pensez-vous que les Français comprennent la gravitĂ© de la situation de leur pays ? Pouvez-vous donner votre vision de la France dans 5 ans ? 10 ans ? 20 ans ? Pensez-vous que les choses vont empirer, ou ĂȘtes-vous optimiste ? Les Français comprennent-ils la gravitĂ© de la situation ? Absolument pas. Je le pense vraiment. J’ai beaucoup de respect pour les civils et je sais que certains d’entre eux comprennent trĂšs bien ce qui se passe, car ils en souffrent tous les jours. Mais sincĂšrement, la plupart des Français ne comprennent pas du tout ce qui se joue. Les Français vivent tranquillement leur vie, ils ne comprennent pas qu’au quotidien, leurs Ă©lites nĂ©gocient leur avenir. Le bloc de gauche tente d’obtenir l’effacement total des Blancs pour satisfaire leur besoin maladif de pardon et leur sentiment d’injustice blessĂ©e. Et le bloc de droite essaie de nĂ©gocier les termes de la capitulation, sur la base de oui, les Blancs sont une minoritĂ© juste parmi d’autres qui doit ĂȘtre protĂ©gĂ©e dans une certaine mesure, s’il vous plaĂźt, merci, au revoir ». Pour les deux blocs, comme je l’ai dit, les preuves sont dĂ©jĂ  lĂ  la France a disparu, les Français de souche sont des vestiges. La seule diffĂ©rence est que d’un cĂŽtĂ©, on veut raser dĂ©finitivement les vestiges, et de l’autre, on veut mettre les vestiges dans un musĂ©e. Les diffĂ©rentes forces de l’élite de notre pays ont signĂ© le Pacte Molotov-Ribbentrop Si vous vous souvenez, ce pacte Ă©tait un accord secret entre les Russes et les Allemands pour diviser la Pologne. MalgrĂ© le pacte, les Polonais ont continuĂ© Ă  mener une vie normale, sans se douter que leur destin Ă©tait dĂ©jĂ  scellĂ©. C’est exactement la situation actuelle des Français ils ont encore l’illusion de vivre dans un pays Ă  peu prĂšs normal, d’avoir une vie normale. Parce que l’inertie du systĂšme prĂ©cĂ©dent et de l’époque prĂ©cĂ©dente permet de maintenir les formes. Pour encore quelques temps. Mais en rĂ©alitĂ©, le sort des Français de souche est dĂ©jĂ  liquidĂ©. Que vous soyez de gauche ou de droite, si vous me lisez, sachez que dans tous les cas le scĂ©nario du film est dĂ©jĂ  Ă©crit, et vous n’ĂȘtes pas au casting. Et pour filer la mĂ©taphore historique, croyez-moi, mĂȘme si je compatis Ă  la souffrance des Polonais et Ă  leur histoire blessĂ©e, j’envie infiniment leur sort par rapport Ă  ce qui attend les Français les troupes allemandes avaient beaucoup plus de respect pour les Polonais qu’elles occupaient, que les Ă©lites françaises n’en ont pour leur pays, celui qu’elles trahissent. Pour l’instant, la situation en France se maintient de maniĂšre assez artificielle. Tout semble trĂšs solide. Le systĂšme rĂ©publicain est encore en train de mettre les formes. Mais c’est une RĂ©publique Potemkine, avec des institutions en plĂątre, comme un vieux dĂ©cor de western. C’est un chĂąteau de cartes. Il suffira d’un rien et ce rien se produira, pour achever dĂ©finitivement le basculement vers une France post-française. Une France oĂč les Français de souche seront une majoritĂ©-minoritaire, puis une majoritĂ© Ă  abattre, puis une minoritĂ© Ă  combattre, puis une minoritĂ© Ă  abattre, puis une minoritĂ© abattue. Puis une minoritĂ© disparue. Je ne parle pas d’un scĂ©nario de science-fiction. Je parle de la France de 2050, le pays dans lequel vos enfants vivront lorsqu’ils auront 25 ans. En 2050, c’est l’annĂ©e oĂč votre fils ou votre fille aura son premier enfant. Cet enfant naĂźtra dans une France oĂč plus de 65% des autres enfants seront d’origine africaine. C’est une dynamique inĂ©luctable, car la dĂ©mographie est inĂ©luctable et les instincts tribaux ou raciaux que la dĂ©mographie rĂ©veille sont violents. Suis-je donc optimiste ? Sur le long terme, oui. A court et moyen terme, non. Les militaires disent la sueur Ă©pargne le sang ». C’est-Ă -dire qu’il faut affronter toutes les situations Ă  l’avance, Ă  l’entraĂźnement, pour pouvoir avancer ensuite sans pertes dans l’avenir. La sueur Ă©pargne le sang », les Français refusent depuis plusieurs annĂ©es d’affronter rĂ©ellement et dĂ©finitivement le problĂšme, ils auront donc le sang. GD Donc, Ă  votre avis, les gĂ©nĂ©raux ont raison de souligner que la situation actuelle va empirer jusqu’à, peut-ĂȘtre, conduire Ă  une guerre ? La guerre » dont nous parlons peut prendre des millions de formes diffĂ©rentes. Elle peut durer 4 jours, 4 semaines, 4 dĂ©cennies ou 4 siĂšcles
