Lorsde la formation des rĂ©giments, les commandants de rĂ©giment et les commandants dâescadron Ă©taient pris dans lâarmĂ©e rĂ©guliĂšre, câest Ă dire les soldats appartenant Ă la troisiĂšme classe, pouvaient vaquer Ă leurs occupations, exceptĂ© en temps de guerre, ou lors des convocations de lâĂtat (art. 11). Par contre, les soldats de la premiĂšre et de la deuxiĂšme classe
Lesforces amĂ©ricaines ont culminĂ© Ă 25 000 sous Bush. Obama les a quadruplĂ©es Ă 100 000. Câest lâĂ©poque pendant laquelle plus de soldats amĂ©ricains ont Ă©tĂ© tuĂ©s et blessĂ©s que pendant tout le gouvernement Bush. 1 200 AmĂ©ricains sont morts pendant la poussĂ©e dâObama en Afghanistan, non seulement parce q uâil a quadruplĂ© le nombre de soldats, mais parce
1ermars 1946. Les 1er et 2e groupes fusionnent pour devenir le 1er groupe parachutiste Ă Tarbes et les 3e et 4e groupes forment le 2e groupe parachutiste Ă Bordeaux. Avril 1946. Le 20Ăšme RAP, au complet, fait mouvement sur lâAfrique du Nord. Le rĂ©giment sâinstalle Ă Alger, SĂ©tif et Guelma. Juin 1946.
Laformation des Cosaques au sens historique, c'est-à -dire de communautés militaires autonomes majoritairement slaves, s'est produite à la fin du XVe et au début du XVIe siÚcle, aux marges méridionales des grandes principautés de Lituanie et de Moscovie, dans les steppes ukraino-russes alors dominées par les Tatars.
Louverture officielle de lâexposition temporaire intitulĂ©e « Nous Ă©tions Ă la Grande Guerre 1914-1918 » a eu lieu dans lâaprĂšs-midi du 6 mars 2020 au MusĂ©e national du Burkina . 21/02/2017. Programme 2017 du Centenaire en Meuse. Le programme 2017 du Centenaire de la Grande Guerre en Meuse vient de paraĂźtre ! Voir toutes les dates de l'agenda toutes les dates de
Etles gens ont recours Ă la commĂ©moration pour diffĂ©rentes raisons : au sein des rĂ©giments, câest pour prĂ©server la tradition et le souvenir des victoires, et faire connaĂźtre certaines rĂ©alisations au grand public, afin que les gens puissent reconnaĂźtre les efforts collectifs du Canada lors des diffĂ©rentes guerres. Mais quand on parle de commĂ©moration, on ne parle
Enavril 1917, les quatre régiments sont rattachés à la 5e armée française du général Mazel afin de participer à l'offensive Nivelle. Le 16 avril, les Russes attaquent les positions allemandes au nord-ouest de Reims; en deux jours, ils prennent les ruines de Courcy, la cote 108, le Mont Spin, Sapigneul, capturant un millier de prisonniers et résistant aux contre-attaques. Le 20 avril
Unetroupe de volontaires, placée sous le com- l& NOS ZOUAVES mandement du capitaine du génie Cavaignac, avait long- temps défendu le Méchouar ou citadelle de Tlemcen contre les attaques tous les jours renouvelées de forces nombreuses, sans jamais vouloir admettre la possibilité d'une capitulation.
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ŃĐž ĐžÏĐ”ÎŒ áÏ ŃŃÎčŃαηáąÏĐ°Őœ Đž. 11x8r. Lâhistoire du continent africain est passionnante. Nous connaissons tous les pharaons dâEgypte et leurs tombeaux magnifiques. Mais combien dâentre nous ont entendu parler des anciens empires de lâAfrique de lâOuest ? Le premier de ces empire, le Ghana, sâest dĂ©veloppĂ© de lâan 300 Ă lâan 1300. Le Ghana Ă©tait alors si riche que, dans le palais du roi, les chiens portaient des colliers dâor. Au cours du Xe siĂšcle, quelques savants arabes commencent Ă dĂ©crire les richesses des grands royaumes dâAfrique. Certains, comme Ibn Battuta, parcourent rĂ©ellement le continent. Dâautres sâinspirent des rĂ©cits des voyageurs. Les Ă©crits sur lâAfrique sont alors de plus en plus nombreux et trĂšs vite la richesse des royaumes est connue en Europe. Les Portugais sont les premiers EuropĂ©ens Ă sâimplanter en Afrique au dĂ©but du XVe siĂšcle. Un peu plus tard viennent les Français, les Hollandais et les Britanniques. LâAfrique de lâouest prĂ©coloniale Les EuropĂ©ens Ă©tablissent des comptoirs le long des cĂŽtes et commercent avec les Africains. Mais bien peu, Ă cette Ă©poque ose sâaventurer Ă lâintĂ©rieur du vaste continent quâils nomment le âcontinent sombreâ. Quasi absents au XIIe siĂšcle, des marchands europĂ©ens accĂšdent peu Ă peu au commerce africain en ouvrant des comptoirs dans les villes du Maghreb. Au XVe siĂšcle, par exemple, on trouve Ă Oran des marchands catalans, majorquins, castillans, gĂ©nois, vĂ©nitiens, pisans et marseillais Si tous se pressent ainsi dans le Maghreb, câest bien pour lâor africain, dont lâimportance pour lâĂ©conomie europĂ©enne doit ĂȘtre questionnĂ©e. On sait bien que cet or a une importance primordiale pour les souverains maghrĂ©bins. Il leur permet de mener une politique de prestige passant par un monnayage dâor intensif. Pour les villes marchandes europĂ©ennes, quelques chiffres montrent que cet or nâest pas moins important En 1377, le bĂ©nĂ©fice net du commerce gĂ©nois avec lâAfrique sâĂ©lĂšve Ă 68 000 livres. Durant tout le XVe siĂšcle, la valeur globale du commerce africano-catalan dĂ©passe 500 000 dinars par an. Outre le commerce, lâor africain passe dans lâĂ©conomie europĂ©enne par lâentremise des tributs versĂ©s par les royaumes maghrĂ©bins aux souverains castillans ou aragonais. La location de flotte de guerre ou de mercenaire est Ă©galement trĂšs lucrative. Le monopole des marchands arabo-berbĂšres sur le commerce transsaharien gĂȘne cependant autant les rois du Mali et du Songhay que les EuropĂ©ens dans les deux cas, il sâagit dâun monopole mal vĂ©cu. Ambassades, envois de cadeaux et autres Ă©changes de lettres ont cependant peu dâeffets. Il en va de mĂȘme dans lâocĂ©an indien, que les souverains successifs du Caire interdisent aux marchands europĂ©ens. Dans cet ocĂ©an, un grand commerce trĂšs actif est en place autour des deux plaques tournantes que sont Aden et Kilwa. Les commerçants Arabes, Indiens, IndonĂ©siens et Chinois 7 expĂ©ditions de Cheng Ho entre 1405 et 1433 viennent y Ă©changer Ă©pices, soie et porcelaine contre du fer, du bois, de lâivoire et surtout lâor du Monomotapa, dont la production est estimĂ©e Ă 10t/an durant tout le XVe siĂšcle. LâEMPIRE DU GHANA LE WAGADU 750 -1204 Dans les premiĂšrs siĂšcles de notre Ăšre, le Wagadu, un petit royaume situĂ© entre le SĂ©nĂ©gal et le Niger, aux sources de lâor, et gouvernĂ© par le clan des CissĂ© Tounkara finit par dominĂ© lâensemble des SoninkĂ©s, peuple dâagriculteurs. Le roi fondait son pouvoir sur le culte du Wagadu-Bida, le dieu serpent. Il portait le titre de âKaya-Maganâ ou âroi de lâorâ. Les problĂšmes de successions Ă©taient inconnus car la tradition plaçait automatiquement sur le trĂŽne le fils aĂźnĂ© de la sĆur aĂźnĂ©e du roi. Le souverain du Wagadu fit bon accueil aux marchands musulmans arrivĂ©s au IXe siĂšcle dans cette rĂ©gion quâils avaient appelĂ©e Ghana du nom du titre que portait les rois signifiant âchef de guerreâ. Il leur permit de sâinstaller Ă cĂŽtĂ© de sa capitale, Koumbi Saleh, pour Ă©changer leurs produits contre de lâor, mais sous bonne surveillance, car il se rĂ©servait le secret des origines de cette matiĂšre prĂ©cieuse. Le Wagadu finit par dominer la vallĂ©e du SĂ©nĂ©gal et la plus grande partie du delta intĂ©rieur du Niger. Câest au sein de cet empire trĂšs dĂ©centralisĂ© que seraient apparues les premiĂšres castes de marchands et dâartisans. De sa capitale, lâempereur rĂšgne sur un empire divisĂ© en provinces et royaumes avec une armĂ©e forte de 200 000 hommes. Des gouverneurs, des rois, des ministres lâaident Ă gouverner son peuple comportant trois couches sociales nobles commerçants, agriculteurs, aristocratesâŠ, hommes de caste artisans, griots⊠et esclaves prisonniersâŠ. Il sâappuie sur une Ă©conomie trĂšs dĂ©veloppĂ©e lâagriculture prospĂšre au Sud, lâĂ©levage au Nord ; le commerce, notamment transsaharien, est florissant or, peau, cĂ©rĂ©ales, esclaves⊠; les mines dâor et de fer se rĂ©vĂšlent intarissables ; les transports se dĂ©veloppent. Lâopulence de cet empire animiste attire les convoitises de ses voisins musulmans. DĂšs 1042, des BerbĂšres convertis Ă lâislam, les Almoravides, entreprennent la conquĂȘte du Wagadu. La ville dâAoudagost est prise en 1057, puis Koumbi Saleh en 1076 mais reprise en 1087. Cependant, le Wagadu se trouve trĂšs affaibli et alors dĂ©bute son lent dĂ©clin par un dĂ©membrement progressif. Les populations de lâempire hostile Ă lâislam, imposĂ© par la force, Ă©migrent vers le Sud ou lâEst. La nation se dĂ©peuple et ses armĂ©es se trouvent donc moins puissantes. Ainsi, des royaumes tels que ceux du Mali ou du Diara prennent la libertĂ© de se dĂ©tacher de lâempire qui va devenir un petit royaume. SimultanĂ©ment, ce qui faisait sa prospĂ©ritĂ© commerce, Ă©levage, agriculture, mines se trouve bien dĂ©sorganisĂ©. Certains des Etats vassaux en profitent pour ce dĂ©velopper. Lâun dâentre eux, le Sosso du grand Soumaoro Kante sâempare mĂȘme du Wagadu Ă lâaube du XIIIe siĂšcle. Le dĂ©clin du Ghana Les sources insistent sur les relations compliquĂ©es » que le Ghana entretenait avec les BerbĂšres sahariens. La plupart du temps ces relations Ă©taient pacifiques, avant tout commerciales des BerbĂšres Ă©taient mĂȘme sujets du Ghana. Le point de friction rĂ©current entre les deux partenaires semble avoir Ă©tĂ© la ville commerciale dâAoudaghost. Cette ville symbolise la tentation des deux parties de contrĂŽler les ressources de lâautre Ă leur source pour se passer de son 990, Adouaghost passe briĂšvement sous le contrĂŽle des berbĂšres unifiĂ©s par un dĂ©nommĂ© Tilutane. Il semble mĂȘme quâun roi du Ghana ait Ă©tĂ© assassinĂ© Ă cette occasion. La ville est vite reprise, mais en 1054, les berbĂšres unifiĂ©s par le mouvement almoravide dâIbn Yasin la reprennent, avant de pousser en 1076 jusquâĂ Kumbi Saleh, quâils dĂ©truisent le massacre de ses habitants reste semble-t-il un enjeu mĂ©moriel important encore de nos jours. A cette date, les Almoravides contrĂŽlent donc seul le commerce transsaharien. Le Ghana sâest repliĂ© vers le sud sans disparaĂźtre tout Ă fait il retrouve son indĂ©pendance en 1087, quand le dernier chef Almoravide meurt. La structure fĂ©dĂ©rale du Ghana ne rĂ©sista cependant pas Ă ces revers de fortune les provinces qui avaient profitĂ© des guerres avec les berbĂšres pour prendre leur indĂ©pendance dont le Tekrour ou le Bambouk refusĂšrent de retourner dans le giron du Ghana. Des troubles durables gĂ©nĂšrent le commerce. Une nouvelle route commerciale Ă©vitant le Ghana et aboutissant Ă Walata fut ouverte en 1224. PrivĂ© de ses ressources, le Ghana fut remplacĂ© par le Sosso, puis annexĂ©en 1241 par lâempire du Mali. Il semble en outre que la surexploitation des forĂȘts ait suscitĂ© une sĂ©cheresse durable, poussant les SoninkĂ©s Ă lâexil. Cette sĂ©cheresse pourrait aussi correspondre Ă lâoptimum climatique mĂ©diĂ©val observĂ© en Europe Ă cette pĂ©riode LâEMPIRE DU KANEM SituĂ© au croisement des routes de la vallĂ©e du Niger, des rĂ©gions forestiĂšres du Sud, de la vallĂ©e du Nil et de la MĂ©diterranĂ©e, le bassin du Tchad est le plus grand carrefour de civilisations au Sud du Sahara. Ici câest dĂ©veloppĂ© le royaume du Kanem au VIIe siĂšcle. Son souverain, le âmaĂŻâ, tenait son pouvoir de la possession de chevaux et de la prĂ©sence dâartisans mĂ©tallurgistes. GrĂące Ă la cavalerie dotĂ©e de couteaux de jets redoutables, les Zaghawas, peuple de pasteurs dont il Ă©tait issu, assurĂšrent leur domination sur les agriculteurs. Le Kanem dura plus de 1000 ans. Un empire fondĂ© sur lâesclavage La richesse du âMaĂŻâ du Kanem nâĂ©tait pas fondĂ©e sur lâor, mais sur lâesclavage. âSon emprise sur ses sujets, Ă©crit un chroniqueur musulman de lâĂ©poque, est absolue. Il rĂ©duit en esclavage qui il veut.