 Mais elle aura lieu, c’est certain. Et c’est logique. Nous pouvons ĂȘtre Ă©mus par cela, mais nous n’avons pas le droit de feindre la surprise. Comme je l’ai soulignĂ© prĂ©cĂ©demment, la situation de la France peut ĂȘtre rĂ©sumĂ©e facilement il y a un peuple premier les Français de souche qui, sous l’impulsion d’une Ă©lite de traĂźtres, se trouve placĂ©e dans un rapport de force dĂ©mographique avec des populations Ă©trangĂšres pour obtenir le contrĂŽle du territoire et l’initiative politique dans les institutions du pays. La nature a horreur du vide, mais elle a aussi horreur du trop-plein. Deux rois ne peuvent pas s’asseoir sur un seul trĂŽne. Au dĂ©but, ce rapport de force entre Français et Ă©trangers est restĂ© purement dĂ©mographique c’est-Ă -dire mathĂ©matique, passif. Mais au fil du temps, il est devenu culturel, chaque population tentant d’affirmer sa sous-culture et/ou sa religion. Aujourd’hui, cet Ă©quilibre des forces se dĂ©place vers l’arĂšne politique, c’est la phase cruciale, l’avant-derniĂšre phase. Lorsque la politique ne parviendra pas Ă  rĂ©soudre le problĂšme, nous entrerons dans la phase militaire. Je dis Quand la politique Ă©chouera Ă  rĂ©soudre le problĂšme » au futur, car croyez-moi, la politique Ă©chouera. Regardez la Yougoslavie, le Liban, l’Afrique du Sud, la Palestine
 La phase politique Ă©chouera nĂ©cessairement Ă  pacifier la situation, car Ă  la fin de la phase politique, quel que soit l’accord conclu, il y aura inĂ©vitablement un camp qui se sentira lĂ©sĂ©e soit les minoritĂ©s-majoritaires, déçues de ne pas avoir obtenu plus de pouvoir, soit la majoritĂ©-minoritaire, furieuse d’avoir Ă©tĂ© dĂ©possĂ©dĂ©e. Si un camp gagne, l’autre perd, et vice versa. La guerre s’imposera donc naturellement comme la seule possibilitĂ© pour le perdant d’obtenir ce qu’il veut. Car la guerre n’est que le prolongement de la politique par d’autres moyens, Clausewitz l’a dit mieux que moi. GD Dans la lettre, les gĂ©nĂ©raux appellent Ă  l’action pour Ă©viter cette guerre. Combien de temps pensez-vous que nous ayons avant qu’il ne soit trop tard pour rĂ©agir ? Quelle est la fenĂȘtre d’opportunitĂ© pour agir ? La fenĂȘtre temporelle Ă©tait 1990-2000. Elle est dĂ©jĂ  passĂ©e. Il est maintenant trop tard. Certains parlent de remigration », d’autres rĂȘvent d’ »inverser les flux migratoires »  La vĂ©ritĂ© que personne n’ose affirmer est que nous ne pouvons plus traiter le problĂšme de maniĂšre pacifique ou politique. La masse Ă©trangĂšre sur notre sol est trop profondĂ©ment implantĂ©e ; les idĂ©es folles de culpabilitĂ© sont trop profondĂ©ment enracinĂ©es dans le cerveau de notre peuple abusĂ©. Il est trop tard. Beaucoup trop tard. J’avais 5 ans qu’il Ă©tait dĂ©jĂ  trop tard pour agir en amont. Notre situation actuelle n’est que la suite logique de ces choix ou non choix. Aujourd’hui, il est trop tard pour faire les choix que nous aurions dĂ» faire il y a 30 ans. La question n’est donc plus comment agir pour Ă©viter l’éclatement du pays, la division, la partition, la guerre civile ? ». La seule question qui se pose est Quand cette rupture arrivera-t-elle et comment en triompherons-nous ? » Je dois prĂ©ciser que c’est lĂ  mon plus grand dĂ©saccord avec les gĂ©nĂ©raux ils pensent qu’il faut Ă©viter la guerre civile. Ce n’est pas mon cas, pas plus que celui de la grande majoritĂ© de mes camarades militaires. S’il y avait un moyen d’éviter la guerre ET de rĂ©soudre le problĂšme pacifiquement sans concessions, je le soutiendrais bien sĂ»r. Mais j’ai expliquĂ© pourquoi, Ă  mes yeux, la solution ne peut plus avoir de solution pacifique [trop nombreux, depuis trop longtemps, avec l’aide de trop de traĂźtres’]. A partir de lĂ , vouloir Ă  tout prix Ă©viter la guerre civile, mĂȘme s’il n’y a pas de solution pacifique, c’est de facto une capitulation a priori, cela impliquera des concessions insupportables. C’est-Ă -dire qu’on va demander au peuple français de se soumettre aux exigences de l’autre camp pour essayer de satisfaire nos antagonistes et Ă©viter la guerre
. Les gĂ©nĂ©raux qui ont Ă©crit cette lettre sont utopistes et pensent que les dĂ©bats au Palais Bourbon [AssemblĂ©e Nationale] peuvent nous sortir de l’impasse comme par magie. Ce n’est pas vrai. Et je sais qu’ils le savent, ou qu’ils le comprendront bientĂŽt. Donc, non seulement nous ne devrions pas essayer d’éviter la guerre civile. Mais ironiquement, il est plutĂŽt vertueux qu’elle se produise. Si elle ne se produisait pas, cela signifierait que les Français ont dĂ©finitivement abandonnĂ© tout idĂ©al et qu’ils ont acceptĂ© de capituler pour prĂ©server la paix, quitte Ă  profiter de cette paix en tant qu’esclaves. Mais il est fou celui qui est prĂȘt Ă  sacrifier sa libertĂ© comme une offrande dans l’espoir d’une paix douce et tranquille. La seule chose qu’il obtiendra est le mĂ©pris des yeux qui le regardent, le coup de la main qui le nourrit et le crachat de la bouche qui l’a enjĂŽlĂ©. La libertĂ© ne se nĂ©gocie pas, notre gĂ©nocide ne mĂ©rite pas d’ĂȘtre arrangĂ© » ou adaptĂ© ». Les Français ont un droit inaliĂ©nable et exclusif sur la terre de leurs ancĂȘtres et tant qu’ils porteront cette certitude comme une flamme dans leur cƓur, ils seront invincibles. Jusqu’oĂč la population française est-elle prĂȘte Ă  aller pour garantir sa survie et l’avenir de ses enfants ? » GD Vous ĂȘtes donc convaincu qu’il y aura un conflit violent en France. Certains parlent de guerre civile », d’autres de guerre raciale ». Quelle est votre position ? Je pense que le terme guerre civile » est trĂšs problĂ©matique. Il couvre certes une partie du problĂšme, puisque les Français de souche seront nĂ©cessairement opposĂ©s Ă  d’autres Français de souche, par exemple la gauche Ă  la droite. Mais ce terme brouille les pistes, car ce conflit, lorsqu’il aura lieu, ne verra pas seulement des Français de souche s’opposer entre eux. Comme je l’ai longuement expliquĂ©, ils combattront aussi et surtout des forces Ă©trangĂšres Ă  notre pays, qu’elles aient ou non la nationalitĂ© française. Je pense bien sĂ»r en premier lieu aux communautĂ©s originaires d’Afrique et Ă©tablies sur notre territoire. A ce titre, il est inappropriĂ© de parler de » guerre civile » lorsqu’un peuple se soulĂšve et combat l’envahisseur. L’expression guerre raciale » est inappropriĂ©e pour les mĂȘmes raisons. D’abord, parce qu’elle se concentre sur l’aspect racial ou ethnique du conflit. Ce terme implique que les Blancs seront tous unis contre les Noirs qui seront eux-mĂȘmes tous unis contre les Blancs. Ce terme ignore les dimensions tribales, religieuses et culturelles. Du cĂŽtĂ© des forces Ă©trangĂšres, les Maliens et les Congolais ne s’entendront probablement pas bien
 Pas plus que les Marocains et les AlgĂ©riens
 Et inversement, ce terme implique que tous les Blancs » seront unis dans la lutte, ce qui est une autre imbĂ©cillitĂ©. Les populations turques, kabyles ou juives sont parfois considĂ©rĂ©es comme blanches », mais ces personnes restent des Ă©trangers en France et en Europe
 De mĂȘme, au sein des Français de souche, on verra des luttes internes, des luttes entre factions, entre Français de souche de gauche et de droite, d’extrĂȘme droite et de droite, entre Français religieux et laĂŻcs, etc etc. Aucun de ces deux termes ne me convient. La guerre que nous connaĂźtrons sera Ă  mi-chemin entre ces deux choses. Mais ceci dit, si je pousse la rĂ©flexion encore plus loin, je pense que nous ne devrions pas du tout parler de guerre ». J’utilise ce mot par facilitĂ©. Mais en soi, nous ne serons pas confrontĂ©s Ă  une guerre au sens oĂč nous l’entendons. Nous ne trouverons pas soldats avec des tanks et des hĂ©licoptĂšres de chaque cĂŽtĂ©. Nous serons dans quelque chose d’extrĂȘmement asymĂ©trique, para-Ă©tatique, informationnel. Cela ne veut pas dire que le combat physique est exclu. Mais les nouvelles guerres, de 4Ăšme ou 5Ăšme gĂ©nĂ©ration comme on dit, laissent beaucoup moins d’importance au contrĂŽle physique du territoire, c’est-Ă -dire Ă  la guerre au sens traditionnel. Aujourd’hui, le contrĂŽle physique semble ĂȘtre une condition sine qua non pour sĂ©curiser votre position, mais ce n’est pas ce qui permet de gagner la guerre. La guerre se gagnera ailleurs que sur la ligne de front, mĂȘme si la supĂ©rioritĂ© militaire est une nĂ©cessitĂ©. Pour le dire plus clairement il me semble Ă©vident que les Français de souche contrĂŽleront de facto la grande majoritĂ© du territoire, avec une facilitĂ© dĂ©concertante. Mais cela ne signifie pas que la guerre sera gagnĂ©e