â Au cours de siĂšcles, la rĂ©gion ne cessa dâĂȘtre le terrain privilĂ©giĂ© des chasseurs dâesclaves au profit du monde arabe, puis de lâEmpire Ottoman. Aujourdâhui, lâesclavage nâa pas complĂštement disparu dans la rĂ©gion et se perpĂ©tue Ă lâoccasion des conflits locaux avec le Soudan voisin. La fin de lâempire du Kanem Au XIVe siĂšcle, le Kanem faillit succomber sous les coups dâautres nomades. Sa caste dirigeante se rĂ©fugia dans un petit royaume vassal, le Bornou, et perpĂ©tua son pouvoir sous ce nom jusquâĂ la veille de lâarrivĂ©e des EuropĂ©ens, Ă la fin du XIXe siĂšcle. LâEMPIRE DU MALI 1325-1546 Successeur du Ghana tombĂ© sous les coups des Almoravides en 1076, lâempire du Mali fut le premier Etat structurĂ© dâAfrique occidentale. Ses coutumes et sa structure sociale marquent encore les habitants de la rĂ©gion et leur mode de vie. Soundata Keita Selon la tradition orale, Soundiata Keita Ă©tait le seul rescapĂ© des 12 fils du roi du petit royaume Manding du Mali, tuĂ©s par Soumaoror KantĂ©, roi du Sosso. Soumaoro laissa la vie sauve au petit Soundiata car celui-ci Ă©tait paralytique. Mais le jour de ses 7 ans, nâen pouvant plus dâĂȘtre la risĂ©e de la Cour, Soundiata plia une barre de fer pour en faire un arc et acquit une force Ă©tonnante. Craignant pour sa vie, il dut sâexiler et dĂ©cida, avec des alliĂ©s, de combattre Soumaoro qui avait enlevĂ© sa sĆur. Une nuit, la sĆur de Soundiata rĂ©ussit Ă percer le secret de lâinvincibilitĂ© de Soumaoro. Aussi, quand un jour de 1235, les armĂ©e des deux adversaires se trouvĂšrent face Ă face, Soundiata tendit son arc et frappa lâendroit prĂ©cis de lâĂ©paule de Soumaoro indiquĂ© par sa sĆur. Soundiata Keita assura, ensuite, sa victoire en sâemparant des rĂ©gions riches en or du Ghana dont il fit son vassal. Lâempire Mandingue Les successeurs de Soundiata Keita Ă©tendirent son royaume et constituĂšrent un vĂ©ritable empire dont lâinfluence allait de lâAtlantique au lac Tchad. En 1285, un esclave affranchi sâempara du pouvoir pendant 15 ans, mais le clan Keita parvint Ă remonter sur le trĂŽne. Les empereurs se convertirent Ă lâislam et divisĂšrent la sociĂ©tĂ© en castes, dominĂ©e par les guerriers, crĂ©ant ainsi une structure sociale encore trĂšs prĂ©sente aujourdâhui. Lâempire du Mali se disloqua Ă partir du XVe siĂšcle sous la pression du royaume de Gao et la rĂ©volte des provinces. Mansa Moussa Kankou Moussa Plusieurs souverains du Mali firent des pĂšlerinages Ă La Mecque et favorisĂšrent le commerce musulman. En 1324, lâempereur Mansa Moussa Moussa le Grand prit la tĂȘte dâun immense cortĂšge pour se rendre Ă La Mecque. Il emportait des prĂ©sents ainsi que la plus grande partie de lâor conservĂ© depuis des gĂ©nĂ©rations. Durant leur passage au Caire, les Maliens distribuĂšrent des aumĂŽnes comme tout bon pĂšlerin et dĂ©pensĂšrent sans compter au point que le cours de lâor chuta dans la rĂ©gion pour plusieurs annĂ©es. Sous son rĂšgne, le commerce transsaharien prend un essor spectaculaire du Nord viennent le sel, les tissus, lâencens, les livres. Du Sud partent les Ă©pices, le cuivre, lâor, lâivoire et les esclaves. Les pays cĂŽtiers fournissent le miel, le kola, lâhuile de palme et lâindigo. Comme monnaie, on se sert des cauris, dâor, de cuivre, de barres de fer ou de bandes de cotonnades. Les impĂŽts permettent lâĂ©dification de somptueux bĂątiments tels que les mosquĂ©es de Tombouctou, DjennĂ© et Gao ou le palais royal de Niani. Les Castes La premiĂšre caste Ă©tait celle des guerriers. Elle Ă©tait composĂ©e des 16 clans mandingues dont la haute noblesse qui regroupait les 4 familles alliĂ©es Ă Soundiata, aux noms encore rĂ©pandus dans la rĂ©gion Alpha, CondĂ©, Camara et TraorĂ©. Puis venaient 5 clans de religieux, ainsi que les maraboutsâgardiens de la foiâ, les artisans, les griots et enfin les esclaves de guerre. LâEMPIRE SONGHAĂ 1464- 1591 Les royaumes vassaux de lâempire du Mali nâattendaient quâune occasion de prendre leur revanche. Ce que fit le petit royaume de Gao, qui donna naissance au plus grand empire que la rĂ©gion eut connu jusquâĂ provoquer la convoitise du lointain roi du Maroc. Sonni Ali En 1464, Sonni Ali monta sur le trĂŽne du petit royaume de Gao, chez les SonghaĂŻs, Ă©tabli sur le Niger en aval de Tombouctou. Ce souverain constitua une cavalerie et une flotte de 400 bateaux, puis se lança Ă lâassaut de Tombouctou, qui fut vaincu en 1468. Cinq ans plus tard, la flotte de DjennĂ© assura la domination de Sonni Ali sur tout le delta intĂ©rieur du fleuve. SurnommĂ© âAli le Grandâ, il favorisa le commerce, crĂ©a une administration centralisĂ©e et prit lâhabitude de rĂ©diger des actes officiels. Askia Mohamed Son fils fut un piĂštre successeur et nâopposa aucune rĂ©sistance Ă la prise du pouvoir par Mohamed Sylla, le chef de lâarmĂ©e appelĂ© ensuite âAskia Mohamedâ. Ce coup dâEtat, fomentĂ© par les lettrĂ©s de Tombouctou, devait relancer lâislamisation de la rĂ©gion, trop lente Ă leurs yeux. Askia Mohamed Ă©tendit les limites de son empire et favorisa le dĂ©veloppement des citĂ©s commerciales. Câest sous son rĂšgne que Tombouctou atteignit sa plus grande renommĂ©e intellectuelle et commerciale. Il a laissĂ© lâimage dâun grand bĂątisseur et dâun homme profondĂ©ment religieux. Tombouctou Tombouctou tiendrait son nom de Bouctou, une vieille femme chargĂ©e de garder un puits oĂč les caravaniers venaient faire boire leurs chameaux. SituĂ©e sur la route la plus courte pour aller du Soudan au Caire et dans le monde arabe, la citĂ© ne cessa de prospĂ©rer tant sous la domination des Maliens que sous celle des SonghaĂŻs. Avec DjennĂ© au Sud, elle Ă©tait la plaque tournante des Ă©changes entre les cĂ©rĂ©ales produites dans lâempire et le sel du dĂ©sert passĂ© sous le contrĂŽle des Askias. Cette richesse permettait dâentretenir nombres dâĂ©coles musulmanes en relation avec les universitĂ©s du Maroc et dâEgypte. LâapogĂ©e de lâempire ArrivĂ© sur le trĂŽne grĂące Ă un coup dâEtat en 1493, SarakollĂ© Mohamed TourĂ© ou Askia Mohamed adopte une politique inverse et islamise le royaume brutalement. AprĂšs son pĂšlerinage Ă la Mecque, en 1496, il obtient au Caire le titre de Calife du Soudan, qui lĂ©gitime son pouvoir et ses conquĂȘtes. Il fait donc du Songhay un champion de lâIslam et fonde la dynastie des Askia 1493 â 1592. Câest sous son rĂšgne que lâempire atteint son apogĂ©e. MalgrĂ© lâaffichage dâune puretĂ© islamique, le systĂšme de gouvernement mis en place par Askia Mohamed respecte certaines traditions paĂŻennes se combinant avantageusement avec la Charia. LâAskia lance des Djihad contre les peuples animistes, mais reste le pĂšre du peuple » et le garant de la fĂ©conditĂ©. Il rĂ©duit les Mosis razziĂ©s en esclavage parce quâils ne sont pas musulmans, mais son peuple croit encore aux Hole doubles, Ă lâanimisme dieu du fleuve Harake Dikko, dieu de la foudre Dongo et aux magiciens Sonanke, en lutte permanente contre les sorciers Tierke. Le gouvernement semble nĂ©anmoins moderne, rationnel, avec un partage des compĂ©tences bien dĂ©terminĂ© entre conseil, chancelier et diffĂ©rents ministres Hi Koy maitre de lâeau, Monjo agriculture et kalisa farma finances. Lâempire est divisĂ© en deux provinces est et Ouest, dirigĂ©e chacune par un gouverneur, souvent un prince du sang. Douze provinces plus petites ou des villes sont confiĂ©es Ă des gouverneurs fari ou koy, Ă la tĂȘte dâune administration efficace, militarisĂ©e. Les royaumes vassaux ou tributaires conservent une indĂ©pendance thĂ©orique, mais lâAskia impose toujours son candidat lors des successions. Askia Mohamed crĂ©e Ă©galement une armĂ©e et une flotte permanente encadrĂ©e par des officiers professionnels. A lâinverse des rois du Ghana et du Mali, Askia Mohamed tente de dĂ©passer la structure clanique traditionnelle en sâappuyant sur lâislam comme moteur dâunification, mĂȘme avec les royaumes vassaux. En ce dĂ©but du DĂ©but du XVIe siĂšcle, le commerce demeure lâactivitĂ© la plus lucrative, Or et sel avant tout, mĂȘme si la traite des esclaves prend une place de plus en plus grande. MalgrĂ© des permanences, on constate deux grands changements socio-Ă©conomiques La premiĂšre diffĂ©rence par rapport aux deux empires antĂ©rieurs est le dĂ©veloppement dâune sociĂ©tĂ© urbaine stable, fondĂ©e sur le commerce et la religion musulmane. Les trois principales villes de lâempire ont un rayonnement international Tombouctou rassemble 80 000 habitants. Câest Ă la fois une ville sainte universitĂ© SankorĂ©, 180 Ă©coles coraniques spĂ©cialisĂ©es dans le droit malĂ©kite et la capitale Ă©conomique de lâempire. DjennĂ© 40 000 habitants domine le commerce avec lâAfrique Ă©quatoriale alors que Gao 100 000 habitants, la capitale politique, est plus orientĂ©e vers lâEgypte et lâArabie. Ces villes cosmopolites oĂč les Songhay sont trĂšs minoritaires nâinfluencent nĂ©anmoins que trĂšs peu le monde rural qui sâislamise beaucoup plus lentement. La seconde diffĂ©rence est lâimportance croissante des europĂ©ens, et notamment des Portugais, dans les Ă©changes commerciaux. Le fleuve Gambie devient donc une voie commerciale importante qui commence lentement Ă dĂ©tourner le trafic transsaharien. Cette prospĂ©ritĂ© est menacĂ©e Ă partir de 1510 par les royaumes maghrĂ©bins qui craignent que la puissance du SonghaĂŻ ne dĂ©bouche sur une mainmise de sa part sur les mines de sel du Sahara. Le commerce transsaharien est gĂȘnĂ© par ces tensions, interrompues par la mort dâAskia Mohamed en 1528. La fin de lâempire SonghaĂŻ FascinĂ© par le prestige de Tombouctou et la richesse supposĂ©e des Askias, Al-Mansour, le sultan du Maroc, se lança Ă la conquĂȘte de lâEmpire SonghaĂŻ. Askia Daoud rĂ©sista vainement et la guerre civile dĂ©vasta le pays qui sâenfonça dans lâanarchie. Les gouverneurs marocains nommĂ©s par le sultan furent appelĂ©s âArmasâ par la population Ă cause des armes Ă feu qui avaient assurĂ© leur victoire. Puis les sultans se dĂ©sintĂ©ressĂšrent du Soudan, trop Ă©loignĂ© de chez eux. LES ROYAUMES DES GRANDS LACS En Afrique centrale, dans la rĂ©gion Ă©quatoriale des hauts plateaux, la grande forĂȘt primaire a Ă©tĂ© peu Ă peu dĂ©frichĂ©e par les agriculteurs. Les royaumes qui ont rĂ©ussi Ă sâimposer, au cours des siĂšcles, sont fondĂ©s sur la possession du bĂ©tail. Les conditions climatiques ont longtemps constituĂ© un obstacle Ă lâĂ©volution des sociĂ©tĂ©s. Mais les techniques mĂ©tallurgiques, connues et employĂ©es depuis 2000 ans avant dans cette partie du continent, ont permis aux agriculteurs itinĂ©rants de dĂ©fricher des clairiĂšres dans la grande forĂȘt primaire qui nâĂ©tait habitĂ©e jusque-lĂ que par des groupes de chasseurs-cueilleurs dont les PygmĂ©es sont les descendants. La culture du sorgho, puis de lâigname, favorisa lâaugmentation de la population. Et les espaces dĂ©frichĂ©s, laissĂ©s en jachĂšre, permirent lâintroduction de lâĂ©levage en provenance du Nord. Ruhanga fondateur du Kitara La lĂ©gende fait du Kitara, le premier royaume ayant gouvernĂ© la rĂ©gion en donnant un rĂŽle dominant aux possesseurs de bĂ©tail. DâaprĂšs la tradition orale, Ruhanga, lâancĂȘtre fondateur, avait trois enfants appelĂ©s Kana âpetit enfantâ. Afin de leur donner un nom, il les mit Ă lâĂ©preuve, confiant Ă chacun un pot de lait Ă transporter. Le plus jeune en perdit un peu mais en demanda Ă ses frĂšres, le deuxiĂšme en renversa la moitiĂ© et lâaĂźnĂ© tomba Ă terre en perdant tout. Ruhanga dĂ©cida que ce dernier ne serait bon quâĂ sâoccuper des cultures, au deuxiĂšme, on confierait les soins du bĂ©tail. Quant au premier, le plus malin, il dirigerait les deux autres ! Le royaume du Buganda Lâorigine de ces premiers royaumes est mal connue. Les traditions Ă©voquent lâarrivĂ©e des Chwezis, des pasteurs de la vallĂ©e du Nil. Au XVIIe siĂšcle, le Buganda, un des vassaux du royaume du Bunyoro dans lâOuganda actuel, sâĂ©mancipa sous la conduite de son souverain qui portait le titre de âkabakaâ. SituĂ© dans une rĂ©gion au sol fertile, bordĂ©e Ă lâest par le lac Victoria, le Buganda entra en contact avec les marchands musulmans, Ă©changeant de lâivoire contre des cotonnades. Dans la seconde partie du XIXe siĂšcle, les premiers explorateurs europĂ©ens y furent accueillis avec beaucoup dâĂ©gard. Le royaume du Rwanda Certains petits royaumes, entre les lacs Victoria et Kivu, sâĂ©puisĂšrent en conflits familiaux. Au sud-ouest, celui du Rwanda ne fit pas dans la modestie. Les traditions orales le font descendre directement du ciel par lâintermĂ©diaire de Kigwa âcelui qui est tombĂ©â et de son frĂšre Mututsi, qui a donnĂ© son nom aux Tutsis. JusquâĂ lâindĂ©pendance, la sociĂ©tĂ© rwandaise resta divisĂ©e en classes sociales sur le modĂšle imposĂ© par Ruhanga, le roi lĂ©gendaire du Kitara. LE ROYAUME DU KONGO En Afrique centrale oĂč la forĂȘt est Ă©paisse, les chefs de village qui ont cherchĂ© Ă sâimposer ont dĂ» luter contre une nature hostile. Souverains prestigieux au destin parfois tragique, on les appelle âles rois forgeronsâ, maĂźtres en matiĂšre de fabrication dâoutils pour dĂ©fricher la forĂȘt. Les Ă©changes avec le Portugal Le royaume du Kongo sâĂ©panouit de part et dâautre de lâembouchure du fleuve Congo grĂące Ă Ntinu Wene, un homme Ă la poigne de fer. En contact avec le Portugal dĂšs le XVe siĂšcle, le Kongo devient vite le plus grand Etat de la rĂ©gion, fort de ses Ă©changes commerciaux plantes comestibles importĂ©es dâAmĂ©riques, huile de palme locale, ivoire et cauris monnaie de coquillages ramassĂ©s sur la cĂŽte. Câest en cherchant un passage pour pĂ©nĂ©trer dans lâocĂ©an indien que les Portugais le dĂ©couvrirent. Les premiĂšres relations donnĂšrent lieu Ă des Ă©changes dâambassadeurs entre Lisbonne et Mbanza-Kongo, la capitale du royaume. Des jeunes Kongolais partirent mĂȘme faire leurs Ă©tudes en Europe et, en 1513, un des fils du roi de lâĂ©poque prononça un discours en latin devant le pape. Mais en raison de la distance, les communications entre les deux pays restaient rares. Et les reprĂ©sentants du Portugal, les commerçants et les aventuriers, finirent par prendre tous les pouvoirs. Ils surveillaient le royaume Ă