 Dans ce genre de guerre, contrĂŽler son territoire est nĂ©cessaire, mais la victoire s’obtient d’une autre maniĂšre en mobilisant sa population et l’opinion internationale afin de trouver la lĂ©gitimitĂ© pour enlever dĂ©finitivement le caillou dans sa chaussure, purger ses institutions et normaliser son nouveau rĂ©gime en tissant des liens avec l’étranger. Le grand dĂ©fi sera celui-ci, et ce n’est pas un dĂ©fi militaire. Le dĂ©fi militaire sera gagnĂ© en quelques jours. Si l’armĂ©e avait les mains libres, le pays entier serait libĂ©rĂ© » en dix jours. Si l’armĂ©e avait les mains libres, le pays entier et ses institutions seraient purgĂ©s en un mois. LittĂ©ralement. Il faut une compagnie d’infanterie pour tenir une citĂ© sensible’ ; il faut 15 marins pour manƓuvrer un porte-conteneurs ; il faut seulement 3 juges pour juger un millier de traĂźtres. Ce grand nettoyage historique serait trĂšs facile Ă  mettre en place, mĂȘme si l’on est attachĂ© aux formes de la lĂ©galitĂ©. La difficultĂ© est ailleurs. La question qui va se poser est en effet la suivante jusqu’oĂč la population française est-elle prĂȘte Ă  aller pour garantir sa survie et l’avenir de ses enfants ? C’est lĂ  que le pays sera divisĂ©, entre ceux qui sont prĂȘts Ă  tout, et ceux qui veulent fixer des limites plus ou moins strictes. C’est ce dĂ©bat qui fera durer le conflit. GD ConcrĂštement, si ce conflit devait se dĂ©rouler sur le sol français, peut-on essayer d’imaginer ce que cela donnerait, prĂ©cisĂ©ment ? C’est un exercice difficile mais auquel nous nous livrons rĂ©guliĂšrement avec certains de mes camarades et subordonnĂ©s. Depuis les attentats de 2016, nous avons forgĂ© un petit groupe de prospective amical et informel sur ce sujet. Notre objectif est d’essayer d’utiliser notre bagage militaire et d’adapter nos outils d’analyse Ă  la situation française pour voir quels scĂ©narios seraient rĂ©alistes. Je sais que d’autres officiers dans d’autres rĂ©giments font la mĂȘme chose et dĂšs que possible, nous partageons des RETEX [dĂ©briefing], nous essayons d’échanger nos conclusions et nos rĂ©flexions. TrĂšs honnĂȘtement, il est difficile d’imaginer Ă  quoi ressemblerait ce conflit. Il y a une infinitĂ© de possibilitĂ©s. Il s’agit d’un ensemble de paramĂštres assez ahurissants Ă  maĂźtriser, et dans tous les cas il s’agit d’hypothĂšses. Mais aprĂšs plus de 5 ans de rĂ©flexion sur ce sujet, nous sommes arrivĂ©s au scĂ©nario qui nous semble le plus rĂ©aliste, du moins de notre point de vue. Nous l’avons expĂ©rimentĂ© sous la forme d’un wargame accĂ©lĂ©rĂ© [simulation thĂ©orique] sur une douzaine d’heures, avec une Ă©quipe bleue, une Ă©quipe rouge et des observateurs. La partie militaire » de ce scĂ©nario la guerre elle-mĂȘme ne prĂ©sente aucun intĂ©rĂȘt puisqu’il s’agit d’une pure spĂ©culation. Mais en revanche, la partie antĂ©rieure, le dĂ©clenchement », me semble importante Ă  partager. Je vais essayer de rĂ©sumer simplement nos pensĂ©es. Alors, comment tout cela commence-t-il ? PHASE 1 DÉCLENCHEMENT – Émeutes Ă  l’échelle nationale Dans notre scĂ©nario, la France est en pleine pĂ©riode Ă©lectorale, le dĂ©bat fait rage et Ă  l’image des rĂ©centes Ă©lections amĂ©ricaines, les tensions raciales sont Ă  leur comble, le sentiment anti-police Ă©galement. Un contrĂŽle de police dĂ©gĂ©nĂšre, les images sont diffusĂ©es sur les rĂ©seaux sociaux comme SnapChat, plusieurs villes font face Ă  des Ă©meutes, les politiciens de gauche encouragent indirectement les tensions Ă  travers leurs relais mĂ©diatiques, en organisant des manifestations, en appelant les lycĂ©ens et les Ă©tudiants Ă  bloquer leurs Ă©coles. La situation dĂ©gĂ©nĂšre en une Ă©meute nationale, les centres-villes sont le théùtre d’émeutes et d’exactions, les infrastructures bus, mĂ©tro, tramway, pĂ©riphĂ©riques sont rĂ©guliĂšrement bloquĂ©es, rĂ©duisant les flux Ă©conomiques. Des groupes de civils s’organisent pour se dĂ©fendre contre les Ă©meutiers. Note Vous reconnaĂźtrez ici un scĂ©nario trĂšs similaire Ă  ce que les USA ont vĂ©cu en 2020-2021
. Pourtant, c’est un scĂ©nario qui a Ă©tĂ© Ă©crit et jouĂ© en novembre 2018
. Les lecteurs français pourront aussi reconnaĂźtre ici des Ă©lĂ©ments assez similaires avec ce qui a Ă©tĂ© imaginĂ© par de nombreux auteurs de fiction. PHASE 2 TRANSITION – instabilitĂ© politique Finalement, dans notre scĂ©nario, aprĂšs plusieurs semaines et de nombreux morts, face Ă  la pression internationale, le calme revient. Mais la situation n’est plus jamais la mĂȘme. La violence a laissĂ© des traces dans le pays, comme un traumatisme Ă  l’échelle de la sociĂ©tĂ©, la ligne rouge est dĂ©finitivement tracĂ©e sur le terrain entre les deux camps. Les groupes d’autodĂ©fense formĂ©s par les citoyens pendant les troubles continuent d’exister de maniĂšre informelle et de se renforcer et de s’organiser, car chacun a le sentiment que ces Ă©vĂ©nements pourraient se reproduire
 À la suite de ces Ă©meutes, la situation politique est extrĂȘmement compliquĂ©e, avec au moins trois camps distincts le Bloc de gauche » reprĂ©sentant les minoritĂ©s raciales, ceux qui veulent que les Ă©meutes ne soient qu’un dĂ©but pour abattre l’ancien systĂšme et aller encore plus loin ; ils utilisent cet argument pour demander des rĂ©formes avec un discours qui consiste Ă  dire vous avez vu ce dont nous sommes capables, si vous ne nous donnez pas ce que nous voulons, ça recommencera ». le Bloc du Centre , reprĂ©sentant le statu quo, dont la ligne politique consiste essentiellement Ă  dire plus jamais ça », Ă  promouvoir encore plus la doctrine de la diversitĂ© du vivre-ensemble », Ă  parler du renouvellement du contrat social », Ă  calmer le jeu
 L’objectif avouĂ© Ă©tant d’éviter un nouveau conflit. C’est le camp de la soumission. le Bloc de droite » qui regroupe les Français les plus radicaux, qui appellent Ă  ne pas cĂ©der aux Ă©meutiers ou Ă  la gauche, qui tente de rĂ©cupĂ©rer et structurer les groupes d’autodĂ©fense pour peser sur la situation. Dans le scĂ©nario que nous avons Ă©tudiĂ©, c’est dans cette phase que se jouera l’essentiel de notre avenir. C’est lĂ  que les patriotes auront le rĂŽle le plus crucial Ă  jouer, d’abord pour gagner le plus d’influence au sein du bloc de droite lui-mĂȘme, pour s’assurer que le rĂ©cit principal est guerrier, militariste et sans concessions. Ensuite, pour s’assurer que dans le jeu politique plus large, le bloc de droite est le plus fort, le plus entreprenant, le mieux prĂ©parĂ©. PHASE 3 GUERRE OU PAS ? – Trois voies possibles A ce moment, dans cette phase de transition politique, tout est suspendu, la balle peut tomber des deux cĂŽtĂ©s. A ce moment du scĂ©nario, les avis au sein de notre groupe de travail ont divergĂ© en 3 groupes PAS DE GUERRE Ceux qui pensent que le bloc de droite perd son influence au profit du bloc du centre et que la situation se normalise, sans conflit majeur. La France devient un pays communautaire de fait, oĂč les Français de souche se soumettent et acceptent d’ĂȘtre une communautĂ© parmi d’autres. SÉPARATION DE FACTO Ceux qui pensent que le bloc de droite finira par avoir suffisamment de poids pour dĂ©cider unilatĂ©ralement de son propre sort et se sĂ©parer des deux autres, au sens politique du terme. C’est-Ă -dire crĂ©er une organisation Ă©tatique parallĂšle de facto, avec ses fonds de solidaritĂ©, sa police basĂ©e sur des groupes d’autodĂ©fense, ses institutions
. La France existerait toujours en tant qu’état unitaire, mais de facto une partie de la population serait Ă  la fois française ET membre de cette crĂ©ation sui generis. GUERRE TOTALE Ceux qui pensent que la situation est insoluble entre les trois camps et qu’elle finira par dĂ©gĂ©nĂ©rer en guerre ouverte, au sens propre du terme, impliquant des combats militaires. L’armĂ©e est alors divisĂ©e en 3 parties a une partie dĂ©serte avec son matĂ©riel vers le bloc de gauche ou vers des bandes armĂ©es des banlieues. b Une partie reste fidĂšle au bloc du centre, qui reprĂ©sente l’État lĂ©gal et bĂ©nĂ©ficie du soutien international. c Une partie importante rejoint le bloc de droite et se joint aux groupes d’autodĂ©fense civils. L’issue de cette guerre est impossible Ă  anticiper. Mais l’aspect clĂ© rĂ©side dans le choix que fera le bloc du centre soit il finira par rejoindre le bloc de gauche, soit il finira par rejoindre le bloc de droite. Puisque le Bloc du Centre est celui des lĂ©galistes, le ralliement du Bloc du Centre Ă  l’un des deux autres blocs lĂ©gitimera et lĂ©galisera » la lutte de ce bloc. _____ Je rĂ©pĂšte qu’il s’agit d’un scĂ©nario parmi d’autres, mille choses diffĂ©rentes peuvent se produire, les rĂ©sultats sont Ă©galement incertains. Mais dans tous les scĂ©narios que nous avons Ă©tudiĂ©s ces 5 derniĂšres annĂ©es, nous avons toujours retrouvĂ© ces diffĂ©rentes phases et ce modĂšle particulier des Ă©meutes ultra-violentes, une