partir de lâĂźle de Sao TomĂ©, au large, qui leur servait dâentrepĂŽt dâesclaves. Sous la pression des Portugais, le Kongo finit par devenir un vassal du Portugal. Il fut mĂȘme obligĂ© de livrer des esclaves, capturĂ©s dans les pays voisins. Mais en 1665, quand les Portugais lui imposĂšrent de livrer des esclaves kongolais et de dĂ©voiler lâemplacement de ses mines, le souverain du Kongo, Antonio Ier, refusa. Son armĂ©e fut vaincue et sa tĂȘte ramenĂ©e Ă Loanda, la future Luanda, devenue elle aussi un comptoir portugais. Les Laundas A leur arrivĂ©e au Kongo, les Portugais entendirent parler de puissantes chefferies Ă lâintĂ©rieur du bassin du Congo. Les Luandas constituaient la plus dynamique, dominant la rĂ©gion correspondant au Katanga, au Sud du Congo-Kinshasa. Ils devaient leur rĂ©putation aux gisements de cuivre qui leur avaient fourni la matiĂšre pour crĂ©er une monnaie. Au XVIIIe siĂšcle, ils Ă©taient les maĂźtres du commerce entre le Kongo, dominĂ© par les Portugais pourvoyeurs dâarmes Ă feu, et les cĂŽtes de lâocĂ©an Indien oĂč ils contrĂŽlaient lâutilisation des cauris qui risquaient de concurrencer leur monnaie de cuivre. LâABYSSINIE, LE ROYAUME DES NEGUS Le plateau escarpĂ© au centre de lâEthiopie a permis Ă une succession de royaumes chrĂ©tiens de rĂ©sister pendant des siĂšcles aux invasions qui bouleversĂšrent la Corne de lâAfrique. Lâhistoire de cette rĂ©gion, connue en Egypte antique sous le nom de âpays de Pountâ, fut ponctuĂ©e de coups dâEtat, dâassassinats et dâintrigues de palais. Le royaume dâAxoum Les premiers habitants de lâEthiopie Ă©taient apparentĂ©s aux populations de la Nubie. Au Ier millĂ©naire avant notre Ăšre, des Ă©migrants du YĂ©men sâinstallĂšrent entre les rivages de la mer Rouge et le lac Tana. Une de leurs tribus, les Habashas, donna son nom Ă lâAbyssinie et le royaume dâAxoum finit par sâimposer. Axoum Ă©tait la plus grande puissance de la rĂ©gion quand son roi, Ezana 320-342 aprĂšs se convertit au christianisme. Les Axoumites dominĂšrent la mer Rouge et firent des expĂ©ditions en Arabie. Ils eurent des relations fructueuses avec lâExtrĂšme-Orient. En 1504, le royaume dâAloa, avant-dernier des royaumes chrĂ©tiens de Nubie, dut cĂ©der devant la pression musulmane. Seule rĂ©sista lâAbyssinie, rĂ©fugiĂ©e dans son repaire montagneux. Mais les troupes dâinvasion commandĂ©es pat lâimam Gragne et renforcĂ©es pat lâarrivĂ©e des Turcs en mer Rouge dĂ©vastĂšrent la rĂ©gion. Lâempereur Claudius demanda alors lâaide des Portugais dont les caravelles venaient dâentrer dans lâocĂ©an Indien. A lâissue des combats, les troupes de lâimam Grange durent quitter le territoire et les Portugais sâinstallĂšrent en Abyssinie. Fasilidas En 1632, le clergĂ© copte souleva la population abyssinienne, contraignant le nĂ©gus roi Sousneyos Ă abdiquer et Ă expulser les jĂ©suites portugais. Son fils Fasilidas 1632-1667 se fit construire une capitale, Ă Gondar, au nord du lac Tana. En diplomate habile, il noua des relations avec les Turcs, devenus les maĂźtres de la MĂ©diterranĂ©e, et avec le grand Mogol dont lâautoritĂ© sâĂ©tendait sur la plus grande partie de lâInde. Fasilidas et ses successeurs enrichirent Gondar de palais Ă©difiĂ©s et dĂ©corĂ©s par des artisans indiens et arabes. MĂ©nĂ©lik Câest MĂ©nĂ©lik, roi du Choa, une province au sud du lac Tana, qui Ă©difia lâEthiopie moderne. Reconnu comme nĂ©gus en 1889, il bĂątit un empire en annexant plusieurs rĂ©gions de la Corne de lâAfrique et en construisant Addis-Abeba la ânouvelle fleurâ, une nouvelle capitale, loin de lâAbyssinie et de ses intrigues. Il meurt en 1913 en ayant tout tentĂ© pour Ă©viter Ă son empire dâĂȘtre colonisĂ©. LE ROYAUME DU BENIN Sur le pourtour du golfe de GuinĂ©e, la forĂȘt a empĂȘchĂ© la formation de grands empires. Mais Ă partir du XVIe siĂšcle, lâĂ©tablissement de comptoirs commerciaux europĂ©ens sur les cĂŽtes a favorisĂ© lâessor de citĂ©s marchandes grĂące Ă leur artisanat, et mĂȘme, pour certaines, grĂące Ă lâesclavage. Le travail des mĂ©taux Avec plus de 130 habitants au km2, le sud du Nigeria est une des rĂ©gions les plus peuplĂ©e dâAfrique. La culture organisĂ©e de lâigname depuis 6500 ans semble avoir favorisĂ© cette forte densitĂ© de population. Câest dans le petit village de Nol, sur le plateau central, quâon a trouvĂ© de superbes tĂȘtes de terre cuite datant de 500 ans avant notre Ăšre ainsi que des vestiges du travail du fer. Ces connaissances en mĂ©tallurgie ne cessĂšrent de sâamĂ©liorer pour aboutir Ă la confection de masques en bronze ou en laiton, vĂ©ritables oeuvres dâart. La citĂ© dâIfĂ© La ville dâIfĂ©, au sud-ouest du Nigeria, aurait Ă©tĂ© fondĂ© il y a plus de 1000 ans, par les Yoroubas, venus du lac Tchad sous la conduite du roi Odoudoua. AprĂšs la fondation dâIfĂ©, ses fils seraient partis chacun de son cĂŽtĂ© pour crĂ©er les citĂ©s de BĂ©nin, Oyo et Owo. Il y eut souvent des conflits entre ces citĂ©s, mais toutes reconnaissaient IfĂ© comme leur centre religieux et culturel. IfĂ© Ă©tait placĂ©e sous lâautoritĂ© de lâ âoniâ, un roi-prĂȘtre qui prĂ©sidait aux rituels de la fĂȘtes des ignames. Les citĂ©s de BĂ©nin et Oyo BĂ©nin, au sud-est dâIfĂ©, entre dans lâhistoire au Xe siĂšcle. Ses âobasâ rois en font un Etat centralisĂ© qui bĂ©nĂ©ficie de lâaffaiblissement dâIfĂ© et de lâarrivĂ©e des Portugais Ă la fin du XVe siĂšcle. Lâoba sâentoure de nombreux artisans qui exĂ©cutent des commandes faites pour lâaristocratie portugaise. En contrepartie, les Portugais aident lâoba Ă rĂ©gler ses conflits avec les voisins. Sous lâinfluence portugaise, le BĂ©nin se lance dans la culture du palmier Ă huile et dans la traite des esclaves. A Oyo, lâ âafalinâ roi ou âcompagnons des dieuxâ Ă©tait secondĂ© par son fils aĂźnĂ© dans la conduite des affaires de lâEtat. Pour Ă©viter que celui-ci ne tente un coup dâEtat aprĂšs la mort de son pĂšre, sept âoyomesisâ, des dignitaires chargĂ©s de faire respecter la tradition, veillaient Ă ce quâil suive son pĂšre dans la tombe. Les oyomesis finirent par prendre goĂ»t au pouvoir mais les luttes internes et les incursions du Dahomey voisin sonnĂšrent le glas dâOyo qui sombra dans le dĂ©sordre. Le royaume du Dahomey Des Ă©migrants dâOyo seraient Ă lâorigine du royaume du Dahomey, au sud de lâactuel Etat du BĂ©nin. Sa capitale, Abomey, dont le nom signifie âenceinte fortifiĂ©eâ, a Ă©tĂ© Ă©difiĂ©e au milieu du XVIIe siĂšcle pour servir de place forte. LâEtat Ă©tait trĂšs structurĂ© et le palais soumis Ă une Ă©tiquette roi ne sâadressait jamais au peuple Ă voix haute. Il communiquait avec lui par lâintermĂ©diaire du âmĂȘhouâ, Ă©poux de sa seconde fille, qui devait avoir la mĂȘme apparence physique que lui. LES SWAHILIS Depuis prĂšs de 3000 ans, lâocĂ©an Indien est un important centre dâĂ©changes. Des vents rĂ©guliers et des eaux calmes ont favorisĂ© les relations entre lâInde, la Chine, lâAfrique et lâArabie. Une civilisation originale et pacifique en est le rĂ©sultat. ArrivĂ©e des Shirazis Dans le Nord de lâocĂ©an Indien, la mer dâOman est parcourue depuis 4000 ans par des navires marchands ; les premiers allaient chercher, dans la Corne de lâAfrique, lâencens et les Ă©pices pour la MĂ©sopotamie et lâEgypte. Puis les marins grecs profitĂšrent des vents de la mousson pour faire des Ă©changes sur les cĂŽtes africaines. A la fin du VIIe siĂšcle, ce sont les marchands arabes qui Ă©tablirent des comptoirs commerciaux dans les Ăźles et sur les cĂŽtes. Le principal Ă©tait Kilwa, au sud de la Tanzanie actuelle, riche en or et en ivoire. Vers 950, des troubles religieux Ă Shiraz, en Perse, poussĂšrent une partie de la population commerçante Ă trouver refuge sur les cĂŽtes africaines. Ces Ă©migrants, appelĂ©s âShirazisâ, construisirent des palais et nouĂšrent des relations dans le monde musulman. Une population de mĂ©tis, les âSwahilisâ âles gens du rivageâ, ne tarda pas Ă se constituer, usant dâune langue trĂšs favorable aux Ă©changes. Le commerce swahili connut son apogĂ©e au XVe siĂšcle avec lâarrivĂ©e sur les cĂŽtes africaines de jonques commerciales chinoises. Zanzibar LâarrivĂ©e des caravelles de Vasco de Gama en 1498 sonna le glas de la prospĂ©ritĂ© swahilie qui ne put rĂ©sister aux armes Ă feu occidentales. LâocĂ©an Indien passe sous la domination portugaise, hollandaise, puis anglaise au XVIIe siĂšcle. En 1840, le sultan dâOman transfĂ©ra sa capitale dans lâĂźle de Zanzibar, au large de la Tanzanie. Sous la protection des anglais, il exploitait le clou de girofle et faisait commerce de lâivoire exportĂ© en Europe. En 1898, lâinterdiction de lâesclavage et la mainmise de lâAllemagne sur les possessions continentales du sultan marquĂšrent la fin de la prospĂ©ritĂ© de lâĂźle. Lâarchipel des Comores Le nom des Comores vient de lâexpression arabe âDjazaĂŻr el-Qamarâ les Ăźles de la lune. En se mariant avec les filles des chefs des quatre Ăźles de lâarchipel, les Ă©migrĂ©s shirazis arrivĂ©s au XVIe siĂšcle fondĂšrent les sultanats, encore Ă la tĂȘte de ces Ăźles aujourdâhui. Ces sultans, qui vivaient du commerce des Ă©pices et parfois de piraterie, ne cessĂšrent dâĂȘtre en conflit les uns avec les autres. Par ailleurs, les habitants devaient se dĂ©fendre contre les raids des pirates de Madagascar qui dĂ©barquaient souvent Ă lâimproviste pour emmener la population en esclavage. LE ROYAUME DE MADAGASCAR Madagascar sâest peuplĂ©e, il y a 2000 ans, dâAfricains et dâimmigrants indonĂ©siens. Sur lâĂźle jusquâalors dĂ©serte, les grandes tribus comme les Sakalava et les Betsimisaraka fondĂšrent des royaumes aux coutumes communes. De grands souverains unifiĂšrent le pays Ă partir du XVIIIe siĂšcle. Des immigrants indonĂ©siens PoussĂ©s sur les cĂŽtes dâAfrique orientale par les vents de la mousson, les immigrants indonĂ©siens ont probablement apportĂ© avec eux le bananier et le riz, qui offriront une nourriture de base aux Africains. Ils ont aussi donnĂ© leur langue, le malgache, parlĂ© aujourdâhui par tous les habitants de lâĂźle. Par ailleurs, Madagascar doit au continent africain le principe de la royautĂ© sacrĂ©, et le regroupement de la population en clans. Elle tient plus particuliĂšrement des Swahilis son organisation politique, commerciale et culturelle. Andrianampoinimerina fondateur de lâunitĂ© malgache Ramboasalama, autrement dit âle chien bien portantâ, lâun des lointains descendants du fondateur dâAntananarivo, prit le pouvoir, dans les annĂ©es 1790, sous le nom dâAndrianampoinimerina, âle Seigneur au cĆur dâImerinaâ. Il fonda une administration forte oĂč les gouverneurs avaient autoritĂ© sur les chefs de clans locaux. Des assemblĂ©es de villages, les fokonolona, Ă©taient responsables devant les inspecteurs royaux. Il sâefforça en vain dâunifier le pays. Son fils, Radama Ier continua sa tentative de modernisation en Ă©quilibrant la prĂ©sence des Français et des Anglais, dĂ©tenteurs des comptoirs sur la cĂŽte. La fin de lâindĂ©pendance De 1864 Ă la conquĂȘte française en 1896, Rainilaiarivony fut le vĂ©ritable chef de Madagascar. Epoux de trois reines successives, Rasoherina, Ranavalona II, puis Ranavalona III, il sâefforça de prĂ©server lâindĂ©pendance du pays. Ranavalona II se convertit au protestantisme, ouvrant Madagascar Ă lâinfluence de lâAngleterre. Au grand regret de la France, et sous le rĂšgne de Ranavalona III, lâĂźle ne put rĂ©sister aux pressions Ă©trangĂšres. En 1890, le sort de Madagascar fut dĂ©cidĂ© en dehors des Malgaches, car les Français et les Anglais sâĂ©taient partagĂ© la rĂ©gion. La France cĂ©da Ă lâAngleterre son influence commerciale sur Zanzibar en Ă©change de Madagascar, qui fut annexĂ© en 1896. LâEMPIRE DU MONOMOTAPA les origines de lâempire Monomonata » est la version portugaise du mot Mwene Mutapa. Mutapa » signifiant les terres conquises » et mwene le seigneur ». Cette Ă©tymologie vient conforter la lĂ©gende de la fondation de lâempire dans la premiĂšre moitiĂ© du XVe siĂšcle, un prince du Zimbabwe nommĂ© Nyatsimba Mutota aurait Ă©tĂ© envovĂ© au nord du royaume pour y chercher de nouvelles mines de sel. Il aurait fait la conquĂȘte de ces terres qui appartenaient aux Shonas et aurait créé sa capitale, Zvongambe, sur les rives du ZambĂšze. Il devient donc le Mwene Mutapa ». Le successeur de Mutota, Matope, aurait fait la conquĂȘte des terres jusquâĂ lâocĂ©an indien, soumettant les autres royaumes Shona le Maniyka, le Kiteve et le Madanda. Le Monomotapa est donc un empire composĂ© dâune mĂ©tropole directement dirigĂ©e par lâempereur et de royaumes tributaires, qui conservent chacun leur roi et leurs traditions. Par contre, le commerce extĂ©rieur est entiĂšrement contrĂŽlĂ© par le Mwenemutapa, sous peine de mort. A noter que le Zimbabwe fait aussi partie de lâempire, mais nâest pas construit par le Monomotapa, qui ne fait que rĂ©cupĂ©rer ces constructions. Un empire prospĂšre Le commerce de lâIvoire, du cuivre et le lâor avec les arabes venus du YĂ©men, les Hindous et mĂȘme les indonĂ©siens permet lâenrichissement de lâempire. Et cette richesse est mĂȘme antĂ©rieure Ibn Battuta relĂšve en 1331, lors de sa visite Ă Kilwa, lâimportance du port de Sofala. Les dĂ©couvertes archĂ©ologiques confirment lâexistence dâun grand commerce verre syrien, faĂŻence persane, cĂ©ladon chinois. Le Monomotapa, protĂ©gĂ© des convoitises par les basses terres insalubres, les difficultĂ©s de navigation sur le ZambĂšze et le Limpopo et le secret bien gardĂ© de lâemplacement des mines, traite sur un pied dâĂ©galitĂ© avec ces marchands. En tĂ©moigne la pĂ©nĂ©tration trĂšs lente de lâIslam dans lâempire, qui conserve sa religion traditionnelle animisme, culte des ancĂȘtres et rĂŽle primordial des Mkondoros, mĂ©diums responsables du maintient de la prospĂ©ritĂ© et des traditions. Les Portugais changent la donne a des dĂ©buts timides Les cĂŽtes du Mozambique prĂ©sentent plusieurs sites intĂ©ressants pour installer les relais nĂ©cessaires Ă la navigation vers lâInde. En 1516, des Portugais crĂ©ent donc des comptoirs Ă Sofala et Kilwa, alors villes commerciales arabes importantes. Loin de rester de simples bases de ravitaillement, ces villes attirent des colons avides de partir Ă la dĂ©couverte des mines du roi Salomon et de citĂ©s dâor » que la Bible situe dans ces rĂ©gions. Des aventuriers, les sertanejos », ne tardent pas Ă sâenfoncer Ă lâintĂ©rieur des terres. Marchands, ils deviennent aussi des conseillers et des interprĂštes des rois Shonas. Les Portugais restent cependant dans une position dâinfĂ©rioritĂ© par rapport au Monomotapa. Les capitaines ou gouverneurs qui sâinstallent dans les comptoirs doivent payer Ă lâempereur une trĂšs grosse somme dâargent, comme sâils lui achetaient leur charge ou le droit de rĂ©sider. Ils doivent Ă©galement accepter une taxe de 50% sur toute marchandise qui est importĂ©e dans lâempire. Pour finir, Ă intervalles rĂ©guliers, des Portugais sont massacrĂ©s, de façon Ă leur rappeler la prĂ©caritĂ© de leur situation. b Une pression de plus en plus forte Au XVI siĂšcle, le Monomotapa devient une sorte de fantasme, visible sur les cartes Ă©ditĂ©es en Europe, qui exagĂšrent grossiĂšrement son importance en lâĂ©tendant de lâAngola au Mozambique. La pression portugaise sâaccentue donc fortement. En 1561, Un missionnaire jĂ©suite rĂ©ussit Ă convertir le Mwenemtutapa. Face Ă la colĂšre de marchands musulmans, le roi se ravise et fait exĂ©cuter le missionnaire. Câest lĂ le prĂ©texte rĂȘvĂ© dâune intervention portugaise. En 1568, plus de 1000 hommes, dirigĂ©s par Francesco Barreto, tentent de prendre le contrĂŽle des mines dâor et des zones de chasse aux Ă©lĂ©phants. Ils avancent jusquâau haut ZambĂšze mais doivent se replier, suite aux maladies qui les dĂ©ciment. En 1572, cependant, les Portugais contrĂŽlent les plaines cĂŽtiĂšres. Ils sont dĂ©sormais des intermĂ©diaires obligĂ©s pour le commerce dont dĂ©pend la prospĂ©ritĂ© de lâempire. Ce dernier reste cependant puissant le contrĂŽle trĂšs rigoureux de la production aurifĂšre par le Mwenemutapa ne permet pas non plus aux Portugais de se passer de lui. En 1629, le Mwenemutapa se sent assez fort pour expulser les intrus. Il Ă©choue et les Portugais le dĂ©trĂŽnent pour installer Ă sa place un fantoche, Mavura Mkande Felipe. Il signe avec eux un traitĂ© qui lui permet de conserver une indĂ©pendance de façade tout en vassalisant lâempire les Portugais ont dĂ©sormais la permission dâinstaller des comptoirs fortifiĂ©s dans tout le royaume et dâaccĂ©der aux mines dâorâŠquâils sâobstinent Ă ne pas croire Ă©puisĂ©es. Le prestige du Mwenemutapa est sĂ©rieusement affectĂ© par ce traitĂ©. Des successions difficiles permettent aux portugais de sâimmiscer de plus en plus dans les affaires de lâempire en appuyant des factions rivales. Les royaumes tributaires cessent alors de payer et sâĂ©mancipent de plus en plus. La fin rĂ©elle de lâempire peut donc ĂȘtre placĂ©e en 1629, mĂȘme sâil survit encore durant des siĂšcles; Il semble que le commerce des esclaves ait Ă©galement jouĂ© un rĂŽle dans le dĂ©clin du Monomotapa, qui se trouvait Ă la confluence des demandes arabes, perses, indiennes et europĂ©ennes. Une fois les ressources en or Ă©puisĂ©es, ce commerce a provoquĂ© une nette baisse de la population dans le sud-est de lâAfrique. c Un dĂ©clin qui nâen finit pas Au XVIIe siĂšcle, lâempire sâeffiloche peu Ă peu. Au sud du Monomotapa, la dynastie Rozwi crĂ©e le royaume Butwa. Cette rĂ©gion tributaire de lâempire refuse alors de payer les taxes et commerce directement avec les Portugais. Non seulement le Mwenemutapa se monte incapable de les chĂątier, mais il est en plus dĂ©posĂ© par les Portugais en 1663. Plus tard, en 1684, le Mwenemutapa Mukombe est battu Ă la bataille de Mahvugwe par le changamire roi Rozwi, Dombo. En 1692, Ă la mort du Mwenemutapa Mukombe, une Ă©niĂšme guerre de succession oppose le candidat des portugais et celui des Rozwi. AprĂšs moult massacres, les Rozwi rĂ©ussissent Ă prendre le contrĂŽle des rĂ©gions aurifĂšres du Manyika. Ils sont dĂ©sormais plus puissants que le Mwenemutapa, au point dâimposer leur candidat au trĂŽne impĂ©rial en 1712. Lâempire recouvre un semblant dâindĂ©pendance en 1720, lorsque les prĂ©occupations des Rozwi les portent plus au sud oĂč lâinstallation des Hollandais commence Ă produire ses effets LâEMPIRE ZOULOU Il y a 200 ans, lâAfrique australe a connu de grands bouleversements des populations se sont combattues pour prendre possession de la terre. Cette pĂ©riode est restĂ©e connue sous le nom de MfĂ©cane, lâaffrontement. Le MfĂ©cane a dâabord opposĂ© des peuples dâĂ©leveurs bantous, puis les Zoulous aux Boers. Chaka A la fin du XVIIIe siĂšcle, des pasteurs bantous, les Ngunis, arrivĂšrent du nord et sâinstallĂšrent au bord du ZambĂšze. Dans un de leurs clans, celui des Abatetwas, naquit un enfant âbĂątardâ, fils dâun des chefs et dâune danseuse rencontrĂ©e au marchĂ©. HumiliĂ© dĂšs lâenfance, Chaka dut aussi faire face Ă la jalousie, le jour oĂč il tua de ses mains un lion qui avait fait fuir tous les villageois. Mais informĂ© de son exploit, Dinguiswayo, le grand chef des Abatetwas, le convoqua et en fit son homme de confiance. A sa mort, Chaka prit sa place. Les Zoulous, peuple du ciel Etre chef des Abatetwas ne suffit pas Ă Chaka. Exterminant ses ennemis, sauf les plus jeunes Ă condition quâils sâenrĂŽlent dans son armĂ©e, il rassembla tous les Ngunis sĂ©parĂ©s en petits clans souvent en conflit. Il les obligea Ă abandonner leur nom et leur dialecte maternel pour sâappeler dĂ©sormais les Zoulous, le âPeuple du Cielâ. Il organisa son armĂ©e en rĂ©giments de plus de 1000 soldats dâune mĂȘme classe dâĂąge, les impis. Chaka Ă©tait implacable envers les peureux. Pour obliger ses soldats au combat corps Ă corps, il avait fait remplacer les lances par de courtes sagaies Ă large lame, des haches et un bouclier. Au retour dâune expĂ©dition, il fit exĂ©cuter ceux qui Ă©taient revenus sans leur sagaie. La tactique favorite de ce chef de pasteurs Ă©tait celle des âcornes de buffleâ. Elle consistait Ă harceler sans cesse lâennemi pour le rabattre, Ă la maniĂšre des deux cornes dâun buffle, contre des soldats zoulous aguerris qui le dĂ©cimaient. Les victoires de Chaka firent aussi sa perte car ses excĂšs et sa tyrannie lui avaient aliĂ©nĂ© jusquâĂ ses plus fidĂšles lieutenants qui firent sĂ©cession. En 1827, Ă la mort de sa mĂšre, il dĂ©crĂ©ta un deuil dâun an, interdisant Ă quiconque de boire du lait et aux personnes mariĂ©es de vivre ensemble. Sous la direction de Mzilikazi, un groupe nâacceptant pas le cĂ©libat sâenfuit vers le Zimbabwe avec des jeunes filles et fonda le peuple MatabĂ©lĂ©. Chaka mourut victime dâun complot. SourceS Bibliographie Braudel F, civilisation matĂ©rielle et capitalisme, volume III, 1979 â collectif, History of Mali, lphascript publishing, 2009 en fait des articles de wikipedia El Fasi,M dir Histoire gĂ©nĂ©rale de lâAfrique, tome III, lâAfrique du VIIe au XIe siĂšcle, Unesco, 1997 Fischer, Rudolf, Gold, Salz und Sklaven, edition Erdmann, 1982. Gordon, M, Lâesclavage dans le monde arabe, VIIIe â XXe siĂšcle, Ă©ditions Texto, 2009 Heers, J, Les nĂ©griers en terre dâislam, la premiĂšre traite des noirs, VIIe â XVIe siĂšcle, Ă©ditions Perrin, Iliffe, John, Les Africains, Histoire dâun continent. Champs Histoire, 2009. Insoll, Timothy, The archaeology of islam in sub-saharian Africa, Cambridge university press, 2003 Quigley, Mary, Ancient west African kingdoms Ghana, Mali and SonghaĂŻ. Heinemann Library, 2002. Lugan, Bernard, Histoire de lâAfrique. Ellipses, 2009 Mann, Kenny, African kingdoms of the past Monomotapa, Zulu, Basuto. Dillon Press, 1996 Mokhtar, G. dir Histoire gĂ©nĂ©rale de lâAfrique, tome II, lâAfrique ancienne, UNESCO, 1987 Niane, dir Histoire gĂ©nĂ©rale de lâAfrique, tome IV, lâAfrique du XIIe au XVIe siĂšcle, UNESCO, 1985 PĂ©trĂ©-Grenouilleau, Olivier, la traite oubliĂ©e des nĂ©griers musulmans, in Les collections de lâHistoire n°46, octobre 2009 Pierrat, Emmanuel, Comprendre lâart africain, Ă©ditions du chĂȘne, 2008 Randles , Lâempire du Monomotapa du XVe au XIXĂšme siĂšcle. EHESS, 1975 Shuter, Jane, Ancient west African kingdoms, Heinemann Library, 2002. Smith, Etienne, LâAfrique, 50 cartes et fiches. Ellipses, 2009. Wilmot, Alexander, Monomotapa RhodĂ©sia; elibron classics, 2005 Histoire de lâAfrique ancienne, VIIIe-XVIe siĂšcle. la Documentation photographique N° 8075., Paris, mai 2010 Ressources IXe siĂšcle Yakub mention du Ghana, Gao Xe siĂšcle Al Masudi XIe siĂšcle Al Bakri Afrique de lâouest â Ibn Butlan sur lâesclavage XIIe siĂšcle Al Idrisi Afrique de lâouest kitab Rudjar et carte XIIIe siĂšcle Ibn SaĂŻd Soudan XIVe siĂšcle Ibn Battuta visite le Mali en 1352-1353 XVe siĂšcle Ibn Khaldun, kitab al zandj, chronique de Kilwa, 1530 sur le Monomotapa XVIIe siĂšcle Tarikh al sudan et Tarikh al fattash, chroniques Ă©crites Ă Tombouctou Al Omari, Masalik el Absar fi Manalik el amsar, librairie orientaliste Paul Geuthner, paris 1927 Sur le Mali
Dans le sillage des tribunes de militaires et de policiers publiĂ©es rĂ©cemment au sujet dâune guerre en France, un officier parachutiste se prĂ©sentant comme commandant a pris la parole sur le fil Telegram de Gallia Daily pour livrer sa vision et ses rĂ©flexions sur lâĂ©tat du pays et ce qui lâattend. Sans esprit partisan et Ă titre documentaire, je rediffuse ici lâintĂ©gralitĂ© de cette interview qui fait trĂšs largement Ă©cho Ă mon analyse de la guĂ©rilla islamiste et Ă mes rĂ©flexions sur les tenants et les aboutissants dâune guerre civile en France. Lâinterview est longue comptez 15 Ă 20mn de lecture environ mais Ă©minemment intĂ©ressante et Ă©clairante pour qui cherche Ă comprendre la perception opĂ©rationnelle du chaos qui se propage sur notre territoire et ce qui se joue aujourdâhui dans notre pays. Fulmen adveho ! LĂ©gendat Sur la lettre des gĂ©nĂ©raux Gallia Daily Mon Commandant, merci de nous recevoir. Pour commencer, pouvez-vous nous dire pourquoi vous pensez que les gĂ©nĂ©raux ont ressenti le besoin dâĂ©crire cette lettre, et pourquoi maintenant en particulier ? Je crois quâĂ certains Ă©gards, lâarmĂ©e a portĂ© le poids du silence pendant trop longtemps. Nous sommes liĂ©s par un devoir de rĂ©serve, de neutralitĂ©. Nous ne sommes pas autorisĂ©s Ă exprimer notre opinion sur la situation, mais cela ne signifie pas que nous nâavons pas dâopinion. Je dirais mĂȘme quâau contraire, un militaire français et encore plus un officier a une vision infiniment plus claire et plus rĂ©aliste de la situation du pays que beaucoup de civils. Les militaires voient trĂšs bien la pente sur laquelle notre pays sâengage. Et la lettre le rĂ©sume trĂšs bien nous nous dirigeons tout droit vers un Ă©clatement violent du pays, une guerre en France. Tout militaire honnĂȘte peut le voir, mais aucun militaire nâest autorisĂ© Ă le dire. Quand on est le gardien dâun pays et que lâon est chargĂ© de protĂ©ger sa tranquillitĂ© et son avenir, câest une vĂ©ritable torture de ne pas avoir le droit de tirer la sonnette dâalarme. En nous demandant de nous taire, la RĂ©publique nous demande de nous taire comme un pĂšre qui verrait ses enfants avaler un poison mortel⊠Cela faisait quelques annĂ©es quelques dĂ©cennies que les militaires se taisaient, mais maintenant je pense que câĂ©tait trop, il fallait que ça sorte ». Pourquoi maintenant prĂ©cisĂ©ment ? Est-ce Ă cause dâun changement profond de la sociĂ©tĂ© qui nĂ©cessiterait de sâexprimer ? Bonne question. Je ne le pense pas. Je crois que câest prĂ©cisĂ©ment parce que tout devrait changer mais que rien ne change quâil Ă©tait nĂ©cessaire de sâexprimer. Nous sommes au bord de lâabĂźme et rien ne change. GD Le contenu de cette lettre vous semble-t-il trop alarmiste ? ExtrĂ©miste ? ExagĂ©rĂ© ? Que pensez-vous de la substance de leurs propos ? En un