phase de transition, une phase finale. C’est la phase de transition qui est la plus cruciale dans ce schĂ©ma, car c’est pendant cette phase que tout va se jouer. GD Vous semblez donc avoir rĂ©flĂ©chi au problĂšme. Vous affirmez Ă©galement que d’autres militaires mĂšnent une rĂ©flexion similaire. Une rumeur circule Ă  l’extrĂȘme droite selon laquelle le gouvernement ou l’état-major prĂ©pare une opĂ©ration RONCES », un plan visant Ă  prendre le contrĂŽle des zones interdites en cas de guerre ou d’émeutes. Savez-vous si un tel plan existe ? Elle existe. C’est une certitude. Je ne dis pas que le CEMA [l’état-major] a une boĂźte avec un dossier Ă©crit opĂ©ration Ronces ». Mais il est Ă©vident que l’Etat-major a rĂ©flĂ©chi Ă  ces questions, que l’ElysĂ©e a rĂ©flĂ©chi Ă  ces questions. Nos dirigeants sont peut-ĂȘtre hypocrites mais ils ne sont pas ignorants. Le rĂ©seau de renseignement français est trĂšs efficace. Les PrĂ©fets, les ministres et les prĂ©sidents successifs sont au courant d’absolument tout ce qui se passe. Ils savent trĂšs bien que la situation de guerre dont nous parlons est rĂ©aliste. Et ils l’ont nĂ©cessairement prĂ©parĂ©e, quel que soit le nom de ce plan ou la forme qu’il prendra. Vous pouvez imaginer que si une trentaine d’officiers et de sous-officiers peuvent rĂ©flĂ©chir Ă  ces questions, comme mes camarades et moi l’avons fait, alors le commandement le fait aussi. Je pense qu’ils n’y pensent pas seulement de maniĂšre informelle, mais qu’ils y rĂ©flĂ©chissent de maniĂšre formelle et hebdomadaire. C’est Ă©galement l’avis de la plupart des officiers Ă  qui je parle de ces choses. Il n’y a aucun doute dans leur esprit que nos dirigeants sont beaucoup moins naĂŻfs et candides qu’on pourrait le croire. GD Si le conflit dont vous parlez Ă©clate, l’armĂ©e sera-t-elle la seule Ă  se battre ? Imaginez-vous que des civils puissent se joindre au combat ? Des bandes errantes, des volontaires civils, des survivalistes isolĂ©s ? Je pense que dans l’imaginaire des gens, une guerre implique nĂ©cessairement des centaines de milliers de soldats. A mon avis, nous serons trĂšs loin de cela dans le cas français. Le nombre total de combattants rĂ©els soldats professionnels sera probablement bien infĂ©rieur Ă  100 000. Mais il faut y ajouter les civils armĂ©s. D’une part, les bandes criminelles ou politiques, dĂ©sorganisĂ©es, qui reprĂ©senteront probablement le plus grand nombre de civils armĂ©s. Et de l’autre cĂŽtĂ©, des civils armĂ©s isolĂ©s. Ou des civils organisĂ©s dans les groupes d’autodĂ©fense dont je parlais. Ces groupes seront probablement soutenus directement par l’armĂ©e, ou organisĂ©s par d’anciens policiers et soldats, peut-ĂȘtre sur le modĂšle des SAS en AlgĂ©rie française, c’est-Ă -dire, par exemple, un soldat professionnel encadrant 7 Ă  10 auxiliaires » civils sur un territoire donnĂ©. Les civils auront alors la possibilitĂ© d’aider l’armĂ©e rĂ©guliĂšre, au moins Ă  tenir le territoire. Le survivalisme est aussi un sujet compliquĂ©, il y a autant de survivalismes que de survivalistes
. C’est un milieu qui a ses codes, mais oĂč les gens sont assez libres de leurs opinions. Il est difficile d’imaginer quel pourrait ĂȘtre leur rĂŽle en tant que communautĂ©. Mais je ne pense pas qu’il soit exagĂ©rĂ© de dire que la plupart des survivalistes ont une forte tendance patriotique et qu’il est probable qu’un petit nombre d’entre eux puisse rejoindre ou crĂ©er les groupes dits d’autodĂ©fense. Comme les chasseurs d’ailleurs. Concernant les volontaires europĂ©ens ou expatriĂ©s, je suis personnellement trĂšs favorable Ă  la mise en place d’unitĂ©s Ă©trangĂšres encadrĂ©es par des Français en cas de conflit. C’est un dĂ©fi logistique, juridique et humain. Mais d’aprĂšs ce que j’ai vu en Ă©tudiant d’autres conflits, l’effort en vaudrait la peine. GD En considĂ©rant que vous avez raison et qu’une guerre civile est effectivement Ă  prĂ©voir en France, dans quelle fenĂȘtre de temps voyez-vous un tel conflit ? A votre avis, la rĂ©cente crise autour de COVID-19 peut-elle aggraver la situation ou contribuer Ă  provoquer la guerre ? La fourchette de temps me semble trĂšs difficile Ă  Ă©valuer, je prĂ©fĂšre ne pas m’y risquer. Mais disons que ce sera nĂ©cessairement de notre vivant. La tension ne me semble pas assez importante pour imaginer un conflit avant 2030. Et si rien ne s’est passĂ© en 