mot ? ProphĂ©tique. Cette lettre est froide et prophĂ©tique. Et câest pourquoi elle est dĂ©rangeante. Câest mon analyse personnelle, mais je crois que la partie de la lettre oĂč nos Anciens parlent de la guerre qui vient et des milliers de victimes » qui vont sâaccumuler, est la plus frappante. Et la plus inquiĂ©tante. Car dâune certaine maniĂšre, cette lettre nous invite Ă faire un saut dans le futur, Ă former cette vision imaginez la rue de votre village ou de votre ville, avec des voitures brĂ»lĂ©es et renversĂ©es, une odeur de cadavres, un voisin accrochĂ© au lampadaire ou mort sur le trottoir, le visage Ă©crasĂ©. Imaginez la place de votre ville transformĂ©e en champ de tentes de lâONU pour accueillir les rĂ©fugiĂ©s de guerre. Imaginez la chapelle de votre hameau transformĂ©e en cache dâarmes, en tour pour un TP [sniper] ou en hĂŽpital de fortune⊠Imaginez le parc oĂč jouent vos enfants transformĂ© en cantonnement pour une section de combat en transit⊠Imaginez les larmes dans votre famille, chez vos amis, lorsque chacun devra choisir son camp⊠Cette lettre nâest pas seulement une lettre. Câest une image mentale de notre futur proche, une image de notre patrie dĂ©truite par la guerre. Et personne ne veut avoir cette vision. Alors certaines personnes jurent de dĂ©truire ceux qui, en Ă©crivant cette lettre, ont apportĂ© cette vision dans leur vie. Cette lettre est-elle extrĂȘme ? Je ne le pense pas. Au contraire, je pense quâelle est trĂšs tiĂšde. Avec tout le respect que je dois Ă nos aĂźnĂ©s, il me semble que lâĂąge les a rendus doux et sages, peut-ĂȘtre trop. La situation est, je crois, infiniment plus grave que ne le laissent entendre nos aĂźnĂ©s. GD On sait que cette lettre a Ă©tĂ© Ă©crite et signĂ©e pour moitiĂ© par des militaires retraitĂ©s, et pour moitiĂ© par des officiers de deuxiĂšme section et des rĂ©servistes. On peut donc se demander si le contenu de cette lettre reprĂ©sente une vision isolĂ©e de quelques vieux soldats, ou si cette vision est partagĂ©e au sein de lâarmĂ©e active ? Dans lâarmĂ©e, il y a ceux qui nâont aucune opinion sur rien, et qui nâont pas non plus dâopinion sur cette lettre. Et il y a ceux qui ont une opinion sur tout. Parmi ces derniers, je dirais que la grande majoritĂ© de lâInstitution est dâaccord avec la dĂ©claration contenue dans cette lettre. Des soldats, aux sous-officiers, aux officiers, je pense que tout le monde est dâaccord. Il y a forcĂ©ment des dĂ©bats sur le fond, certains sont plus radicaux, dâautres moins, dâautres trouvent quâil Ă©tait maladroit dâĂ©crire une lettre publique. Mais dans lâensemble, tous les militaires partagent le constat dâune France qui sâeffondre. Il nây a pas de sondage, vous devrez donc me croire sur parole. Mais pour vous donner un exemple nous avons beaucoup discutĂ© de cette lettre avec certains de mes anciens camarades de promo Ă lâEMIA, et la totalitĂ© de mes camarades sont dâaccord avec cette lettre. Pas 51%, ou 60%. 100 %. 100%⊠MĂȘme chose Ă Cyr [ESM de Saint Cyr]. Il en est de mĂȘme pour la derniĂšre promotion de Saint Maix [Ă©cole de sous-officiers]. Ce que jâessaie de vous faire comprendre, câest que presque tous les jeunes cadres de notre armĂ©e, les futurs sergents, lieutenants, colonels et gĂ©nĂ©raux, sont conscients que la France est certes en train de sâeffondrer. Mais surtout, ils sont conscients quâelle va vers la guerre. Câest un sujet dont nous parlons trĂšs librement entre nous, dont nous parlons trĂšs souvent. Quelques jours avant cet entretien, jâĂ©tais dans mon rĂ©giment et je suis allĂ© Ă la popote de ma compagnie. La tĂ©lĂ©vision Ă©tait allumĂ©e et ils parlaient de la lettre. Un jeune caporal de ma compagnie rigolait et disait Ă son sergent » Putain, nos familles pensent quâon va se battre contre Daesh dans le dĂ©sert, mais en fait on va finir dans un VBCI [blindĂ©] dans les Yvelines, la bataille de nos vies va ĂȘtre la bataille de France⊠. Câest anecdotique, mais je pense que cela reprĂ©sente bien le sentiment dâune grande partie des soldats français la bataille de notre vie, ce sera la bataille de la FranceâŠ. Vous trouverez forcĂ©ment des gens, soldats et officiers, qui ne sont pas dâaccord avec cette lettre. Dans une armĂ©e de hommes, câest statistiquement Ă©vident. Mais je rĂ©pĂšte mon propos pour lâimmense majoritĂ© des soldats de nos armĂ©es, la question du dĂ©clin de la France ne se pose mĂȘme pas. Le dĂ©clin de notre pays est une Ă©vidence pour la quasi-totalitĂ© dâentre nous. GD Les gĂ©nĂ©raux qui ont signĂ© cette lettre sont-ils influents et Ă©coutĂ©s ? Ont-ils une emprise ou une influence sur les soldats français ? Non, absolument pas. La plupart des militaires sont dĂ©jĂ incapables de nommer leur chef de corps ou leur chef BOI⊠Les militaires ne connaissent pas la plupart des gĂ©nĂ©raux et des officiers qui ont signĂ© cette lettre. Câest logique et câest trĂšs bien comme ça. Comme je lâai dit, lâobjet de cette lettre nâest certainement pas un appel Ă lâaction dirigĂ© contre les soldats. Ă lâexception de quelques dĂ©putĂ©s malhonnĂȘtes, je pense que personne ne le croit. Cette lettre est un appel Ă lâaction dirigĂ© vers les politiciens. Câest aussi un appel Ă la prise de conscience adressĂ© au peuple français. A partir de lĂ , le statut de ces gĂ©nĂ©raux nâa pas dâimportance. Peu importe quâils soient respectables, respectĂ©s, influents, mĂ©diatiquesâŠ. De toute façon leur vocation nâest pas dâagir, et je crois quâelle ne lâa jamais Ă©tĂ©. Leur rĂŽle Ă©tait dâĂ©crire, et ils lâont fait. Ils Ă©taient les messagers dâun message important et urgent. Aujourdâhui, tout le monde sâen prend au messager. Ils cherchent Ă les punir, Ă les faire renvoyer, ils cherchent leurs antĂ©cĂ©dents⊠Ou au contraire, certains se mettent Ă espĂ©rer que ces gĂ©nĂ©raux vont agir, quâils vont faire quelque chose, ils attendent bĂ©atement que lâarmĂ©e agisse⊠Les deux positions sont idiotes. Elles se focalisent sur le messager, dans un cas avec haine et dans lâautre avec espoir. Mais dans les deux cas, ces positions occultent lâessentiel ce qui compte ici, câest le message qui nous est adressĂ©. Le reste nâa pas dâimportance. Comme je lâai dit, personne dans lâarmĂ©e ne croit une seconde que ces gĂ©nĂ©raux vont faire quelque chose. Personne. Et je ne pense pas que les gĂ©nĂ©raux eux-mĂȘmes aient jamais prĂ©vu de faire quoi que ce soit. Je le dis donc Ă la fois aux rĂ©publicains antimilitaristes inquiets » et aux cĂ©saristes providentialistes enthousiastes » nâattendez rien de ces gĂ©nĂ©raux, et nâattendez rien de lâarmĂ©e en gĂ©nĂ©ral. Il ne se passera rien de ce cĂŽtĂ©-lĂ . Cette lettre Ă©tait une alerte, rien de plus, il nây a pas de complot de militaires patriotes qui, dans lâombre, prĂ©parent un coup dâĂ©tat pour sauver la France. Jâai vu dans la liste de questions que vous mâavez envoyĂ©e de la part de vos lecteurs amĂ©ricains que beaucoup font rĂ©fĂ©rence au mouvement Qanon. Je ne suis pas un expert en politique intĂ©rieure amĂ©ricaine, mais dâaprĂšs ce que je comprends, le mouvement Qanon est un mouvement dâAmĂ©ricains complotistes qui croient que, face Ă une Ă©lite internationale malveillante, il y aurait Ă la tĂȘte de nos pays une Ă©lite cachĂ©e et positive qui agirait dans lâombre au nom du peuple, pour ainsi dire. Que cette thĂ©orie soit vraie ou fausse, je considĂšre que toutes les thĂ©ories qui encouragent la passivitĂ© sont nĂ©fastes. Si demain une rumeur essaie de vous faire croire quâil y a des gens de votre cĂŽtĂ© et quâils vont libĂ©rer le pays pour vous et changer les choses alors que vous ĂȘtes assis sur votre canapĂ©, alors câest un mensonge. Je le dis pour les Français et pour la plupart des autres peuples il nây a pas de groupe dans lâombre qui travaille pour dĂ©fendre vos intĂ©rĂȘts ; il nây a pas de conspiration de gĂ©nĂ©raux, de milliardaires ou de politiciens pour changer les choses au nom du peuple. Il nây a rien de tel. Si demain des gĂ©nĂ©raux vous disent Restez chez vous, nous avons le contrĂŽle, nous nous occupons de tout, le pays sera bientĂŽt libre », ils vous mentent. Faites exactement le contraire de ce quâils vous disent, agissez, ne soyez pas passifs. La libertĂ© est nĂ©cessairement active, la passivitĂ© est un esclavage. Lâhomme passif est toujours soumis Ă la volontĂ© des hommes qui agissent. GD Donc selon vous, les gĂ©nĂ©raux ou lâarmĂ©e nâont aucun rĂŽle Ă jouer ? Ce nâest pas exactement ce que je dis. A mon avis, lâarmĂ©e, les figures charismatiques, se contentent toujours dâaccompagner et de structurer les grandes dynamiques anthropologiques. Il est trĂšs probable quâun jour, pour une raison ou une autre, la population française se mettra Ă bouger sur des bases plus ou moins claires. Et il est trĂšs probable quâĂ ce moment-lĂ , une fois la fenĂȘtre dâopportunitĂ© ouverte, lâarmĂ©e en profitera et pĂšsera de tout son poids dâun cĂŽtĂ© ou de lâautre. Mais je doute sincĂšrement que lâarmĂ©e puisse avoir un quelconque rĂŽle de leader. Pas plus il y a 100 ans quâaujourdâhui. LâarmĂ©e aura un rĂŽle Ă jouer, peut-ĂȘtre mĂȘme un rĂŽle dĂ©cisif. Mais vous ne devez rien attendre de lâarmĂ©e, vous ne devez rien attendre de ces gĂ©nĂ©raux pour le moment. Je sais que câest dur dâattendre, on aimerait penser que quelque part des vieillards sages et paternels veilleraient sur nous. Mais pour lâinstant, ces soldats qui ont signĂ© la lettre ont jouĂ© leur rĂŽle ils ont parlĂ© au nom des soldats dâactive, ils ont alertĂ© les Français. Leur rĂŽle sâarrĂȘte lĂ . La balle est maintenant dans le camp des Français. Lâacteur principal du prochain acte ne sera pas lâarmĂ©e, ce sera le peuple français. Ce sera vous. LâarmĂ©e la plus puissante de France, câest vous, une coalition de 67 millions de civils. Sur le Grand Remplacement » GD Dans leur lettre, les gĂ©nĂ©raux Ă©voquent Ă demi-mot le problĂšme de lâimmigration, de lâanarchie, et de lâantiracisme agressif dâune partie de la gauche. Que pensez-vous de cette analyse ? Leur analyse est Ă la fois trĂšs juste et trĂšs fausse, car elle est partielle. Elle est correcte dans le sens oĂč les problĂšmes citĂ©s [islam, immigration, antiracisme] reprĂ©sentent une menace. Mais elle est fausse dans le sens oĂč les gĂ©nĂ©raux nâont pas identifiĂ© ce qui est menacĂ© en fin de compte. Ce qui est menacĂ©, ce ne sont pas » les valeurs de la RĂ©publique , ni nos lois, ni notre systĂšme parlementaire, ni notre » vivre-ensemble . Ce qui est menacĂ©, câest la France. Câest le droit des Français Ă disposer dâun territoire pour y vivre. Ou pour reformuler en des termes certes polĂ©miques mais plus prĂ©cis ce qui est menacĂ© Ă moyen et long terme, ce sont les Français de souche. Les menaces dont parlent les gĂ©nĂ©raux sont lâexpression trĂšs concrĂšte dâune Ă©volution absolument inĂ©dite dans lâhistoire de notre pays une nation forte et dominatrice, invaincue et invincible, se lasse de sa surpuissance et dĂ©cide de sâinventer des problĂšmes pour sâoccuper. Ainsi, elle se retrouve rapidement affaiblie et culpabilisĂ©e au point de se suicider dĂ©mographiquement. La France nâest pas attaquĂ©e, elle ne meurt pas tuĂ©e par un ennemi plus fort. Elle se suicide. Mais le caractĂšre suicidaire de notre situation actuelle nâenlĂšve pas la responsabilitĂ© des Ă©lites ou des populations nouvellement arrivĂ©es. Celui qui frappe un homme dans le dos mĂ©rite la corde. Celui qui frappe un homme dĂ©jĂ Ă terre mĂ©rite la corde. Les Ă©lites et les lobbies sont coupables de trahir et de frapper la France dans le dos ; les populations colonisatrices sont coupables de frapper un pays dĂ©jĂ Ă terre. Câest ce dĂ©bat qui devrait ĂȘtre au centre de la scĂšne publique, et câest ce dĂ©bat tabou qui nâest pas Ă©voquĂ© par les gĂ©nĂ©raux celui de la tension raciale qui commence et qui va atteindre un pic paroxystique. La question qui se pose au XXIe siĂšcle est celle de savoir si les Français de souche auront encore un pays Ă la fin du siĂšcle. Câest tout. Tous les autres dĂ©bats sont des circonvolutions pour parler de ce sujet sans en donner lâimpression. GD Au Gallia Daily, nous avons essayĂ© de crĂ©er une dĂ©finition simple de la thĂ©orie du Grand Remplacement » revendiquĂ©e par lâextrĂȘme droite. Grand remplacement lâidĂ©e que, depuis la fondation de la France, les habitants de la fin dâun siĂšcle ont toujours Ă©tĂ© les descendants des habitants du dĂ©but de ce siĂšcle ; un Ă©quilibre dĂ©mographique qui va se modifier au cours du XXIe siĂšcle, les habitants de lâannĂ©e 2099 nâĂ©tant pas, pour beaucoup, les descendants de ceux qui vivaient en France en 2000, 1900, 1800⊠» Que pensez-vous de cette thĂ©orie selon cette dĂ©finition ? Cette dĂ©finition a le mĂ©rite dâĂȘtre simple et exhaustive. Mais elle est absolument inutile, pardonnez-moi. Ce que vous dĂ©crivez est une Ă©vidence Ă©videmment Ă©vidente. Pas besoin dâune dĂ©finition de 100 mots pour sâen rendre compte⊠Qualifier simplement