2050, il sera probablement trop tard et la situation sera dĂ©finitivement perdue. Cela nous laisse donc 10 ans pour nous prĂ©parer Ă  cette fenĂȘtre de 20 ans. Concernant la situation sanitaire, il s’agit Ă©videmment d’un Ă©vĂ©nement trĂšs significatif qui contribuera certainement Ă  mettre de l’huile sur le feu. Il n’est pas impossible qu’un mouvement national-populiste similaire Ă  celui des Gilets Jaunes apparaisse dĂšs la fin de l’annĂ©e 2021 ou au cours de l’annĂ©e 2022. Cela me semble tout Ă  fait rĂ©aliste et nos amis de la Police Nationale pourront confirmer que ces scĂ©narios sont pris au sĂ©rieux en ce moment. NĂ©anmoins, je doute qu’un tel mouvement puisse conduire Ă  un changement de la situation. Mais, ces Ă©vĂ©nements restent historiquement importants car ils contribuent au divorce entre les Français et leur Ă©lite politique. GD Un mot pour conclure ? Un conseil ne perdez pas espoir. Rien n’est encore perdu, tout ne fait que commencer. Soyez actifs, soyez lucides, soyez droits, soyez intransigeants, soyez fiers d’ĂȘtre français, soyez certains de votre lĂ©gitimitĂ© sur cette terre. C’est votre devoir. Gardez la tĂȘte froide, ne tombez pas dans les piĂšges Ă©lectoraux ou dans les fausses polĂ©miques des plateaux tĂ©lĂ©, dans la fausse opposition. Ne succombez pas aux tentations faciles, ne vous laissez pas convaincre que ce sera facile, qu’il suffit d’attendre, que d’autres feront le travail Ă  votre place
 Le peuple français est confrontĂ© Ă  un dĂ©fi hĂ©roĂŻque, celui de dĂ©fier le sens de l’Histoire et de rĂ©imposer la souverainetĂ© du peuple au centre de toutes choses. Le dĂ©fi de rappeler ce qu’est le peuple une lignĂ©e millĂ©naire Ă  protĂ©ger comme un trĂ©sor, et non une masse d’individus fongibles et corvĂ©ables. C’est un dĂ©fi absolument colossal, celui de rĂ©pondre Ă  la question posĂ©e depuis 1945, et Ă  laquelle nous avons refusĂ© de rĂ©pondre jusqu’à prĂ©sent Un peuple a-t-il le droit d’avoir une nation qui soit Ă  son service exclusif ? ». Les tristes Ă©vĂ©nements de la Seconde Guerre mondiale ont voulu offrir une rĂ©ponse nĂ©gative Ă  cette question. Aujourd’hui, tout nous pousse Ă  lui offrir une rĂ©ponse positive. Quoi qu’il en soit, c’est une question Ă  laquelle il faut rĂ©pondre. Et la rĂ©ponse sera dĂ©finitive, totalement dĂ©finitive. Et l’Histoire a dĂ©cidĂ© que ce serait le peuple français qui serait le premier Ă  rĂ©pondre Ă  cette question
 Parce que nous serons les premiers europĂ©ens Ă  ĂȘtre confrontĂ©s Ă  ce questionnement existentiel, celui de choisir d’ĂȘtre ou de ne pas ĂȘtre en tant que peuple. Je pense que toute nation tremblerait de peur devant un tel dĂ©fi. Toute nation tremblerait avant mĂȘme d’entrer dans l’arĂšne. D’autres nations trembleraient de peur la peur d’ĂȘtre seul contre tous, d’ĂȘtre mal jugĂ©, mal aimĂ©, mal considĂ©ré  Mais la France est diffĂ©rente, nous n’avons pas peur de la solitude, nous n’avons pas peur de nous battre Ă  un contre dix. Toute notre histoire nous a prĂ©parĂ©s Ă  remplir cette tĂąche, Ă  accomplir ce rĂŽle, Ă  ĂȘtre ceux par qui les changements de paradigme arrivent. Alors ne dĂ©sespĂ©rez pas. Comme le disait ce caporal de mon unitĂ© le combat de notre vie est la bataille de France ». Ces mots sont durs et font froid dans le dos, je le sais. Vous avez le droit d’ĂȘtre triste, vous avez le droit d’ĂȘtre en colĂšre, vous avez mĂȘme le droit d’avoir peur. C’est normal, le temps vous a choisi pour une tĂąche difficile, vous auriez sans doute aimĂ© une vie plus tranquille
 Mais soyez heureux, car vous ĂȘtes la gĂ©nĂ©ration dans laquelle un cycle va se terminer et un autre va commencer. Ces choses n’arrivent qu’une fois dans l’Histoire. Et non seulement cela se produira de votre vivant, mais vous aurez un rĂŽle Ă  jouer. PrĂ©parez-vous, Ă©duquez-vous, entraĂźnez-vous, endurcissez-vous, apprenez des compĂ©tences, mariez-vous, Ă©duquez bien vos enfants, prenez soin de vos amis, agissez pour devenir un exemple pour les plus faibles et agissez en suivant l’exemple des plus forts. Votre sang bouillonne de pouvoir, de gĂ©nie, de gloire et d’honneur. Et il n’y a pas de plus grand honneur pour un homme ou une femme que de dĂ©fendre son sang en dĂ©fendant son territoire. Soyez forts, soyez fiers, soyez français. ___ Source Gallia Daily – Voix de la France. OI01 NĂ©cropole nationale française de Cuts SituĂ©e Ă  la sortie du village, la nĂ©cropole nationale française de Cuts appartient Ă  la vallĂ©e de l’Oise soissonnaise. AdossĂ©e aux bois de Cuts et de Saint-BarthĂ©lemy, elle jouxte le cimetiĂšre communal. Conforme au plan type français son portail ouvre sur l’allĂ©e centrale qui traverse le cimetiĂšre. De part et d’autre de celle-ci, organisĂ©es en quatre grands carrĂ©s, les tombes, uniquement diffĂ©renciĂ©es par leurs emblĂšmes religieux, sont alignĂ©es en rangĂ©es. Elles encadrent le drapeau tricolore situĂ© au centre. La nĂ©cropole contient corps de soldats soldats français de mĂ©tropole et de l’empire colonial et un soldat russe dĂ©cĂ©dĂ©s lors de la PremiĂšre Guerre mondiale, ainsi que 10 soldats français dĂ©cĂ©dĂ©s lors de la Seconde Guerre mondiale. soldats y sont inhumĂ©s dans des sĂ©pultures individuelles et soldats dans deux ossuaires situĂ©s au fond de la nĂ©cropole au niveau de l’allĂ©e centrale. Dominant les deux ossuaires, une grande stĂšle sobre en bĂ©ton porte les numĂ©ros des rĂ©giments des combattants inhumĂ©s et l’inscription suivante 1914 1918 Ici reposent 1743 militaires français morts pour la France ». Depuis l’érection de ce monument, vingt-sept soldats y ont Ă©tĂ© inhumĂ©s. Une petite stĂšle a Ă©tĂ© Ă©rigĂ©e devant ce monument en mars 2007. Elle a Ă©tĂ© commanditĂ©e par le Souvenir Français dans le but de crĂ©er un lieu de rassemblement des tirailleurs, lĂ  oĂč des centaines sont tombĂ©s, honorer nos troupes d’Afrique et crĂ©er avec leurs descendants des cĂ©rĂ©monies annuelles». Cette stĂšle portant l’inscription 14-18 39-45 Mars 2007» reprĂ©sente la France et l’Afrique imbriquĂ©es, ainsi qu’un croissant de lune surmontĂ© d’une Ă©toile Ă  5 branches, emblĂšme de l’Islam. Les soldats inhumĂ©s dans la nĂ©cropole nationale française de Cuts sont majoritairement dĂ©cĂ©dĂ©s lors des batailles de la traversĂ©e de l’Oise septembre-octobre 1914 et lors des combats qui se sont dĂ©roulĂ©s dans le secteur de Cuts entre mai et septembre 1918, notamment durant la deuxiĂšme bataille de la Marne juillet 1918. La nĂ©cropole, localisĂ©e non loin de l’ambulance française de Cuts vers laquelle affluent de nombreux blessĂ©s le 17 septembre 1914, se caractĂ©rise par son grand nombre de stĂšles musulmanes 396. Entre le 16 et le 17 septembre, la 3e brigade du Maroc perdit sur cette commune et dans ses environs 1325 hommes dont 500 tuĂ©s au combat; le 20 septembre 1914 Ă  Cuts et dans les communes riveraines, des tirailleurs algĂ©riens et un rĂ©giment sĂ©nĂ©galais sont dĂ©cimĂ©s J-Y. Bonnard. Elle compte aussi des sĂ©pultures de spahis et de zouaves ainsi que de soldats issus d’un bataillon des Tirailleurs Somalis. Ce bataillon, créé en mai 1916, regroupait des soldats provenant de Somalie, du YĂ©men, d’Abyssinie, du SĂ©nĂ©gal et des Comores. Il a Ă©tĂ© envoyĂ© au Mont de Choisy, situĂ© sur le territoire de la commune de Cuts, en mai 1918, pour participer Ă  la libĂ©ration dĂ©finitive du dĂ©partement de l’Oise. Les combats y ont Ă©tĂ© particuliĂšrement intenses pendant six jours au prix de pertes importantes sous le feu des bombardements par obus toxiques » Jean-Yves Bonnard, La Force Noire en action Le Bataillon Somali dans l’Oise durant la Grande Guerre », MĂ©moire de l’Oise. La nĂ©cropole nationale française de Cuts est créée officiellement par la France comme nĂ©cropole de regroupement en mars 1920 sur un terrain lĂ©gĂšrement pentu. Elle est Ă©rigĂ©e en cimetiĂšre national en 1922. C’est le type mĂȘme de cimetiĂšre de regroupement. LĂ  sont rĂ©unies des corps exhumĂ©s des tombes isolĂ©es de Cuts, des cimetiĂšres provisoires de Carlepont, Caisnes, Chevillecourt, Nampcel, Lassigny, AutrĂšches, Plessis-de-Roye, Margny-aux-Cerises et Bailly, ainsi que du carrĂ© communal de Noyon. Depuis 2014, la nĂ©cropole nationale française de Cuts est intĂ©grĂ©e au Parcours des Zouaves » mis en place par le MusĂ©e Territoire 14-18 sur les communes de Cuts, Moulin-sous-Touvent et Carlepont. Ce parcours vidĂ©o-guidĂ©, proposĂ© en français et en anglais, prĂ©sente aux visiteurs les traces tĂ©moignant de l’implication des soldats originaires des colonies dans le premier conflit mondial. Elle est l’objet de commĂ©morations spĂ©cifiques liĂ©es Ă  la visite de chefs d’Etat, africains particuliĂšrement, venus rendre hommage Ă  leurs disparus.

c est nous les descendants des régiments d afrique