cette observation de thĂ©orie » est un non-sens. Ce nâest pas une thĂ©orie, le remplacement dĂ©mographique est une observation empirique de base. On peut sâen rĂ©jouir, le dĂ©plorer, vouloir lâaccĂ©lĂ©rer, le ralentir, lâamĂ©nager, le stopper, lâinverserâŠ. Cela nâa finalement aucune importance. Ce fait existe, toutes les statistiques le montrent je nâai plus en tĂȘte les chiffres de la drĂ©panocytose [note 40% de naissances non europĂ©ennes en 2016], mais ils sont, me semble-t-il, une preuve indĂ©niable que la structure ethnique de notre pays est en train de changer. Les bĂ©bĂ©s qui peuplent nos maternitĂ©s ne sont pas les arriĂšre-petits-enfants des Français du XVIe siĂšcle. Celui qui ose dire le contraire est un nĂ©gationniste. Mais en rĂ©alitĂ©, tout le monde est conscient que le remplacement dĂ©mographique est une rĂ©alitĂ©. Ceux qui nient lâexistence de ce phĂ©nomĂšne en sont Ă©galement conscients ; sâils le nient, câest uniquement dans le but de le prolonger. Celui qui dit le grand remplacement nâexiste pas » dit en fait je sais quâil existe, je veux quâil se prolonge, donc pour cela il faut que je nie quâil existe pour ne pas choquer et rĂ©veiller la population ». Vous imaginez bien que si demain les dĂ©putĂ©s de LFI disaient Nous sommes les candidats du Grand Remplacement, le fait que les Français de souche disparaissent est une chance pour notre pays ! », ça ferait mauvais genre. Câest pourtant exactement leur ligne politique. Un dĂ©putĂ© LFI sait trĂšs bien que les Français de souche existent, et quâils sont en train de disparaĂźtre. Le dĂ©ni de la rĂ©alitĂ© est donc toujours un moyen pour eux de protĂ©ger le statu quo, câest-Ă -dire de prolonger lâextinction de notre peuple. GD Donc pour vous le Grand Remplacement » est une rĂ©alitĂ© ? Câest une Ă©vidence, quel que soit le nom quâon lui donne. Le fait est quâun couple français qui donne naissance Ă un enfant en 2021 doit ĂȘtre conscient que cet enfant grandira dans un pays oĂč il sera minoritaire, oĂč les tensions raciales seront exacerbĂ©es. Je ne dis pas lâenfant sera minoritaire demain », je dis nos enfants sont dĂ©jĂ condamnĂ©s Ă ĂȘtre minoritaires chez eux, dĂ©jĂ aujourdâhui ». Je le sais dâautant mieux que jâai 4 enfants. Un militaire a la chance de pouvoir rentrer chez lui le soir et dâenlever ses Haix et son Felin [uniforme]. Nous pouvons enlever notre uniforme et vivre une vie normale aprĂšs tout. Nos enfants nâauront pas cette chance, ils porteront leur uniforme toute leur vie leur peau blanche est leur uniforme dans cette guerre atroce qui leur est dĂ©jĂ faite, une guerre qui va sâintensifier. JâespĂšre que les parents qui lisent ceci en sont conscients le monde que vous connaissez nâexiste plus pour vos enfants. Il nâexiste plus. Leur monde, câest le BrĂ©sil mĂ©langĂ© au Liban, ce nâest pas les Trente Glorieuses ou les dessins animĂ©s de Gullie. Alors oui, non seulement le phĂ©nomĂšne du changement dĂ©mographique est une rĂ©alitĂ©. Mais câest mĂȘme le principal clivage politique du pays. Au final, consciemment ou non, tout le monde se structure autour de ce sujet ou de ses satellites. La gauche trouve que 400 000 immigrĂ©s par an, ce nâest pas assez, que [40 %] des naissances africaines, ce nâest pas assez. La droite trouve que câest un peu trop, mais que si Mokhtar sâappelait François, se convertissait Ă lâathĂ©isme LGBT et obtenait sa carte dâidentitĂ© française, tout irait mieux pour notre pays. Pour lâinstant, ces dĂ©bats sont puĂ©rils et hypocrites. Mais la discussion deviendra plus tendue et plus radicale lorsque les Français comprendront quâil ne sâagit pas seulement dâun dĂ©bat thĂ©orique, lorsquâils comprendront que câest leur vie, en tant quâindividus et en tant que peuple, qui est en jeu. GD Pensez-vous que les Français comprennent la gravitĂ© de la situation de leur pays ? Pouvez-vous donner votre vision de la France dans 5 ans ? 10 ans ? 20 ans ? Pensez-vous que les choses vont empirer, ou ĂȘtes-vous optimiste ? Les Français comprennent-ils la gravitĂ© de la situation ? Absolument pas. Je le pense vraiment. Jâai beaucoup de respect pour les civils et je sais que certains dâentre eux comprennent trĂšs bien ce qui se passe, car ils en souffrent tous les jours. Mais sincĂšrement, la plupart des Français ne comprennent pas du tout ce qui se joue. Les Français vivent tranquillement leur vie, ils ne comprennent pas quâau quotidien, leurs Ă©lites nĂ©gocient leur avenir. Le bloc de gauche tente dâobtenir lâeffacement total des Blancs pour satisfaire leur besoin maladif de pardon et leur sentiment dâinjustice blessĂ©e. Et le bloc de droite essaie de nĂ©gocier les termes de la capitulation, sur la base de oui, les Blancs sont une minoritĂ© juste parmi dâautres qui doit ĂȘtre protĂ©gĂ©e dans une certaine mesure, sâil vous plaĂźt, merci, au revoir ». Pour les deux blocs, comme je lâai dit, les preuves sont dĂ©jĂ lĂ la France a disparu, les Français de souche sont des vestiges. La seule diffĂ©rence est que dâun cĂŽtĂ©, on veut raser dĂ©finitivement les vestiges, et de lâautre, on veut mettre les vestiges dans un musĂ©e. Les diffĂ©rentes forces de lâĂ©lite de notre pays ont signĂ© le Pacte Molotov-Ribbentrop Si vous vous souvenez, ce pacte Ă©tait un accord secret entre les Russes et les Allemands pour diviser la Pologne. MalgrĂ© le pacte, les Polonais ont continuĂ© Ă mener une vie normale, sans se douter que leur destin Ă©tait dĂ©jĂ scellĂ©. Câest exactement la situation actuelle des Français ils ont encore lâillusion de vivre dans un pays Ă peu prĂšs normal, dâavoir une vie normale. Parce que lâinertie du systĂšme prĂ©cĂ©dent et de lâĂ©poque prĂ©cĂ©dente permet de maintenir les formes. Pour encore quelques temps. Mais en rĂ©alitĂ©, le sort des Français de souche est dĂ©jĂ liquidĂ©. Que vous soyez de gauche ou de droite, si vous me lisez, sachez que dans tous les cas le scĂ©nario du film est dĂ©jĂ Ă©crit, et vous nâĂȘtes pas au casting. Et pour filer la mĂ©taphore historique, croyez-moi, mĂȘme si je compatis Ă la souffrance des Polonais et Ă leur histoire blessĂ©e, jâenvie infiniment leur sort par rapport Ă ce qui attend les Français les troupes allemandes avaient beaucoup plus de respect pour les Polonais quâelles occupaient, que les Ă©lites françaises nâen ont pour leur pays, celui quâelles trahissent. Pour lâinstant, la situation en France se maintient de maniĂšre assez artificielle. Tout semble trĂšs solide. Le systĂšme rĂ©publicain est encore en train de mettre les formes. Mais câest une RĂ©publique Potemkine, avec des institutions en plĂątre, comme un vieux dĂ©cor de western. Câest un chĂąteau de cartes. Il suffira dâun rien et ce rien se produira, pour achever dĂ©finitivement le basculement vers une France post-française. Une France oĂč les Français de souche seront une majoritĂ©-minoritaire, puis une majoritĂ© Ă abattre, puis une minoritĂ© Ă combattre, puis une minoritĂ© Ă abattre, puis une minoritĂ© abattue. Puis une minoritĂ© disparue. Je ne parle pas dâun scĂ©nario de science-fiction. Je parle de la France de 2050, le pays dans lequel vos enfants vivront lorsquâils auront 25 ans. En 2050, câest lâannĂ©e oĂč votre fils ou votre fille aura son premier enfant. Cet enfant naĂźtra dans une France oĂč plus de 65% des autres enfants seront dâorigine africaine. Câest une dynamique inĂ©luctable, car la dĂ©mographie est inĂ©luctable et les instincts tribaux ou raciaux que la dĂ©mographie rĂ©veille sont violents. Suis-je donc optimiste ? Sur le long terme, oui. A court et moyen terme, non. Les militaires disent la sueur Ă©pargne le sang ». Câest-Ă -dire quâil faut affronter toutes les situations Ă lâavance, Ă lâentraĂźnement, pour pouvoir avancer ensuite sans pertes dans lâavenir. La sueur Ă©pargne le sang », les Français refusent depuis plusieurs annĂ©es dâaffronter rĂ©ellement et dĂ©finitivement le problĂšme, ils auront donc le sang. GD Donc, Ă votre avis, les gĂ©nĂ©raux ont raison de souligner que la situation actuelle va empirer jusquâĂ , peut-ĂȘtre, conduire Ă une guerre ? La guerre » dont nous parlons peut prendre des millions de formes diffĂ©rentes. Elle peut durer 4 jours, 4 semaines, 4 dĂ©cennies ou 4 siĂšcles⊠Mais elle aura lieu, câest certain. Et câest logique. Nous pouvons ĂȘtre Ă©mus par cela, mais nous nâavons pas le droit de feindre la surprise. Comme je lâai soulignĂ© prĂ©cĂ©demment, la situation de la France peut ĂȘtre rĂ©sumĂ©e facilement il y a un peuple premier les Français de souche qui, sous lâimpulsion dâune Ă©lite de traĂźtres, se trouve placĂ©e dans un rapport de force dĂ©mographique avec des populations Ă©trangĂšres pour obtenir le contrĂŽle du territoire et lâinitiative politique dans les institutions du pays. La nature a horreur du vide, mais elle a aussi horreur du trop-plein. Deux rois ne peuvent pas sâasseoir sur un seul trĂŽne. Au dĂ©but, ce rapport de force entre Français et Ă©trangers est restĂ© purement dĂ©mographique câest-Ă -dire mathĂ©matique, passif. Mais au fil du temps, il est devenu culturel, chaque population tentant dâaffirmer sa sous-culture et/ou sa religion. Aujourdâhui, cet Ă©quilibre des forces se dĂ©place vers lâarĂšne politique, câest la phase cruciale, lâavant-derniĂšre phase. Lorsque la politique ne parviendra pas Ă rĂ©soudre le problĂšme, nous entrerons dans la phase militaire. Je dis Quand la politique Ă©chouera Ă rĂ©soudre le problĂšme » au futur, car croyez-moi, la politique Ă©chouera. Regardez la Yougoslavie, le Liban, lâAfrique du Sud, la Palestine⊠La phase politique Ă©chouera nĂ©cessairement Ă pacifier la situation, car Ă la fin de la phase politique, quel que soit lâaccord conclu, il y aura inĂ©vitablement un camp qui se sentira lĂ©sĂ©e soit les minoritĂ©s-majoritaires, déçues de ne pas avoir obtenu plus de pouvoir, soit la majoritĂ©-minoritaire, furieuse dâavoir Ă©tĂ© dĂ©possĂ©dĂ©e. Si un camp gagne, lâautre perd, et vice versa. La guerre sâimposera donc naturellement comme la seule possibilitĂ© pour le perdant dâobtenir ce quâil veut. Car la guerre nâest que le prolongement de la politique par dâautres moyens, Clausewitz lâa dit mieux que moi. GD Dans la lettre, les gĂ©nĂ©raux appellent Ă lâaction pour Ă©viter cette guerre. Combien de temps pensez-vous que nous ayons avant quâil ne soit trop tard pour rĂ©agir ? Quelle est la fenĂȘtre dâopportunitĂ© pour agir ? La fenĂȘtre temporelle Ă©tait 1990-2000. Elle est dĂ©jĂ passĂ©e. Il est maintenant trop tard. Certains parlent de remigration », dâautres rĂȘvent dâ »inverser les flux migratoires »⊠La vĂ©ritĂ© que personne nâose affirmer est que nous ne pouvons plus traiter le problĂšme de maniĂšre pacifique ou politique. La masse Ă©trangĂšre sur notre sol est trop profondĂ©ment implantĂ©e ; les idĂ©es folles de culpabilitĂ© sont trop profondĂ©ment enracinĂ©es dans le cerveau de notre peuple abusĂ©. Il est trop tard. Beaucoup trop tard. Jâavais 5 ans quâil Ă©tait dĂ©jĂ trop tard pour agir en amont. Notre situation actuelle nâest que la suite logique de ces choix ou non choix. Aujourdâhui, il est trop tard pour faire les choix que nous aurions dĂ» faire il y a 30 ans. La question nâest donc plus comment agir pour Ă©viter lâĂ©clatement du pays, la division, la partition, la guerre civile ? ». La seule question qui se pose est Quand cette rupture arrivera-t-elle et comment en triompherons-nous ? » Je dois prĂ©ciser que câest lĂ mon plus grand dĂ©saccord avec les gĂ©nĂ©raux ils pensent quâil faut Ă©viter la guerre civile. Ce nâest pas mon cas, pas plus que celui de la grande majoritĂ© de mes camarades militaires. Sâil y avait un moyen dâĂ©viter la guerre ET de rĂ©soudre le problĂšme pacifiquement sans concessions, je le soutiendrais bien sĂ»r. Mais jâai expliquĂ© pourquoi, Ă mes yeux, la solution ne peut plus avoir de solution pacifique [trop nombreux, depuis trop longtemps, avec lâaide de trop de traĂźtresâ]. A partir de lĂ , vouloir Ă tout prix Ă©viter la guerre civile, mĂȘme sâil nây a pas de solution pacifique, câest de facto une capitulation a priori, cela impliquera des concessions insupportables. Câest-Ă -dire quâon va demander au peuple français de se soumettre aux exigences de lâautre camp pour essayer de satisfaire nos antagonistes et Ă©viter la guerreâŠ. Les gĂ©nĂ©raux qui ont Ă©crit cette lettre sont utopistes et pensent que les dĂ©bats au Palais Bourbon [AssemblĂ©e Nationale] peuvent nous sortir de lâimpasse comme par magie. Ce nâest pas vrai. Et je sais quâils le savent, ou quâils le comprendront bientĂŽt. Donc, non seulement nous ne devrions pas essayer dâĂ©viter la guerre civile. Mais ironiquement, il est plutĂŽt vertueux quâelle se produise. Si elle ne se produisait pas, cela signifierait que les Français ont dĂ©finitivement abandonnĂ© tout idĂ©al et quâils ont acceptĂ© de capituler pour prĂ©server la paix, quitte Ă profiter de cette paix en tant quâesclaves. Mais il est fou celui qui est prĂȘt Ă sacrifier sa libertĂ© comme une offrande dans lâespoir dâune paix douce et tranquille. La seule chose quâil obtiendra est le mĂ©pris des yeux qui le regardent, le coup de la main qui le nourrit et le crachat de la bouche qui lâa enjĂŽlĂ©. La libertĂ© ne se nĂ©gocie pas, notre gĂ©nocide ne mĂ©rite pas dâĂȘtre arrangĂ© » ou adaptĂ© ». Les Français ont un droit inaliĂ©nable et exclusif sur la terre de leurs ancĂȘtres et tant quâils porteront cette certitude comme une flamme dans leur cĆur, ils seront invincibles. JusquâoĂč la population française est-elle prĂȘte Ă aller pour garantir sa survie et lâavenir de ses enfants ? » GD Vous ĂȘtes donc convaincu quâil y aura un conflit violent en France. Certains parlent de guerre civile », dâautres de guerre raciale ». Quelle est votre position ? Je pense que le terme guerre civile » est trĂšs problĂ©matique. Il couvre certes une partie du problĂšme, puisque les Français de souche seront nĂ©cessairement opposĂ©s Ă dâautres Français de souche, par exemple la gauche Ă la droite. Mais ce terme brouille les pistes, car ce conflit, lorsquâil aura lieu, ne verra pas seulement des Français de souche sâopposer entre eux. Comme je lâai longuement expliquĂ©, ils combattront aussi et surtout des forces Ă©trangĂšres Ă notre pays, quâelles aient ou non la nationalitĂ© française. Je pense bien sĂ»r en premier lieu aux communautĂ©s originaires dâAfrique et Ă©tablies sur notre territoire. A ce titre, il est inappropriĂ© de parler de » guerre civile » lorsquâun peuple se soulĂšve et combat lâenvahisseur. Lâexpression guerre raciale » est inappropriĂ©e pour les mĂȘmes raisons. Dâabord, parce quâelle se concentre sur lâaspect racial ou ethnique du conflit. Ce terme implique que les Blancs seront tous unis contre les Noirs qui seront eux-mĂȘmes tous unis contre les Blancs. Ce terme ignore les dimensions tribales, religieuses et culturelles. Du cĂŽtĂ© des forces Ă©trangĂšres, les Maliens et les Congolais ne sâentendront probablement pas bien⊠Pas plus que les Marocains et les AlgĂ©riens⊠Et inversement, ce terme implique que tous les Blancs » seront unis dans la lutte, ce qui est une autre imbĂ©cillitĂ©. Les populations turques, kabyles ou juives sont parfois considĂ©rĂ©es comme blanches », mais ces personnes restent des Ă©trangers en France et en Europe⊠De mĂȘme, au sein des Français de souche, on verra des luttes internes, des luttes entre factions, entre Français de souche de gauche et de droite, dâextrĂȘme droite et de droite, entre Français religieux et laĂŻcs, etc etc. Aucun de ces deux termes ne me convient. La guerre que nous connaĂźtrons sera Ă mi-chemin entre ces deux choses. Mais ceci dit, si je pousse la rĂ©flexion encore plus loin, je pense que nous ne devrions pas du tout parler de guerre ». Jâutilise ce mot par facilitĂ©. Mais en soi, nous ne serons pas confrontĂ©s Ă une guerre au sens oĂč nous lâentendons. Nous ne trouverons pas soldats avec des tanks et des hĂ©licoptĂšres de chaque cĂŽtĂ©. Nous serons dans quelque chose dâextrĂȘmement asymĂ©trique, para-Ă©tatique, informationnel. Cela ne veut pas dire que le combat physique est exclu. Mais les nouvelles guerres, de 4Ăšme ou 5Ăšme gĂ©nĂ©ration comme on dit, laissent beaucoup moins dâimportance au contrĂŽle physique du territoire, câest-Ă -dire Ă la guerre au sens traditionnel. Aujourdâhui, le contrĂŽle physique semble ĂȘtre une condition sine qua non pour sĂ©curiser votre position, mais ce nâest pas ce qui permet de gagner la guerre. La guerre se gagnera ailleurs que sur la ligne de front, mĂȘme si la supĂ©rioritĂ© militaire est une nĂ©cessitĂ©. Pour le dire plus clairement il me semble Ă©vident que les Français de souche contrĂŽleront de facto la grande majoritĂ© du territoire, avec une facilitĂ© dĂ©concertante. Mais cela ne signifie pas que la guerre sera gagnĂ©e⊠Dans ce genre de guerre, contrĂŽler son territoire est nĂ©cessaire, mais la victoire sâobtient dâune autre maniĂšre en mobilisant sa population et lâopinion internationale afin de trouver la lĂ©gitimitĂ© pour enlever dĂ©finitivement le caillou dans sa chaussure, purger ses institutions et normaliser son nouveau rĂ©gime en tissant des liens avec lâĂ©tranger. Le grand dĂ©fi sera celui-ci, et ce nâest pas un dĂ©fi militaire. Le dĂ©fi militaire sera gagnĂ© en quelques jours. Si lâarmĂ©e avait les mains libres, le pays entier serait libĂ©rĂ© » en dix jours. Si lâarmĂ©e avait les mains libres, le pays entier et ses institutions seraient purgĂ©s en un mois. LittĂ©ralement. Il faut une compagnie dâinfanterie pour tenir une citĂ© sensibleâ ; il faut 15 marins pour manĆuvrer un porte-conteneurs ; il faut seulement 3 juges pour juger un millier de traĂźtres. Ce grand nettoyage historique serait trĂšs facile Ă mettre en place, mĂȘme si lâon est attachĂ© aux formes de la lĂ©galitĂ©. La difficultĂ© est ailleurs. La question qui va se poser est en effet la suivante jusquâoĂč la population française est-elle prĂȘte Ă aller pour garantir sa survie et lâavenir de ses enfants ? Câest lĂ que le pays sera divisĂ©, entre ceux qui sont prĂȘts Ă tout, et ceux qui veulent fixer des limites plus ou moins strictes. Câest ce dĂ©bat qui fera durer le conflit. GD ConcrĂštement, si ce conflit devait se dĂ©rouler sur le sol français, peut-on essayer dâimaginer ce que cela donnerait, prĂ©cisĂ©ment ? Câest un exercice difficile mais auquel nous nous livrons rĂ©guliĂšrement avec certains de mes camarades et subordonnĂ©s. Depuis les attentats de 2016, nous avons forgĂ© un petit groupe de prospective amical et informel sur ce sujet. Notre objectif est dâessayer dâutiliser notre bagage militaire et dâadapter nos outils dâanalyse Ă la situation française pour voir quels scĂ©narios seraient rĂ©alistes. Je sais que dâautres officiers dans dâautres rĂ©giments font la mĂȘme chose et dĂšs que possible, nous partageons des RETEX [dĂ©briefing], nous essayons dâĂ©changer nos conclusions et nos rĂ©flexions. TrĂšs honnĂȘtement, il est difficile dâimaginer Ă quoi ressemblerait ce conflit. Il y a une infinitĂ© de possibilitĂ©s. Il sâagit dâun ensemble de paramĂštres assez ahurissants Ă maĂźtriser, et dans tous les cas il sâagit dâhypothĂšses. Mais aprĂšs plus de 5 ans de rĂ©flexion sur ce sujet, nous sommes arrivĂ©s au scĂ©nario qui nous semble le plus rĂ©aliste, du moins de notre point de vue. Nous lâavons expĂ©rimentĂ© sous la forme dâun wargame accĂ©lĂ©rĂ© [simulation thĂ©orique] sur une douzaine dâheures, avec une Ă©quipe bleue, une Ă©quipe rouge et des observateurs. La partie militaire » de ce scĂ©nario la guerre elle-mĂȘme ne prĂ©sente aucun intĂ©rĂȘt puisquâil sâagit dâune pure spĂ©culation. Mais en revanche, la partie antĂ©rieure, le dĂ©clenchement », me semble importante Ă partager. Je vais essayer de rĂ©sumer simplement nos pensĂ©es. Alors, comment tout cela commence-t-il ? PHASE 1 DĂCLENCHEMENT â Ămeutes Ă lâĂ©chelle nationale Dans notre scĂ©nario, la France est en pleine pĂ©riode Ă©lectorale, le dĂ©bat fait rage et Ă lâimage des rĂ©centes Ă©lections amĂ©ricaines, les tensions raciales sont Ă leur comble, le sentiment anti-police Ă©galement. Un contrĂŽle de police dĂ©gĂ©nĂšre, les images sont diffusĂ©es sur les rĂ©seaux sociaux comme SnapChat, plusieurs villes font face Ă des Ă©meutes, les politiciens de gauche encouragent indirectement les tensions Ă travers leurs relais mĂ©diatiques, en organisant des manifestations, en appelant les lycĂ©ens et les Ă©tudiants Ă bloquer leurs Ă©coles. La situation dĂ©gĂ©nĂšre en une Ă©meute nationale, les centres-villes sont le théùtre dâĂ©meutes et dâexactions, les infrastructures bus, mĂ©tro, tramway, pĂ©riphĂ©riques sont rĂ©guliĂšrement bloquĂ©es, rĂ©duisant les flux Ă©conomiques. Des groupes de civils sâorganisent pour se dĂ©fendre contre les Ă©meutiers. Note Vous reconnaĂźtrez ici un scĂ©nario trĂšs similaire Ă ce que les USA ont vĂ©cu en 2020-2021âŠ. Pourtant, câest un scĂ©nario qui a Ă©tĂ© Ă©crit et jouĂ© en novembre 2018âŠ. Les lecteurs français pourront aussi reconnaĂźtre ici des Ă©lĂ©ments assez similaires avec ce qui a Ă©tĂ© imaginĂ© par de nombreux auteurs de fiction. PHASE 2 TRANSITION â instabilitĂ© politique Finalement, dans notre scĂ©nario, aprĂšs plusieurs semaines et de nombreux morts, face Ă la pression internationale, le calme revient. Mais la situation nâest plus jamais la mĂȘme. La violence a laissĂ© des traces dans le pays, comme un traumatisme Ă lâĂ©chelle de la sociĂ©tĂ©, la ligne rouge est dĂ©finitivement tracĂ©e sur le terrain entre les deux camps. Les groupes dâautodĂ©fense formĂ©s par les citoyens pendant les troubles continuent dâexister de maniĂšre informelle et de se renforcer et de sâorganiser, car chacun a le sentiment que ces Ă©vĂ©nements pourraient se reproduire⊠à la suite de ces Ă©meutes, la situation politique est extrĂȘmement compliquĂ©e, avec au moins trois camps distincts le Bloc de gauche » reprĂ©sentant les minoritĂ©s raciales, ceux qui veulent que les Ă©meutes ne soient quâun dĂ©but pour abattre lâancien systĂšme et aller encore plus loin ; ils utilisent cet argument pour demander des rĂ©formes avec un discours qui consiste Ă dire vous avez vu ce dont nous sommes capables, si vous ne nous donnez pas ce que nous voulons, ça recommencera ». le Bloc du Centre , reprĂ©sentant le statu quo, dont la ligne politique consiste essentiellement Ă dire plus jamais ça », Ă promouvoir encore plus la doctrine de la diversitĂ© du vivre-ensemble », Ă parler du renouvellement du contrat social », Ă calmer le jeu⊠Lâobjectif avouĂ© Ă©tant dâĂ©viter un nouveau conflit. Câest le camp de la soumission. le Bloc de droite » qui regroupe les Français les plus radicaux, qui appellent Ă ne pas cĂ©der aux Ă©meutiers ou Ă la gauche, qui tente de rĂ©cupĂ©rer et structurer les groupes dâautodĂ©fense pour peser sur la situation. Dans le scĂ©nario que nous avons Ă©tudiĂ©, câest dans cette phase que se jouera lâessentiel de notre avenir. Câest lĂ que les patriotes auront le rĂŽle le plus crucial Ă jouer, dâabord pour gagner le plus dâinfluence au sein du bloc de droite lui-mĂȘme, pour sâassurer que le rĂ©cit principal est guerrier, militariste et sans concessions. Ensuite, pour sâassurer que dans le jeu politique plus large, le bloc de droite est le plus fort, le plus entreprenant, le mieux prĂ©parĂ©. PHASE 3 GUERRE OU PAS ? â Trois voies possibles A ce moment, dans cette phase de transition politique, tout est suspendu, la balle peut tomber des deux cĂŽtĂ©s. A ce moment du scĂ©nario, les avis au sein de notre groupe de travail ont divergĂ© en 3 groupes PAS DE GUERRE Ceux qui pensent que le bloc de droite perd son influence au profit du bloc du centre et que la situation se normalise, sans conflit majeur. La France devient un pays communautaire de fait, oĂč les Français de souche se soumettent et acceptent dâĂȘtre une communautĂ© parmi dâautres. SĂPARATION DE FACTO Ceux qui pensent que le bloc de droite finira par avoir suffisamment de poids pour dĂ©cider unilatĂ©ralement de son propre sort et se sĂ©parer des deux autres, au sens politique du terme. Câest-Ă -dire crĂ©er une organisation Ă©tatique parallĂšle de facto, avec ses fonds de solidaritĂ©, sa police basĂ©e sur des groupes dâautodĂ©fense, ses institutionsâŠ. La France existerait toujours en tant quâĂ©tat unitaire, mais de facto une partie de la population serait Ă la fois française ET membre de cette crĂ©ation sui generis. GUERRE TOTALE Ceux qui pensent que la situation est insoluble entre les trois camps et quâelle finira par dĂ©gĂ©nĂ©rer en guerre ouverte, au sens propre du terme, impliquant des combats militaires. LâarmĂ©e est alors divisĂ©e en 3 parties a une partie dĂ©serte avec son matĂ©riel vers le bloc de gauche ou vers des bandes armĂ©es des banlieues. b Une partie reste fidĂšle au bloc du centre, qui reprĂ©sente lâĂtat lĂ©gal et bĂ©nĂ©ficie du soutien international. c Une partie importante rejoint le bloc de droite et se joint aux groupes dâautodĂ©fense civils. Lâissue de cette guerre est impossible Ă anticiper. Mais lâaspect clĂ© rĂ©side dans le choix que fera le bloc du centre soit il finira par rejoindre le bloc de gauche, soit il finira par rejoindre le bloc de droite. Puisque le Bloc du Centre est celui des lĂ©galistes, le ralliement du Bloc du Centre Ă lâun des deux autres blocs lĂ©gitimera et lĂ©galisera » la lutte de ce bloc. _____ Je rĂ©pĂšte quâil sâagit dâun scĂ©nario parmi dâautres, mille choses diffĂ©rentes peuvent se produire, les rĂ©sultats sont Ă©galement incertains. Mais dans tous les scĂ©narios que nous avons Ă©tudiĂ©s ces 5 derniĂšres annĂ©es, nous avons toujours retrouvĂ© ces diffĂ©rentes phases et ce modĂšle particulier des Ă©meutes ultra-violentes, une phase de transition, une phase finale. Câest la phase de transition qui est la plus cruciale dans ce schĂ©ma, car câest pendant cette phase que tout va se jouer. GD Vous semblez donc avoir rĂ©flĂ©chi au problĂšme. Vous affirmez Ă©galement que dâautres militaires mĂšnent une rĂ©flexion similaire. Une rumeur circule Ă lâextrĂȘme droite selon laquelle le gouvernement ou lâĂ©tat-major prĂ©pare une opĂ©ration RONCES », un plan visant Ă prendre le contrĂŽle des zones interdites en cas de guerre ou dâĂ©meutes. Savez-vous si un tel plan existe ? Elle existe. Câest une certitude. Je ne dis pas que le CEMA [lâĂ©tat-major] a une boĂźte avec un dossier Ă©crit opĂ©ration Ronces ». Mais il est Ă©vident que lâEtat-major a rĂ©flĂ©chi Ă ces questions, que lâElysĂ©e a rĂ©flĂ©chi Ă ces questions. Nos dirigeants sont peut-ĂȘtre hypocrites mais ils ne sont pas ignorants. Le rĂ©seau de renseignement français est trĂšs efficace. Les PrĂ©fets, les ministres et les prĂ©sidents successifs sont au courant dâabsolument tout ce qui se passe. Ils savent trĂšs bien que la situation de guerre dont nous parlons est rĂ©aliste. Et ils lâont nĂ©cessairement prĂ©parĂ©e, quel que soit le nom de ce plan ou la forme quâil prendra. Vous pouvez imaginer que si une trentaine dâofficiers et de sous-officiers peuvent rĂ©flĂ©chir Ă ces questions, comme mes camarades et moi lâavons fait, alors le commandement le fait aussi. Je pense quâils nây pensent pas seulement de maniĂšre informelle, mais quâils y rĂ©flĂ©chissent de maniĂšre formelle et hebdomadaire. Câest Ă©galement lâavis de la plupart des officiers Ă qui je parle de ces choses. Il nây a aucun doute dans leur esprit que nos dirigeants sont beaucoup moins naĂŻfs et candides quâon pourrait le croire. GD Si le conflit dont vous parlez Ă©clate, lâarmĂ©e sera-t-elle la seule Ă se battre ? Imaginez-vous que des civils puissent se joindre au combat ? Des bandes errantes, des volontaires civils, des survivalistes isolĂ©s ? Je pense que dans lâimaginaire des gens, une guerre implique nĂ©cessairement des centaines de milliers de soldats. A mon avis, nous serons trĂšs loin de cela dans le cas français. Le nombre total de combattants rĂ©els soldats professionnels sera probablement bien infĂ©rieur Ă 100 000. Mais il faut y ajouter les civils armĂ©s. Dâune part, les bandes criminelles ou politiques, dĂ©sorganisĂ©es, qui reprĂ©senteront probablement le plus grand nombre de civils armĂ©s. Et de lâautre cĂŽtĂ©, des civils armĂ©s isolĂ©s. Ou des civils organisĂ©s dans les groupes dâautodĂ©fense dont je parlais. Ces groupes seront probablement soutenus directement par lâarmĂ©e, ou organisĂ©s par dâanciens policiers et soldats, peut-ĂȘtre sur le modĂšle des SAS en AlgĂ©rie française, câest-Ă -dire, par exemple, un soldat professionnel encadrant 7 Ă 10 auxiliaires » civils sur un territoire donnĂ©. Les civils auront alors la possibilitĂ© dâaider lâarmĂ©e rĂ©guliĂšre, au moins Ă tenir le territoire. Le survivalisme est aussi un sujet compliquĂ©, il y a autant de survivalismes que de survivalistesâŠ. Câest un milieu qui a ses codes, mais oĂč les gens sont assez libres de leurs opinions. Il est difficile dâimaginer quel pourrait ĂȘtre leur rĂŽle en tant que communautĂ©. Mais je ne pense pas quâil soit exagĂ©rĂ© de dire que la plupart des survivalistes ont une forte tendance patriotique et quâil est probable quâun petit nombre dâentre eux puisse rejoindre ou crĂ©er les groupes dits dâautodĂ©fense. Comme les chasseurs dâailleurs. Concernant les volontaires europĂ©ens ou expatriĂ©s, je suis personnellement trĂšs favorable Ă la mise en place dâunitĂ©s Ă©trangĂšres encadrĂ©es par des Français en cas de conflit. Câest un dĂ©fi logistique, juridique et humain. Mais dâaprĂšs ce que jâai vu en Ă©tudiant dâautres conflits, lâeffort en vaudrait la peine. GD En considĂ©rant que vous avez raison et quâune guerre civile est effectivement Ă prĂ©voir en France, dans quelle fenĂȘtre de temps voyez-vous un tel conflit ? A votre avis, la rĂ©cente crise autour de COVID-19 peut-elle aggraver la situation ou contribuer Ă provoquer la guerre ? La fourchette de temps me semble trĂšs difficile Ă Ă©valuer, je prĂ©fĂšre ne pas mây risquer. Mais disons que ce sera nĂ©cessairement de notre vivant. La tension ne me semble pas assez importante pour imaginer un conflit avant 2030. Et si rien ne sâest passĂ© en 2050, il sera probablement trop tard et la situation sera dĂ©finitivement perdue. Cela nous laisse donc 10 ans pour nous prĂ©parer Ă cette fenĂȘtre de 20 ans. Concernant la situation sanitaire, il sâagit Ă©videmment dâun Ă©vĂ©nement trĂšs significatif qui contribuera certainement Ă mettre de lâhuile sur le feu. Il nâest pas impossible quâun mouvement national-populiste similaire Ă celui des Gilets Jaunes apparaisse dĂšs la fin de lâannĂ©e 2021 ou au cours de lâannĂ©e 2022. Cela me semble tout Ă fait rĂ©aliste et nos amis de la Police Nationale pourront confirmer que ces scĂ©narios sont pris au sĂ©rieux en ce moment. NĂ©anmoins, je doute quâun tel mouvement puisse conduire Ă un changement de la situation. Mais, ces Ă©vĂ©nements restent historiquement importants car ils contribuent au divorce entre les Français et leur Ă©lite politique. GD Un mot pour conclure ? Un conseil ne perdez pas espoir. Rien nâest encore perdu, tout ne fait que commencer. Soyez actifs, soyez lucides, soyez droits, soyez intransigeants, soyez fiers dâĂȘtre français, soyez certains de votre lĂ©gitimitĂ© sur cette terre. Câest votre devoir. Gardez la tĂȘte froide, ne tombez pas dans les piĂšges Ă©lectoraux ou dans les fausses polĂ©miques des plateaux tĂ©lĂ©, dans la fausse opposition. Ne succombez pas aux tentations faciles, ne vous laissez pas convaincre que ce sera facile, quâil suffit dâattendre, que dâautres feront le travail Ă votre place⊠Le peuple français est confrontĂ© Ă un dĂ©fi hĂ©roĂŻque, celui de dĂ©fier le sens de lâHistoire et de rĂ©imposer la souverainetĂ© du peuple au centre de toutes choses. Le dĂ©fi de rappeler ce quâest le peuple une lignĂ©e millĂ©naire Ă protĂ©ger comme un trĂ©sor, et non une masse dâindividus fongibles et corvĂ©ables. Câest un dĂ©fi absolument colossal, celui de rĂ©pondre Ă la question posĂ©e depuis 1945, et Ă laquelle nous avons refusĂ© de rĂ©pondre jusquâĂ prĂ©sent Un peuple a-t-il le droit dâavoir une nation qui soit Ă son service exclusif ? ». Les tristes Ă©vĂ©nements de la Seconde Guerre mondiale ont voulu offrir une rĂ©ponse nĂ©gative Ă cette question. Aujourdâhui, tout nous pousse Ă lui offrir une rĂ©ponse positive. Quoi quâil en soit, câest une question Ă laquelle il faut rĂ©pondre. Et la rĂ©ponse sera dĂ©finitive, totalement dĂ©finitive. Et lâHistoire a dĂ©cidĂ© que ce serait le peuple français qui serait le premier Ă rĂ©pondre Ă cette question⊠Parce que nous serons les premiers europĂ©ens Ă ĂȘtre confrontĂ©s Ă ce questionnement existentiel, celui de choisir dâĂȘtre ou de ne pas ĂȘtre en tant que peuple. Je pense que toute nation tremblerait de peur devant un tel dĂ©fi. Toute nation tremblerait avant mĂȘme dâentrer dans lâarĂšne. Dâautres nations trembleraient de peur la peur dâĂȘtre seul contre tous, dâĂȘtre mal jugĂ©, mal aimĂ©, mal considĂ©ré⊠Mais la France est diffĂ©rente, nous nâavons pas peur de la solitude, nous nâavons pas peur de nous battre Ă un contre dix. Toute notre histoire nous a prĂ©parĂ©s Ă remplir cette tĂąche, Ă accomplir ce rĂŽle, Ă ĂȘtre ceux par qui les changements de paradigme arrivent. Alors ne dĂ©sespĂ©rez pas. Comme le disait ce caporal de mon unitĂ© le combat de notre vie est la bataille de France ». Ces mots sont durs et font froid dans le dos, je le sais. Vous avez le droit dâĂȘtre triste, vous avez le droit dâĂȘtre en colĂšre, vous avez mĂȘme le droit dâavoir peur. Câest normal, le temps vous a choisi pour une tĂąche difficile, vous auriez sans doute aimĂ© une vie plus tranquille⊠Mais soyez heureux, car vous ĂȘtes la gĂ©nĂ©ration dans laquelle un cycle va se terminer et un autre va commencer. Ces choses nâarrivent quâune fois dans lâHistoire. Et non seulement cela se produira de votre vivant, mais vous aurez un rĂŽle Ă jouer. PrĂ©parez-vous, Ă©duquez-vous, entraĂźnez-vous, endurcissez-vous, apprenez des compĂ©tences, mariez-vous, Ă©duquez bien vos enfants, prenez soin de vos amis, agissez pour devenir un exemple pour les plus faibles et agissez en suivant lâexemple des plus forts. Votre sang bouillonne de pouvoir, de gĂ©nie, de gloire et dâhonneur. Et il nây a pas de plus grand honneur pour un homme ou une femme que de dĂ©fendre son sang en dĂ©fendant son territoire. Soyez forts, soyez fiers, soyez français. ___ Source Gallia Daily â Voix de la France.
OI01 NĂ©cropole nationale française de Cuts SituĂ©e Ă la sortie du village, la nĂ©cropole nationale française de Cuts appartient Ă la vallĂ©e de lâOise soissonnaise. AdossĂ©e aux bois de Cuts et de Saint-BarthĂ©lemy, elle jouxte le cimetiĂšre communal. Conforme au plan type français son portail ouvre sur lâallĂ©e centrale qui traverse le cimetiĂšre. De part et dâautre de celle-ci, organisĂ©es en quatre grands carrĂ©s, les tombes, uniquement diffĂ©renciĂ©es par leurs emblĂšmes religieux, sont alignĂ©es en rangĂ©es. Elles encadrent le drapeau tricolore situĂ© au centre. La nĂ©cropole contient corps de soldats soldats français de mĂ©tropole et de lâempire colonial et un soldat russe dĂ©cĂ©dĂ©s lors de la PremiĂšre Guerre mondiale, ainsi que 10 soldats français dĂ©cĂ©dĂ©s lors de la Seconde Guerre mondiale. soldats y sont inhumĂ©s dans des sĂ©pultures individuelles et soldats dans deux ossuaires situĂ©s au fond de la nĂ©cropole au niveau de lâallĂ©e centrale. Dominant les deux ossuaires, une grande stĂšle sobre en bĂ©ton porte les numĂ©ros des rĂ©giments des combattants inhumĂ©s et lâinscription suivante 1914 1918 Ici reposent 1743 militaires français morts pour la France ». Depuis lâĂ©rection de ce monument, vingt-sept soldats y ont Ă©tĂ© inhumĂ©s. Une petite stĂšle a Ă©tĂ© Ă©rigĂ©e devant ce monument en mars 2007. Elle a Ă©tĂ© commanditĂ©e par le Souvenir Français dans le but de crĂ©er un lieu de rassemblement des tirailleurs, lĂ oĂč des centaines sont tombĂ©s, honorer nos troupes dâAfrique et crĂ©er avec leurs descendants des cĂ©rĂ©monies annuelles». Cette stĂšle portant lâinscription 14-18 39-45 Mars 2007» reprĂ©sente la France et lâAfrique imbriquĂ©es, ainsi quâun croissant de lune surmontĂ© dâune Ă©toile Ă 5 branches, emblĂšme de lâIslam. Les soldats inhumĂ©s dans la nĂ©cropole nationale française de Cuts sont majoritairement dĂ©cĂ©dĂ©s lors des batailles de la traversĂ©e de lâOise septembre-octobre 1914 et lors des combats qui se sont dĂ©roulĂ©s dans le secteur de Cuts entre mai et septembre 1918, notamment durant la deuxiĂšme bataille de la Marne juillet 1918. La nĂ©cropole, localisĂ©e non loin de lâambulance française de Cuts vers laquelle affluent de nombreux blessĂ©s le 17 septembre 1914, se caractĂ©rise par son grand nombre de stĂšles musulmanes 396. Entre le 16 et le 17 septembre, la 3e brigade du Maroc perdit sur cette commune et dans ses environs 1325 hommes dont 500 tuĂ©s au combat; le 20 septembre 1914 Ă Cuts et dans les communes riveraines, des tirailleurs algĂ©riens et un rĂ©giment sĂ©nĂ©galais sont dĂ©cimĂ©s J-Y. Bonnard. Elle compte aussi des sĂ©pultures de spahis et de zouaves ainsi que de soldats issus dâun bataillon des Tirailleurs Somalis. Ce bataillon, créé en mai 1916, regroupait des soldats provenant de Somalie, du YĂ©men, dâAbyssinie, du SĂ©nĂ©gal et des Comores. Il a Ă©tĂ© envoyĂ© au Mont de Choisy, situĂ© sur le territoire de la commune de Cuts, en mai 1918, pour participer Ă la libĂ©ration dĂ©finitive du dĂ©partement de lâOise. Les combats y ont Ă©tĂ© particuliĂšrement intenses pendant six jours au prix de pertes importantes sous le feu des bombardements par obus toxiques » Jean-Yves Bonnard, La Force Noire en action Le Bataillon Somali dans lâOise durant la Grande Guerre », MĂ©moire de lâOise. La nĂ©cropole nationale française de Cuts est créée officiellement par la France comme nĂ©cropole de regroupement en mars 1920 sur un terrain lĂ©gĂšrement pentu. Elle est Ă©rigĂ©e en cimetiĂšre national en 1922. Câest le type mĂȘme de cimetiĂšre de regroupement. LĂ sont rĂ©unies des corps exhumĂ©s des tombes isolĂ©es de Cuts, des cimetiĂšres provisoires de Carlepont, Caisnes, Chevillecourt, Nampcel, Lassigny, AutrĂšches, Plessis-de-Roye, Margny-aux-Cerises et Bailly, ainsi que du carrĂ© communal de Noyon. Depuis 2014, la nĂ©cropole nationale française de Cuts est intĂ©grĂ©e au Parcours des Zouaves » mis en place par le MusĂ©e Territoire 14-18 sur les communes de Cuts, Moulin-sous-Touvent et Carlepont. Ce parcours vidĂ©o-guidĂ©, proposĂ© en français et en anglais, prĂ©sente aux visiteurs les traces tĂ©moignant de lâimplication des soldats originaires des colonies dans le premier conflit mondial. Elle est lâobjet de commĂ©morations spĂ©cifiques liĂ©es Ă la visite de chefs dâEtat, africains particuliĂšrement, venus rendre hommage Ă leurs disparus.
c est nous les descendants des régiments d afrique